Attention ! Dans un souci d’analyse, je dévoile quelques éléments de l’intrigue.
8 ans après avoir vampirisé l’univers Marvel, au point de redéfinir même la carrière de son interprète (Pauvre Ryan Reynolds qui ne fait que décliner le même personnage dans tous ses rôles depuis…), et un deuxième volet dans la continuité du premier en 2018 (sauvé de l’ennui total par la talentueuse Zazie Beetz !), Deadpool est de retour… pour nous jouer un joli tour ?
Pas du tout !
Les choses commencent d’ailleurs très mal, dès le générique du début : une séquence qui détruit allègrement l’un des films de super-héros les plus poignants jamais réalisés : Logan (2017) de James Mangold…
Le merveilleux, inattendu et bouleversant chant du cygne de Wolverine est ainsi saccagé en quelques minutes à peine !…
« Oh allez ! C’est pour rigoler ! On s’en fout ! ».
Admettons…
Mais à partir de là, pourquoi s’impliquer à suivre le destin d’un personnage, si, à un moment donné, tout ce qui l’a forgé, tout ce qui nous l’a fait aimer (ou détester !) peut être balayé d’un jour ou lendemain… pour la blague ?!
Si plus rien n’est « grave » (la mort d’un personnage par exemple), on finira par ne plus ressentir d’émotions au Cinéma !
Plus besoin d’y aller alors ! Plus besoin d’écrire des histoires et de les filmer ! Parce que ce n’est « que » de la fiction, on s’en fiche !…
Attention, cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas rire des Grands Films, bien sûr que si ! Le premier Deadpool (2016) le faisait très bien : c’était frais, c’était nouveau, c’était osé !
En revanche, aujourd’hui, ça l’est beaucoup moins…
Parce qu’on ne voit que ça chez Marvel, notamment !
Cet humour dédramatisant, et dévitalisant à force, est tellement omniprésent qu’il faut aller de plus en plus loin pour espérer marquer les esprits… au point de tomber dans le mauvais goût…
Revenons au film !
Si après cette terrible séquence d’ouverture (un sommet de gêne…), votre intérêt est quand même toujours là, on vous enlève ce qu’il en reste, sans vergogne, grâce à l’arme fatale de Marvel : LE MULTIVERS qui permet de rebattre les cartes en permanence (résurrection d’un personnage ou réécriture des films précédents…).
Et si encore, il n’y avait que le multivers, ça pourrait aller… mais on l’introduit dans le film, en reprenant des éléments… de la série Loki !
Si par malheur, vous ne l’avez pas vu… bah tant pis pour vous !
Deadpool & Wolverine s’inscrit lui aussi dans cette tradition Marvel (initiée par Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022) de créer des liens avec leurs séries disponibles sur Disney+…
Ce qui oblige le spectateur à « faire ses devoirs » (à regarder ces fameuses séries en amont, et donc à prendre un abonnement sur la plateforme maison, en plus, de la place de cinéma !) au risque de ne rien comprendre sans cela !
Or, un film doit se suffire à lui-même ! À la rigueur, les séries peuvent étoffer un univers filmique, pas en devenir le point névralgique !
Avec tout cela, on en oublie de parler de Wolverine.
À la surprise générale, le génial Hugh Jackman reprend (pour la dernière fois ?) son rôle iconique et il est toujours au top !
Sa complicité avec Ryan Reynolds fait plaisir à voir, les deux adorent se détester pendant deux heures.
On nous offre un vrai plaisir de fan avec des bagarres et des invités en pagaille, c’est plutôt sympa, mais malheureusement, cela ne fait pas un film… on s’amuse un peu mais on est vite saoulés…
Le problème est qu’il n’y a pas de surprise : c’est Deadpool 1 en duo, simplement réactualisé en évoquant les galères de Marvel au box office ou la disparition de la 20th Century Fox… on se contente de bricoler un scénario autour de tout cela…
Cette faiblesse (pour ne pas dire cette facilité !) scénaristique nous empêche de savourer les quelques bons moments, notamment la prestation de l’actrice britannique Emma Corrin (alias Lady Di dans l’excellente série The Crown sur Netflix), bien flippante en sœur maléfique de Charles Xavier…
Au final, pas sûr que le retour de Deadpool empêche que Marvel coule…
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Image d’en-tête : © 2024 20th Century Studios / © and ™ 2024 MARVEL.

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