« Largo Winch 3 » : un peu de dépaysement… et beaucoup de clichés !

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Comme toujours, j’ai sélectionné quatre films (Borderlands, Tigresse, Mon ami le petit manchot, et Largo Winch : le prix de l’argent), une fois n’est pas coutume, vous en avez choisi… deux !

Les deux vainqueurs sont donc : Largo Winch : le prix de l’argent d’Olivier Masset-Depasse et Tigresse d’Andrei Tănase).

J’aurais pu (je l’ai déjà fait par le passé) mettre en place un petit sondage complémentaire pour vous faire départager les deux finalistes mais, je me suis dit qu’il fallait être généreux dans l’effort, tout comme nos athlètes qui ont brillé durant la quinzaine olympique !

Je dois bien cela à mes précieux abonnés !

On commence avec Largo Winch 3 donc, sorti dans les salles une semaine avant Tigresse.

Treize ans après, Tomer Sisley (photo) reprend (un peu à la surprise générale quand même) son rôle de milliardaire aventurier et philanthrope, après deux premiers volets (en 2008 et 2011) qui avaient rencontré un bon succès (3 millions d’entrées cumulées).

La bande-annonce de cette nouvelle aventure inattendue laissait présager une vraie ambition visuelle, assez intéressante, et inhabituelle dans le cinéma d’action à la française…

On en prend vraiment plein la vue, on sent que TF1 et la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone) ont eu de l’ambition et ont mis les moyens pour donner de l’ampleur à la saga créée par le scénariste de bande dessinée belge Jean Van Hamme : on se balade aux quatre coins du monde (Thaïlande, Canada…), c’est beau et dépaysant !

Malheureusement, l’enthousiasme ne dure pas et cela, en revanche, on s’y attendait…

En effet, comme quasiment systématiquement dans ce type de production, les beaux décors et les scènes d’action ne parviennent pas à dissimuler des ficelles scénaristiques aussi grosses que les lianes de la jungle thaïlandaise… tout est ultra prévisible, les personnages sont des clichés à eux tous seuls, et Dieu que c’est mal joué…

James Franco, acteur pourtant brillant (inoubliable dans les Spiderman (2002-2004-2007) de Sam Raimi), n’en a strictement rien à cirer et cela se voit : il cabotine comme jamais, son seul intérêt étant de prendre un cachet, qu’il aura désormais du mal à toucher dans son pays, aux États-Unis, suite à ses déboires judiciaires… faut bien manger…

Son comparse à l’écran et héros du film, Tomer Sisley, donne vraiment de sa personne en réalisant plusieurs cascades lui-même (au point de se blesser à l’épaule et de se casser l’avant-bras !)…

Son investissement total fait plaisir à voir, dommage que son jeu d’acteur ne soit pas au même niveau… à sa décharge, il n’est pas forcément simple de se doubler soi-même (le film est tourné en anglais).

Seules parviennent à tirer leur épingle du jeu (c’est le cas de le dire !), les actrices Clotilde Hesme et Elise Tilloloy : la première déploie un jeu juste, subtil, sans avoir besoin d’en rajouter, et la seconde, jeune actrice française, donne vie à une Québécoise plus vraie que nature !

Elles sont assurément les seules satisfactions de cette grande kermesse de bagarres et de cascades, vite ennuyeuse…

Autre problème majeur : ce film ne fait que « singer » d’autres sagas, telles que James Bond ou même Terminator, dans une moindre mesure…

Ainsi, par exemple, la scène d’évasion en luge, en rappelle fortement une autre : celle de Tuer n’est pas jouer (1987) (avec Timothy Dalton dans le rôle de James Bond), en nettement moins bien…

De même, le duel dans la mine, peut rappeler, un peu trop le final de Terminator 2 (1991), là encore en moins bien (bon même si là, j’exagère sans doute un peu le parallèle !)

Au final, en dépit de son envie de bien faire et de sa bonne volonté, ce troisième volet ne parvient absolument pas à nous passionner…