« Oppenheimer  » : impressionnant ou pas ?

Cette critique n’est pas sponsorisée.

C’est l’un des trois films les plus attendus de l’été avec Mission Impossible et… Barbie. Au point, que le hastag (ou mot dièse en bon français !) #barbieheimer a fait son apparition sur les réseaux !

Mais aujourd’hui ce n’est pas le film de Greta Gerwig qui nous intéresse mais bien Oppenheimer, le dernier né du talentueux réalisateur britannique Christopher Nolan, trois ans après l’immense déception Tenet, portée par le pourtant excellent John David Washington.

Cette fois-ci le cinéaste londonien lâche l’anticipation pour retrouver la fibre historique de Dunkerque (2017) et c’est pour le mieux !

Déjà, il le faut le voir en IMAX ! Direction donc le Mégarama de Bordeaux pour les locaux !

Le Mégrama de Bordeaux (source : bordeaux.deals)

Christopher Nolan a tourné son film avec cette technologie et cela se voit !

Mais qu’est-ce que l’IMAX ?

Pour le comprendre, il faut d’abord revenir au fonctionnement de base de la pellicule au cinéma :

C’est un support physique souple recouvert de plusieurs couches de produits chimiques sensibles à la lumière (généralement à base d’halogénures d’argent).

Une fois développée, la pellicule passe bien évidemment dans un projecteur.

Elle est constituée de perforations qui permettent de la faire défiler à la verticale, elles permettent aussi l’immobilisation d’une partie de celle-ci pour la projection.

Plus la pellicule est large, plus la qualité d’image est bonne !

Il existe deux formats de pellicules professionnels, le 35 et le 70 mm.

Le 35 mm est le format classique de la fiction mais le 70 mm gagne du terrain et est encore plus détaillé, vous l’aurez compris (Quentin Tarantino a tourné son film Les 8 Salopards (2015) dans ce format).

À noter que la pellicule défile à l’horizontale en IMAX.

Ce format nécessite également un écran plus grand comme le détaille le petit schéma ci-dessous.

On remarque aussi qu’effectivement la pellicule IMAX est beaucoup plus grande que le format 35 mm, plus fréquemment utilisé.

En outre, l’IMAX existe sous le format numérique (dénommé « digital » sur le schéma) :

L’IMAX bénéficie enfin d’un travail énorme sur le son, qu’on ressent plus qu’on ne l’entend : en effet, à plusieurs reprises, la salle vibre littéralement durant quelques séquences !

Dans Oppenheimer, cette technologie magnifie vraiment les scènes imaginées par Christopher Nolan : les plans sont d’une netteté incroyable et nous offrent en prime une première mondiale : du noir et blanc en IMAX !

Hé oui, ça n’avait jamais été fait auparavant !

Et le résultat est dingue !

Le film baignant dans une ambiance très bureaucratique (on discute beaucoup !), Nolan concentre le cadre sur les visages et rend ses comédiens et comédiennes extrêmement charismatiques !

La tension est là, permanente.

On sent qu’un basculement irrémédiable approche, Robert Oppenheimer aussi (Cillian Murphy), il pense déjà à la suite et aux conséquences de sa terrible invention…

Cillian Murphy (© 2022 Universal Studios. All Rights Reserved)

Même si on savait déjà, que le monde avait changé à jamais depuis le premier test nucléaire, grâce au film, on réalise véritablement que désormais, il suffit d’appuyer sur quelques boutons pour tous nous rayer de la carte

Pour la première fois de l’Histoire, l’Humanité est en capacité de s’autodétruire…

L’après d’ailleurs, Nolan le filme simultanément : on suit ainsi les deux procédures, plus au moins judiciaires, qu’Oppenheimer a dû subir, en même temps que le développement de la bombe atomique, ce qui oblige le spectateur a être quand même, bien concentré.

Il y a clairement un avant et un après.

Le cinéaste britannique a choisi ce procédé pour sortir du très classique récit linéaire mais aussi, peut-être, pour montrer à quel point Oppenheimer voyait plus loin que le commun des mortels.

Il « ressentait » même son environnement différemment.

Pour l’illustrer, Nolan insère dans son montage des plans d’électrons et de particules en mouvement… pour la finesse, on repassera !

On a a nette impression que le réalisateur veut se faire pardonner du montage perçu comme trop complexe de Tenet

Il opte donc pour un déroulé plus simple, au détriment parfois de la subtilité et surligne un peu trop ses effets… c’est un peu dommage.

Le film est également un peu bavard et s’étire inutilement, l’affaire aurait parfaitement pu se conclure en 2 h 15 facilement, plutôt que 3 heures…

Hormis ces petites réserves, on est bluffés par la performance habitée de Cillian Murphy évidemment (investi comme jamais : il a maigri et s’est isolé pour préparer son rôle) mais ses partenaires féminines ne sont pas en reste (Florence Pugh, en femme mystérieuse et insaisissable ou encore Emily Blunt, parfaite en épouse charismatique, insatisfaite de sa condition de femme au foyer) !

Florence Pugh et Cillian Murphy (© Universal Pictures. All Rights Reserved)

Sans être un chef d’œuvre, oui, Oppenheimer impressionne par la puissance de sa mise en scènes et l’implication de ses comédiens et comédiennes !

À voir absolument en IMAX, vous l’aurez compris ! 😉

source : Universal Pictures France/YouTube

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Image d’en-tête : © Universal Pictures. All Rights Reserved.

Articles de presse

Romain Heuillard, Qu’est-ce que l’IMAX ? Du mythe à la modernité, clubic.com 29/01/2016 (lien)

Fiche explicative Allociné (lien)

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