Fred est girondin et depuis deux ans, il nous fait voyager tout au long des années 80, 90 et 2000 pour nous faire découvrir ou redécouvrir les films qui l’ont marqués sur sa chaîne YouTube, Des Toiles et des Poils.
Rencontre avec un cinéphile érudit, passionné et passionnant, à la gouaille inimitable !
Quel est ton parcours avant YouTube ?
Avant YouTube, j’ai fait un peu de Fnac (en 1987-88, un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître !).
Ensuite, j’ai travaillé à Virgin, sur la Place Gambetta à Bordeaux (j’ai passé un an à Paris et, au total, 20 ans à Virgin).
Là, j’ai éprouvé le plaisir du contact avec les gens, quels qu’ils soient, sans jugement, sans rien (l’inverse de ce qu’on fait aujourd’hui).
Aujourd’hui, on juge la personnalité avant de juger la personne…
Malheureusement, je me rendais compte que ça sentait un peu mauvais chez Virgin. J’étais responsable pendant plusieurs années du secteur vidéo : musiques de films, DVD, Blu-ray, tout ça… Je me suis barré.

Je devais avoir un emploi de transporteur qui m’était offert, malheureusement, ils ont reçu le camion mais pas la validation pour le poste…
Je suis parti dans les bus TBM [Transports Bordeaux Métropole, ndlr] : je devais faire le tram mais je suis daltonien, c’est passé à l’as.
Là, j’ai vécu dix ans d’enfer, dix ans de crachats à la gueule, on va dire sociaux, où tu vois les femmes de ménage commencer à 6 h 00 et tu les revois à 21 h 00, finir leur troisième taff…
[À côté], tu vois les mecs qui rentrent torse nu et qui te disent d’aller te faire… tout ce qu’on peut te faire faire…
J’ai craqué, en fait… j’ai craqué, il y a deux ans : j’étais convoqué et j’ai pété un boulon, je me suis barré !
Sur ces entrefaites, j’avais déjà expérimenté le direct avec le jeu vidéo sur Twitch (c’était extrêmement chronophage, je faisais 16 heures de live, je ne dormais presque pas et quand tu es chauffeur de bus, ce n’est pas une bonne idée ! [rires]), mais c’était une galère sans nom, autant pour gagner de l’argent que pour attirer les gens. Il y a trois milliards de joueurs de jeux vidéo sur Twitch !
Un pote m’a dit: « Mets-toi sur YouTube et parle ciné ! » mais ce n’est pas le meilleur des trucs, parce qu’en effet, quand tu es sur YouTube, parler cinéma, des millions de gens le font, parler jeux vidéo, des millions de gens le font…
Ce que [le public recherche sur YouTube], ce sont des tutoriels (comment bien visser une ampoule, comment faire l’amour correctement et toutes ces conneries-là [rires] !) mais moi je ne connais que le cinéma et je vais parler du cinéma que je connais !
Ça a vivoté… J’ai atteint 500 abonnés assez vite, et j’ai lâché la vidéo sur Rocky IV (le director’s cut), qui a généré 2 500 vues en une seule journée (…) !
Je me suis engueulé avec cet ami qui m’avait mis sur YouTube : il a décidé que ce que je faisais, c’était de la merde…
Comme ça, du jour au lendemain ?!
Du jour au lendemain, oui.
On se connaissait depuis le CE2…
[À partir de là, J’ai pu] faire ce que je voulais faire, je n’étais plus bridé par ce monsieur : « faut pas faire ci, faut pas faire ça… ».
Je me suis dit : « sois toi-même ! » et la chaîne s’est envolée !
[J’ai] 18 260 abonnés, je suis très content. Ça continue, et on va fêter les deux ans (…), avec Dirty Tommy, Merej, Miko, normalement Jon Ali, Steve de Re : vu…
Tous ces gens-là sont devenus des amis avec qui on s’entend très bien.
Ta thématique du cinéma « d’autrefois » est venue assez vite ?
C’est la seule que je connais.
De toute façon, elle est venue assez naturellement puisque je ne vais pratiquement plus au cinéma.
Ça ne m’intéresse pas de parler des films qui sortent : Oppenheimer, si tu veux, ça m’en touche une, sans faire bouger l’autre… Mais vraiment.
Christopher Nolan, il me passe au-dessus de la tête, Denis Villeneuve n’existe pas.
Les années 80, c’est juste venu d’un concept, d’une idée, d’une réflexion : je me suis dit : « quand j’allais au cinéma (j’y allais le lundi, c’était moins cher à l’époque)… je pouvais me faire jusqu’à quatre séances toutes les semaines ! ».
Il y avait quelques reprises, parfois les films de 79 sortaient encore, ou étaient encore en salles en 82, ça restait parfois 3-4 mois en salles (les Aliens, ou ce genre là).
Je me rappelle qu’en 77, mon père, qui adorait James Bond, m’a emmené voir L’Espion qui m’aimait. Comme il a vu que j’avais adoré, la semaine suivante, on est allés voir Opération Tonnerre qui ressortait !
Ça permettait de voir des films que, aujourd’hui, peu de gens ont la chance de voir en salles (bon, tu as quand même les 100 ans de la Warner en ce moment), moi, je l’ai eue.
Le lundi, je me faisais 4 films et je me suis dit : « Bordel ! T’as vécu un moment où tu pouvais voir 4 films par semaine et là, tu n’arrives pas à en trouver 4 par an ! Donc, parle de ce que tu connais, de ce que tu as aimé et de ce qui te manque ».
Comment expliques-tu ce vide créatif aujourd’hui ? C’est l’époque ? C’est les producteurs ?
Les gens n’ont plus envie de réfléchir, clairement. Ils n’ont plus envie de réflexion, ils vivent au jour le jour.
Regarde les Marvel : ça fait 20 ans qu’on en a, ça fait 20 ans qu’on sait qu’il y a une séquence à la fin du générique, tout le monde se barre… ça n’intéresse pas les gens de rester jusqu’à la fin… Pourquoi faire ?
Pour regarder qui a travaillé ? « Qu’est-ce que j’en ai à faire… ».
On ne regarde pas les gens qui travaillent…
« Oh ! C’est beau Bordeaux ! » Oui, mais qui repeint Bordeaux ? Qui nettoie les pierres ? Qui a construit Bordeaux ? Pourquoi Bordeaux est comme ça ? On s’en fout…
(…)
On m’a toujours dit : « si tu fais YouTube, le plus important, c’est de parler du produit et après, que l’on vienne pour toi ».
Je sais que beaucoup de gens viennent pour moi mais je continue à ne parler que du produit, c’est pas moi que je vends.
Je suis content que les gens viennent me voir.
Pendant les Lives, il y a un échange (…).
J’aimerais voir les gens tous en vidéo, ce serait génial d’être devant eux dans la salle et de pouvoir les voir se lever pour poser leurs questions ! C’est quelque chose qui m’est cher !
Lors de mon premier live, on m’a dit : « tu vas tuer le game ! », je n’ai pas compris, je pensais que j’avais fait une connerie ! Il y avait déjà 200 personnes, je ne m’y attendais pas !
Parce qu’en fait, [on m’a expliqué que] personne ne répond à tout le monde [pendant les lives] ! Oui, mais moi si je veux le faire, je n’ai pas le droit ?
« Si, mais ça va emmerder du monde… ».
Mais c’est leur problème !
Si moi j’ai envie de le faire ! La preuve, c’est qu’ils continuent à faire leurs lives, ça marche toujours pour eux et pour moi aussi. Il y a de la place pour tout le monde.
Pour revenir au cinéma, qu’est-ce que tu n’aimes pas chez Christopher Nolan et Denis Villeneuve ?
Leur faux intellectualisme : sous couvert de faire de belles images (dont ils ne sont pas responsables, c’est leur directeur de la photographie qui les fait, ce que les gens ont quand même tendance à oublier), c’est le fait qu’ils cachent de faire des remakes de film (ou même ne se cachent pas !), sans avoir la moindre once de compréhension de ce qu’était le film, à l’époque…
Je donne souvent comme exemple, le film de Villeneuve, The Arrival [Premier Contact], c’est Rencontres de Troisième Type et Abyss, déguisés avec le thème de l’écriture et un peu de brouillard ! C’est pourquoi je préfère 100 fois revoir Abyss et 1000 fois Rencontres de Troisième Type !
Quand je vois Blade Runner 2049, où on passe d’un roman monstrueux que j’ai lu gamin qui s’appelle Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (tout est dans le titre !) qui cherche à savoir si, en tant qu’androïde, tu peux avoir une conscience ? Une conscience de ta mort ? De ta vie ? De ce que tu as fait ? De ce pourquoi tu existes ? Pour finalement et seulement en faire un film de 3 h 00 sur l’idée : « on peut faire des bébés ! » …
Je sais que je résume, que je résume gras ! Très gras, même !
Mais c’est ça en fait et ce n’est que ça… La finalité du film, ce n’est que ça. Même si derrière, il y a, même pas du sous texte, mais des sous scènes !
On ne fait plus de sous texte aujourd’hui, on fait des sous scènes !
Si tu regardes Starship Troopers de Paul Verhoeven, les gens vont y voir du fascisme et de l’idéologie nazie, alors que c’est l’inverse ! C’est la propagande américaine qui se fait hacher menue par Paul Verhoeven ! C’est un sous texte ! Dans le Blade Runner de Denis Villeneuve, tu l’as jamais.
Là, il vient de faire Dune (partie 1), j’ai pris des seaux de merde avec ma critique, qui a été peu appréciée des fans de Villeneuve, mais, [j’ai] lu le roman (…) (je l’ai lu plusieurs fois depuis les années 80), [et] je n’ai jamais retrouvé la chaleur d’Arrakis, ni le charme de Paul Atreides…
Y’a rien dans ce film ! C’est Dune pour les gens d’aujourd’hui, c’est Dune pour Tik Tok ! C’est Dune pour les nuls !
On n’a même pas chaud ! Le désert n’est pas chaud !
On engage Benjamin Millepied, je ne sais pas combien de millions de dollars, pour faire la marche des Fremen : il me fait une espèce de pas de grenouille (comment on peut accepter ça ?!) que les Fremen ne reprennent même pas à la fin du film ! C’est hallucinant !
Je suis blasé de ce cinéma. Il y a encore des Maîtres, des gens qui ont envie, mais ils sont peu…
Steven Spielberg n’a plus envie. Techniquement, on ne peut rien dire. Mais quel film fascine réellement ? On a déjà oublié The Fabelmans, on n’en parle plus ! Pas parce que ça a été un bide, mais ça ne restera pas.
À sa mort, on parlera des Dents de la Mer, de Rencontres de Troisième Type, d’E.T., de Jurassic Park, des Aventuriers de l’Arche Perdue bien sûr, mais c’est tout !
On ne parlera pas du fameux Pont des Espions que j’adore (énorme scénario des frères Coen) !

C’est qui pour toi les Grands Maîtres actuels ?
Alors, je n’ai pas dit qu’il y avait des Grands Maîtres mais des gens compétents.
Les Frères Coen ont arrêté, on n’a plus trop grand-chose…
Christopher McQuarrie, même si j’aime son cinéma, j’aime plus ses scenarii, et sa réalisation, même si c’est propre, c’est nickel et tout, ce n’est pas non plus d’une grande inventivité.
Il reste James Cameron. Même s’il a choisi, la voie populaire, la voie « light », la voie du « pour tout le monde ».
Ce que tout le monde lui reproche aujourd’hui, on n’aime pas Avatar parce que ça parle à tout le monde, je ne vois pas en quoi c’est un défaut, de vouloir faire de l’argent, après tout, on est là pour ça.
(…)
Sinon, en acteur, j’aime Tom Cruise. J’aime également Taylor Sheridan, chez les scénaristes.
[Un jour], il croise un mec qui lui dit : « Je viens de voir Stallone, il veut faire une série sur la Mafia, parce qu’à l’époque, il voulait jouer dans Le Parrain mais on l’a refusé… ».
À 16 h 00, [Sheridan] lui envoyait un mail avec le scénario du premier épisode de Tulsa King, il n’a écrit que le premier épisode (tout le reste a été écrit par d’autres), mais il a posé les bases… et le meilleur épisode, c’est le premier !
[Je pense aussi au cinéaste] Zack Snyder, on le critique beaucoup, mais on moins, il a son univers. Rien que ça, réussir à avoir un univers, une façon de filmer qui lui est propre et qui est même copiée, moi je dis bravo !
Pendant un temps, on y a cru avec les Wachowski, c’est un peu tombé à l’eau…
Matrix 4, tu as aimé ?
Oui, j’ai adoré ! Parce qu’encore une fois, il y a un sous texte.
Mais, comme il n’y a plus d’émission cinéma à la télévision, et très peu de gens qui s’intéressent aux coulisses des films, on ne sait pas que dans Matrix Resurrections, Lana Wachowski et sa sœur (au scénario) parlent de la mort de leur parents et les font ressusciter [au travers] de ce duo de personnages, [Neo et Trinity], qui les a amené au public et [fait d’elles] des stars.
Ne trouves-tu pas dommage que James Cameron se soit enfermé dans son univers Avatar ?
Si tu avais créé un univers aussi riche, ne te serais-tu pas aussi plongé dedans ?
Je comprends les critiques, car, évidemment, beaucoup d’entre nous préfèrent des films comme Terminator ou Abyss.
Cependant, lorsque Avatar et Avatar 2 se classent parmi les cinq premiers du box-office, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Après avoir vu La voix de l’eau en Imax, je me suis demandé : « Qu’ai-je vraiment vu ? ».
Oui, c’était absolument stupéfiant, et je ne saisis pas toutes les critiques négatives…
Je suis d’accord, surtout en ce qui concerne le scénario. Il y a tellement de trames narratives dans ce film. C’est comme s’il y avait cinquante scénarios différents, mais Cameron les interprète à sa manière.

Il est bon de rappeler que Star Wars, au fond, qu’est-ce que c’est ? Un simple fermier et un mercenaire qui tentent de sauver une princesse !
Ne devrions-nous pas arrêter de critiquer sans cesse Disney ? Après tout, c’est George Lucas qui a initié cette tendance.
En effet, beaucoup accusent Disney d’avoir ruiné la saga Star Wars. Pourtant, en 1978, George Lucas a produit le désastreux Star Wars Holiday Special pour la télévision. Entre les clips de mauvais goût et le maquillage affreux, sans oublier la famille de Chewbacca, c’était un fiasco total.
George Lucas n’a jamais été le génie que l’on prétend.
Lorsque j’ai vu La Menace fantôme, j’étais furieux. Certes, j’avais 40 ans et je n’étais plus un jeune homme, mais quand même ! Certains louent la course de pods, mais une seule scène ne définit pas la qualité d’un film.

Pour toi, l’avenir du cinéma, c’est quoi ?
Les séries. Tu regardes Taylor Sheridan : y’a encore des mecs comme ça qui ont des illuminations, qui te donne le cinéma que t’as toujours aimé (…) ! À part les séries, on a encore des trucs [biens] mais de moins en moins (…)…
Moi, je sais où va ma colère, je sais ou vont mes envies. Là tu vois j’ai fait mon année (…). Il me reste 3 films : Ferrari de Michael Mann, Thriller de David Fincher, et Rebel Moon de Zack Snyder.
(…)
L’autre soir, j’ai regardé, c’est te dire le retard que j’ai en cinéma, Ambulance de Michael Bay. C’est comme 6 underground, [un de ces films précédents]. Ce qui est bien, c’est que tout est fait en pratical [réel].
C’est un peu comme À tombeau ouvert de Scorsese, en version plus énervée ?
Je n’aime pas Scorsese. Je le trouve trop violent dans ses propos. [Dans Ambulance], on est dans la violence de type comics.
Chez Scorsese, tu trouves qu’il y a une glorification de la violence ?
Non. Je ne pense pas que ce soit, lui, qui glorifie la violence par son cinéma, mais les spectateurs, en voyant ses films, le font.
Quand tu regardes Les Affranchis… oui, c’est génial (techniquement parfait) mais c’est quand même qu’une bande de connards !
Alors, on me rétorque que j’aime Scarface de Brian de Palma mais il y a des films de Mafia que j’adore ! Parce qu’ils ne glorifient pas les Méchants ! On voit le Méchant manichéen normal du cinéma américain !
Dans Les Affranchis, qu’est-ce qui me manque pour que j’aime ? Un flic !
Ray Liotta, il a beau être infiltré, j’ai toujours l’impression de plus voir un gentil méchant, qu’un mec qui a une bonne âme…
Dans Les Incorruptibles de Brian de Palma, quand Al Capone, dégomme à coups de batte de Baseball, son homme de main, tu te dis que c’est pas bon de travailler pour ce mec !
Alors que dans Les Affranchis, ou Casino, tu as presque l’impression que c’est une vie de rêve…
Même impression, dans Scarface de Brian de Palma, il y a plein de gens qui pensent qu’il a eu une vie de rêve, alors qu’en réalité il meurt comme un con dans un bassin à poissons, à quarante ans…
Tu parles d’une vie de rêve ! Il a tué son meilleur ami, sa sœur meurt à cause de lui, il veut coucher avec elle en plus…
C’est pour ça que j’aime Scarface, parce qu’on ne le montre pas comme quelqu’un de sympathique.
Revenons à ta chaîne, comment t’organises-tu ? Tu as une liste de films à faire ?
Alors, j’ai une liste, elle est monstrueuse ! Tu vois un écran d’ordinateur ? Tu le coupes en deux : toute la moitié, c’est la liste des films, mais vraiment ! C’est des fichiers textes avec le titre.
Et j’ai un dossier à côté, qui fait 3 fois ça ! Je regarde mes fichiers, si y’a rien qui me titille, je vais dans le dossier, et si y’a rien qui me titille [encore], je vais chercher dans ma mémoire, j’ai mon top par année.
En fait, je fais en fonction de l’envie (…).
Je me lève le matin, je me dis : « est-ce que j’ai envie de voir ce film ou pas ? », si j’en ai envie, je travaille dessus, si non, je travaille sur un autre.
Faut jamais travailler à contre cœur.
C’est comme les lives ! J’ai toujours l’angoisse du live : est-ce qu’il va y avoir du monde ? Est-ce que je vais avoir des trolls ? Bon, les trolls, je les gère maintenant, ils ont compris (à 55 ans, c’est pas un gamin derrière son clavier qui va me faire flipper [rires]) !
Maintenant, c’est une petite famille, on a une belle communauté. Il y a des questions qui reviennent mais c’est normal.
Il y en a qui veulent absolument que je parle de tel film ou tel film, parfois je peux mais des fois, non.
Ils sont dans l’immédiateté, ils ont envie que je parle d’un film maintenant (Les Guerriers de la nuit par exemple), mais moi, pour l’instant, non.
Il sera fait quand il sera fait.
Un jour ça va me prendre et Les Guerriers de la nuit, ce sera parti !
D’autant plus que je viens de trouver la version cinéma, sans les « rajouts bande dessinée », donc ça me va très bien !
Quelles sources utilises-tu pour tes vidéos ? Des livres ? Des documentaires ?
Non, je ne regarde aucun documentaire.
Je me rappelle de ce que j’ai lu, à l’époque. Je me rappelle quand je vois le film : je sais comment la scène a été tourné, j’ai vu les making of, à l’époque (s’il y en a).
Avant, on avait beaucoup d’émissions de cinéma à la télévision !
On avait beaucoup d’interviews de réalisateurs.
L’émission d’Isabelle Giordano sur Canal+, c’était très bien ! Ça ne parlait pas tout le temps du cinéma que t’aimais mais on moins on avait ça, c’était un rendez-vous quotidien, puis hebdomadaire, avant de disparaître…

Une vidéo te prend combien de temps en moyenne ?
J’essaie de sortir une vidéo tous les quatre jours.
Par exemple, ma vidéo sur Looker de Michael Chrichton a dû me prendre en tout et pour tout, une journée et demi, la vidéo fait 22-23 minutes (parce qu’il n’y a pas de making of, tout est dans le propos, c’est carré), c’est des films que j’aime tellement que ça coule de source !
En revanche, pour le Batman de Tim Burton, je sais que je vais faire quelque chose pour un plus grand nombre.
Je sais que Batman, c’est Batman ! Si je fais une vidéo de 10 minutes en disant : « c’est super ! », c’est un peu léger [rires] !
Donc, t’es obligé de parler de la BD, je cite Bob Kane et Bill Finger [le scénariste] et on me dit : « ouais, je vois que tu mets une interview de Bob Kane mais il n’y a pas Bill Finger ! », oui mais le mec est mort et n’a pas été interviewé, je ne vais pas l’inventer ! J’en parle, c’est déjà bien !
Mais là, je suis obligé de mettre des extraits, des interviews, des making of… parce que c’est pas rien Batman !
Au moment où il est sorti, en 89, ici en France, ça a été un tsunami de seaux de merde ! Tout le monde disait : « c’est l’invasion des Américains, c’est insupportable ! ».
Quand tu vois aujourd’hui, le nombre de Marvel qui sortent par an… Bon, il y en a bien quelques-uns qui gueulent mais on les écoute pas, on s’en fout !
À l’époque de la sortie de Batman, il y avait encore cette envie de rester Français. Aujourd’hui être Français, ça ne veut plus rien dire ! Aujourd’hui être Français, c’est quoi ? Tout accepter, fermer sa gueule, courber l’échine ? Pas mon truc !
Tu as des idées de nouvelles rubriques pour la chaîne ?
Des nouvelles rubriques, non.
Il faut que je présente quelques figurines, j’aime bien faire ça de temps en temps.
J’arrive aux deux ans, il va falloir que je me remette en question, mais je vais te dire un truc, on te dit toujours : « oui, il faut se renouveler ! » mais moi, je suis basé sur le passé… Le passé ne se renouvelle pas, c’est le passé !
Alors, peut-être que je changerais le générique, que je changerais un peu la page à un moment, histoire de mettre un peu de couleurs sur les lieux.
Le but fondamental est de toujours essayer de faire plaisir aux gens, avec des films dont ils ont envie que je parle.
En espérant qu’ils seront toujours là et que ma façon d’en parler leur plaira toujours.
Un grand merci à Fred pour sa disponibilité !
Pour aller plus loin :
Découvrez la chaîne de Fred : Des Toiles et des Poils
Le live des deux ans !







