Cette semaine, les Golden Globes, chapeautés par la Hollywood Foreign Press Association (l’association des journalistes de cinéma de la presse étrangère à Hollywood), ont dévoilé leurs nominations.
Parmi elles, il y a donc Flow : le chat qui n’avait plus peur de l’eau réalisé par le letton Gints Zilbalodis.
C’est une occasion en or de mettre en lumière ce petit film d’animation franco-belgo-letton qui a débarqué, discrètement dans nos salles obscures, le 30 octobre dernier et qui vaut véritablement le détour !
C’est une plongée, absolument fascinante, dans une nature rendue à elle-même, éblouissante de beauté et extrêmement immersive, aux côtés d’un chat qui lutte pour tenter de survivre à une inondation impressionnante que rien ne semble pouvoir arrêter…
L’eau est d’ailleurs un personnage à part entière, tant son aspect, sa fluidité sont incroyablement rendus. Elle s’infiltre partout et notre camarade félin peine à y échapper, avant de progressivement l’apprivoiser.
Toute une équipe du film (principalement réalisé en France, sous l’impulsion de l’animateur Léo Silly Pélissier) était dédiée exclusivement à la mission de donner vie à l’élément liquide et le résultat nous remplit d’admiration.
À travers elle, on prend conscience de toute la puissance de cette nature : « on est bien peu de choses » comme le dit la formule consacrée…
C’est une magnifique leçon visuelle d’humilité, de beauté et de fragilité.
L’absence totale de dialogues aiguise notre attention et nous encourage à nous concentrer sur ce que l’on voit, ce que l’on entend… nous sommes aux aguets, à l’image du chat que l’on accompagne.
Flow n’est alors plus un simple film d’animation mais une véritable expérience sensorielle :
Grâce au Grand Ecran, le cinéaste Gints Zilbalodis nous déconnecte des écrans et nous reconnecte à nos sens, à notre environnement, avec la petite touche de poésie en plus !
Cette poésie s’incarne en premier lieu au travers des paysages, justes époustouflants !
Ils sont tellement beaux, qu’on ne peu s’empêcher de penser, à la beauté (bien réelle, elle) de notre planète. On a encore plus envie de la protéger !
La poésie est présente également dans l’aspect même des animaux que l’on croise dans le film. Ils sont moins « réalistes » que les décors, mais cela permet de les rendre bien plus expressifs, et de s’affranchir encore plus facilement des dialogues.
Ce choix fort et pertinent nous fait pardonner les « petites entorses anthropomorphiques » (l’oiseau et le capybara, un gros rongeur, qui dirigent le bateau !) nécessaires à l’avancée du récit.
Autre élément marquant de l’environnement : les statues monumentales qui parsèment les paysages, tout au long du long-métrage, semblent être les derniers témoins d’une civilisation disparue qui vénéraient les chats telle les égyptiens de l’Antiquité (d’où le sentiment de fragilité qui nous traverse)…
On espère que les votants et votantes des Golden Globes seront aussi sensibles que votre humble serviteur à la magie naturaliste et délicieusement contemplative, développée par le très prometteur Gints Zilbalodis.
En attendant que Flow décroche (peut-être) un trophée qui serait ô combien mérité, n’hésitez pas à voter pour lui (avec votre place de cinéma !) et ainsi savourer ce moment suspendu entre contemplation et reconnexion avec la nature.
Mise à jour du 03 mars 2025 : le film a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation ! 🥇
Sources :
Images d’en-tête : © UFO Distribution
Site spécialisé :
Secrets de tournage, allocine.fr (lien)
Articles encyclopédiques :
Golden Globes, fr.wikipedia.org (lien)
Hollywood Foreign Press Association, fr.wikipedia.org (lien)
Flow (film, 2024), fr.wikipedia.org (lien)
Hydrochoerus hydrochaeris, fr.wikipedia.org (lien)

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