« La vie, en gros » : quand l’animation envoie du lourd !

À deux jours du début des Toiles Filantes, il est temps de vous parler d’un de mes coups de cœur de cette 20e édition, présenté en compétition : La vie, en gros de Kristina Dufková, une adaptation franco-tchéco-slovaque du roman éponyme de Mikaël Ollivier, publié en 2001.

Elle sera projetée au Cinéma Jean Eustache à Pessac.

On fait connaissance avec le jeune Ben, 12 ans, véritable amoureux de la cuisine et de la nourriture bien riche, ce qui lui vaut d’être en surpoids.

Il s’en fiche un peu, jusqu’au jour où, il se rend compte que Claire (à gauche sur l’image du film), une camarade de classe est devenue très jolie… c’est l’heure du régime !

Quelle joie de découvrir, au commencement de la projection, que la réalisatrice a choisi l’animation en image par image pour retranscrire sur Grand Écran, les aventures, le quotidien et les états d’âme d’un jeune adolescent.

Les personnages sont de petites marionnettes constituées d’un squelette en silicone. Leurs traits sont exagérés pour leur donner un petit côté cartoonesque et ainsi apporter de l’humour à un sujet pas toujours facile à traiter : la dureté du regard des autres.

Avec l’amour naissant, Ben prend conscience de son obésité et surtout de la violence des moqueries d’autres élèves…

Heureusement, et c’est la grande qualité du film, les choses ne sont pas aussi manichéennes, aussi simplistes : Ben a des amis qui le soutiennent et le défendent.

Cela ne l’empêche pas de traverser des moments difficiles, joliment montrés lors de séquences angoissées réalisées en animation traditionnelle, pour les distinguer de celles du monde réel, en image par image.

Comme à chaque fois, lorsque l’on opte pour l’animation en stop motion, comme l’appellent nos amis anglo-saxons, l’univers crée est magnifiquement palpable, d’autant plus, que chaque personnage possède sa propre mini garde robe, cousue à la main !

On aime les flocons en coton qui apporte un soupçon de poésie au récit.

Tout cela rend encore plus attachante cette histoire qui évoque l’obésité bien sûr, mais surtout l’acceptation de soi, ainsi que le résume, d’ailleurs très bien, la réalisatrice :

« Cela veut dire être capable de se voir sans artifice, apprécier sa valeur et apprendre à s’aimer. Et lorsqu’une personne s’accepte telle qu’elle est, tout devient un plus simple, même la perte de poids. »

On ne peut dès lors qu’accepter de s’embarquer aux côtés du courageux et inspirant Ben.

Découvrez vite (avec gourmandise !) cette petite merveille d’animation artisanale offerte par le Festival !

Mardi 04 Mars

10 h 00 : film suivi d’un échange avec le RéPPOP Nouvelle-Aquitaine (Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique) dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre l’obésité (50 mins)

Sans inscription.

16 h 10 : Film suivi d’une rencontre et dédicace avec Mikaël Ollivier

Jeudi 06 mars