(Spoilers) « Vice-versa 2 » : les émotions retombent un peu…

En 2015, dans le monde d’avant, Pixar nous enchantait avec Vice-Versa, un monde fort et merveilleusement poétique de personnification des émotions… C’était frais, c’était touchant et merveilleusement original !

Depuis les magiciens californiens ont quelque peu perdu la flamme en produisant des films, au mieux, assez oubliables (En Avant (2020), Soul (2020), Luca (2021), Alerte rouge (2022)) ou, au pire, totalement ratés comme Buzz l’éclair (2022), une proposition paresseuse, se contentant de surfer honteusement sur l’univers de Toy Story (1995), sans proposer la moindre idée vraiment marquante, ni le moindre scénario intéressant

Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé en désertant les projections : c’est, à ce jour, le plus gros bide de l’Histoire de Pixar (200 millions de dollars de budget pour « seulement » 214 millions de recettes au box office mondial)…

À titre de comparaison, Toy Story 4 (2019) a dépassé le milliard de recettes : une éclaircie dans un brouillard de déceptions…

Cet été, Vice-Versa 2 débarque dans les salles, avec l’espoir avoué de redonner de belles émotions au studio… c’est chose faite ! Sorti le 14 juin aux Etats-Unis, il a cumulé 154 millions de dollars de recettes, en quelques jours seulement !

Sous nos contrées, même triomphe !

Le film démarre beaucoup mieux qu’Un p’tit truc en plus, la comédie rafraîchissante d’Artus (qu’on ne présente plus !), qui caracole pourtant en tête du box office hexagonal (279 635 entrées pour la comédie d’Artus contre 527 504 pour Pixar, pour leur premier jour d’exploitation !).

Le film est-il bon pour autant ?

Vous avez déjà un élément de réponse dans le titre

On retrouve Riley, l’héroïne du premier film, désormais adolescente. Passionnée et douée pour le hockey, elle se prépare à un stage de sélection de trois jours avec ses meilleures amies.

Quelle joie de retrouver nos émotions préférées, Joie et les autres !

La nostalgie fonctionne à plein régime (elle est d’ailleurs personnifiée dans le film !), on est très heureux de retrouver ce monde chaleureux et si bien pensé !

Tout s’annonce pour le mieux pour Joie et ses comparses, donc ! (Tristesse, Colère, Peur et Dégoût)

C’est sans compter sur l’arrivée de nouvelles émotions, adolescence oblige !

Elles s’intègrent bien, mention spéciale à Anxiété qui fait une sacrée concurrence à Joie tout au long du film.

À ce stade, impossible de passer sous silence la prestation extraordinaire de Dorothée Pousséo qui prête sa voix à ce nouveau personnage.

Très présent, et très nerveux, il exige une grande intensité vocale pour exprimer totalement l’énergie débordante de cette nouvelle venue.

Or, Dorothée Pousséo assure tellement le travail, qu’elle porte le version française à elle, toute seule !

Dorothée Pousséo à l’avant-première française du film au Grand Rex à Paris (Photo : Kristy Sparow/Getty Images pour Disney)

L’humour est , on rit franchement à plusieurs moments, on s’identifie véritablement à Riley, on comprend la pression démesurée qu’elle se met pour réussir

Le film dénonce d’ailleurs très bien le culte de la réussite et du succès qui pèse tellement sur les individus, et les jeunes en particulier, que cela les poussent, parfois, à perdre de vue, le plus important… les personnes qui comptent pour nous, par exemple.

Sur le plan technique, l’animation à l’ancienne apparaît à des moments clés (comme dans le premier film), c’est extrêmement rafraîchissant et cela reste cohérent avec l’univers du film. On a même droit à un hommage très amusant aux premiers jeux vidéo en 3D !

Cependant, même si l’on passe un très bon moment, on est clairement un ton en dessous du premier film… déjà parce qu’il est bien trop centré sur ce satané stage de sélection de hockey !

Bien sûr, que nos adolescents ont l’esprit de compétition (et c’est bien de souligner les effets dévastateurs qu’il peut avoir), mais on traverse tellement de choses à ces âges-là ! C’est un foisonnement d’émotions !

Malheureusement, le film ne le montre presque pas… la jeune Riley est simplement (si l’on peut dire…), envahie par l’anxiété

Revenons d’ailleurs sur ce personnage qui, en dépit de l’interprétation fabuleuse de Dorothée Pousséo, paraît mal calibré… Être anxieux, ce n’est pas vraiment être surexcité en permanence au contraire ! L’anxiété est plus paralysante qu’autre chose…

N’oublions pas, les autres protagonistes non plus, Joie en particulier : le nouveau périple qu’elle doit accomplir, pour tenter de récupérer l’Estime de Soi de Riley, est moins palpitant que dans le premier volet : on explore moins de « nouveaux mondes » dans l’esprit de la jeune fille…

Cela correspond à sa psychologie du moment, sans aucun doute, mais on aurait quand même préféré retrouver un peu plus de cette inventivité qu’on aime tant chez Pixar !

L’escapade de nos « émotions historiques » préférées est aussi malheureusement quelque peu redondante avec celle du film original

Son enjeu est également, là encore, beaucoup moins fort que dans le chapitre précédent, au cours duquel la petite Riley risquait de fuguer…

Enfin, on termine avec une petite faute de goût : la scène post-générique qui n’apporte rien et semble simplement là pour faire un clin d’œil au bureau d’à côté dans l’immeuble Disney : Marvel… sauf que l’on est pas chez les super héros !…

Un faux making of pendant le générique (comme dans le génial Monstres & Cie (2001) aurait peut-être été plus approprié.

Tous ces petits moins mis bout à bout, font que les émotions ne sont plus aussi marquantes qu’autre fois…

Malgré tout, on retrouve ces personnages avec plaisir et on espère que Vice Versa 2 marquera un nouveau départ pour Pixar ponctué de nouveaux projets… riches en émotions !

Amis Talençais et Talençaises, ne ratez pas la soirée spéciale ce mardi !

Disney FR/YouTube

Source :

Image d’en-tête : The Walt Disney Company France

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