Jour 1 : Un premier film tendre et drôle en ouverture.

Mardi 09 octobre 2018.

C’est le grand jour ! Le  7e Festival International du Film Indépendant de Bordeaux ouvre ses portes !

Direction le Village Mably pour récupérer notre accréditation (dans la cour du même nom) qui accueillera les Nuits du Festival. Lorsque qu’on y arrive vers 9 h 30, le lieu est encore en chantier.

Une fois le précieux sésame récupéré, ainsi qu’un cabas rempli de petits cadeaux et de documentation, retour au bercail pour étudier plus attentivement la programmation : face à la profusion de projets intéressants (que ce soit en court ou long-métrage), n’ayant pas le don d’ubiquité  ou un « retourneur du temps » comme Hermione Granger (cf comprenne qui pourra, hé hé !), il faut faire des choix cornéliens…

Donc, à l’unanimité de moi-même, priorité est donnée à la cérémonie d’ouverture suivi de Deux Fils, premier film du jeune comédien Félix Moati (fils du journaliste Serge Moati, animateur de l’émission de débat Ripostes sur France 5 d’octobre 1999 à juin 2009).

Moati
Felix Moati

Rendez-vous pris à 19 h 00 au CGR Le Français.

Une fois sur place (un peu avant l’heure dite !), c’est la foule des grands jours…

Votre serviteur se faufile jusqu’à l’accueil réservé aux invités et aux partenaires. Après avoir hérité d’un petit bracelet rouge, on me guide vers l’ascenseur, direction le 4e étage et la magnifique grande salle surmontée d’une coupole peinte (celle-là même, où le film Dark Shadows (2012) était projeté il y quelques années).

Pour l’instant, l’endroit est presque désert, l’affichage sur l’écran nous annonce que les réjouissances commencent à 19 h 30.

La salle se remplit rapidement. La cérémonie se lance avec la projection du film annonce du festival (visible ici), et est menée par la comédienne Rachel Khan qui était invitée de l’édition précédente.

Après la présentation des différents jurys dans les différentes catégories (courts, longs-métrages, contrebandes*, et Nouvelle-Aquitaine Film Workout**) et les discours, la comédienne Anaïs Demoustier (révélée dans Elles (2012) dont on parle ici) monte sur scène pour présenter Deux Fils, « un très très beau film dans lequel [elle] joue un rôle secondaire donc [elle] peut le dire », avant de se faire la porte-parole du néo cinéaste via un message qu’il lui a transmis et qu’elle lit à l’assistance :

« C’est depuis Liberec, ville tchèque de 109 000 habitants à la frontière de la Pologne; à 89 kilomètres au Nord-Est de Prague, depuis Liberec donc, ville charmante mais trop brumeuse à mon goût, que je vous écris. Ainsi donc puisque qu’on ne peut être à Liberec et à Bordeaux en même temps, je ne suis pas là ce soir. 

Mais je me réjouis d’imaginer ma tendre amie Anaïs (ne rougis pas surtout) être l’ambassadrice de ces Deux Fils pour leur toute première projection (…).

Son téléphone va vibrer plusieurs fois, bombardé de messages d’un Félix Moati inquiet, posant des questions comme : « a quelle rangée les gens avaient l’air de se marrer le plus ? », « à quel moment tu penses que certains ont été émus ? » ou plus modeste : « tu penses que certains seraient prêts à dire que c’est devenu instantanément l’un de leurs films préférés ? ». Voilà. De toute façon ce film appartient à tout le monde désormais, merci à vous tous. 

J’espère que la salle est pleine sinon Anaïs, je compte sur toi pour me mentir (…). 

PS1 : Merci à l’équipe du festival international du film de Bordeaux de me faire l’honneur de cette sélection et j’espère à très vite. 

PS 2 : Moi, Anaïs Demoustier atteste devant témoins ici à Bordeaux, le 09 octobre 2018, vouloir faire d’autres films avec Felix Moati. 

PS 3 : Je ne savais pas que mon cher producteur Philippe Guyard faisait le déplacement ce soir, j’ai voulu envoyer un message à mon père ce matin et c’est lui qui l’a reçu ! Pas besoin de psychanalyse à Liberec pour savoir ce que ça signifie !. 

PS 4 : Je déclare le 7e festival international du film de Bordeaux ouvert ». 

demoustier
Anaïs Demoustier

C’est mignon tout plein tout ça mais qu’en est-il du film ? Eh bien, c’est pas mal du tout ! On démarre avec la caméra (une steadycam) qui suit Benoit Poolevoord et ses deux fils (Vincent Lacoste, Mathieu Capella) qui marchent, de dos, dans un entrepôt pour récupérer le cercueil de leur frère et oncle décédé.

Aïe ! Encore un film bien français sur la difficulté du deuil et de l’absence… Sauf que Poelvoorde désamorce nos craintes en s’arrêtant devant le cercueil et déclarer avec assurance : « il est trop petit ! ». Il va même jusqu’à l’essayer pour prouver ses dires !

Felix Moati parvient ainsi joliment à dédramatiser des situations qui pourraient facilement tomber dans le pathos grâce à des punchlines comme celle-ci et des dialogues drôles et bien sentis. On rit de l’exaspération du jeune Yvan, 13 ans, (Mathieu Capella) face à son père et son frère qu’ils considère comme des ratés…

Il est vrai qu’il a des arguments : son frère, thésard en médecine préfère draguer les filles qu’avancer dans son travail et son père a lâché son cabinet de généraliste pour se lancer dans une hypothétique carrière d’écrivain malgré son absence total de talent…

Le jeune Mathieu Capella est bluffant de maturité (peut-être trop mature pour son âge d’ailleurs) et la réalisation tout en gros plans de Moati pour souligner le bouillonnement intérieur de ses personnages est pertinente mais un peu répétitive à la longue…

Malgré ces petits défauts, Deux Fils devrait connaître un beau succès en 2019. Sortie prévue en février.

*films de réalisateurs francophones autoproduits et non distribués.
**concours organisé en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine à destination de courts et moyens métrages en tournage ou en début de post production.

 

 

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