« L’amour c’est surcoté »… mais touchant !

Depuis plusieurs décennies et la promulgation de la loi d’obligation de production de films par les chaînes de télévision (dans le but d’assurer la pérennité du cinéma français), ces dernières n’ont eu de cesse de nous abreuver de comédies, toutes aussi lourdingues, les unes que les autres, dépourvues de toute ambition artistique

Ces films ayant pour unique objectif de remplir la case cinéma (de préférence familial) du dimanche soir à 20 h 50 (plutôt 21 h 15 aujourd’hui d’ailleurs…).

En découvrant la bande-annonce du film de Mourad Winter (qui adapte son premier roman pour son premier long-métrage !), on se dit qu’il ne dérogera pas la règle, qu’on va revoir encore la même histoire, celle d’un loser magnifique qui veut séduire ces dames, sans jamais y arriver…

La preuve : Anis (Hakim Jemili) est un brave gars « nul avec les meufs », il n’a aucune vie amoureuse…

Follement original… on s’en réjouit d’avance…

Pour autant, votre serviteur se doit d’y aller, car, vous avez choisi ce film en critique de la semaine en votant sur Instagram.

Me voici donc dans la salle, sans grande enthousiasme…

le film commence et… surprise : on assiste à un enterrement. Détonnant pour une comédie romantique !

C’est alors qu’on craint beaucoup de pathos, en plus des blagues pas drôles…

Eh bien, non !

Après la cérémonie, les trois potes, Anis (Hakim Jemili), Paulo (Benjamin Tranié) et Sekou (Abdulah Sissoko) s’envoient des vannes très drôles.

L’écriture est l’une des grandes qualités du film : la construction en flashbacks et surtout les blagues osées sur… tout le monde !

Cette audace est totalement assumée, sans jamais avoir peur de froisser les susceptibilités pourtant si prégnantes de nos jours… et que cela fait un bien fou !

On rit et ce n’est pas grave… magnifique !

Les choses se bonifient encore avec l’entrée en scène Laura Felpin qui impressionne par son charisme et sa grande justesse dans son interprétation de Madeleine, une jeune femme brillante, capable de lire entre les lignes, entre les non-dits

Laura Felpin et Hakim Jemili (© 2024 – Iconoclast)

On la connaissait humoriste et vidéaste, on la découvre en comédienne très prometteuse

Sa complicité à l’écran avec Hakim Jemili est évidente et est un vrai plaisir à suivre.

La réalisation de Mourad Winter est bien maîtrisée, notamment l’utilisation du format Cinémascope qui permet d’avoir de grands plans en panoramique.

Cela ajoute une jolie ambition visuelle à la qualité de l’écriture et de l’interprétation.

Signalons, tout de même, quelques longueurs (telles que dialogues un peu trop longs) dans cette première proposition du néo-cinéaste, mais ce n’est rien, tant l’ensemble parvient à nous amuser et à nous toucher, en offrant une profondeur inattendue et inhabituelle dans la comédie française.

Merci donc, cher(e)s abonné(e)s, de m’avoir incité, en dépit de mes propres réserves, à découvrir ce premier film très réussi !

Source :

Image d’en-tête : © 2024 – Iconoclast

Laisser un commentaire