Si vous êtes abonnés à Netflix, vous avez sûrement regardé ou, au moins vu passer, la série Astérix d’Alain Chabat, adapté de l’album Le Combat des Chefs.
Le studio derrière ce projet très réussi est français !
TAT Productions a été fondé en 2000 et est basé à Toulouse.
Vous chères petites têtes blondes le connaissent peut-être déjà, sans le savoir, si elles sont tombées sur un épisode de la série animée Les As de la Jungle (2013 – 2019), à la télévision.
La série a connu deux adaptations au Cinéma en 2017 et 2023.
Cette année, TAT fait son retour dans les salles avec un film original : Falcon Express de Benoît Daffis et Jean-Christian Tassy.
De prime abord, on est un peu déçus par le manque de finesse des textures (inconsciemment, on ne peut s’empêcher de comparer avec les géants américains Pixar et Dreamworks) mais on oublie ce détail bien vite, tant on est embarqués par la fluidité de l’animation et par la personnalité du héros, Falcon, un raton-laveur chapardeur de génie.
Sa spécialité : voler de la nourriture au profit de ses camarades à poils et à plumes de la ville.
À l’approche de Noël, le coup de l’année s’approche !
Un train emportant de nombreuses victuailles haut de gamme va prendre le départ. Falcon est bien décidé à s’emparer de cette précieuse et délicieuse cargaison pour passer des fêtes inoubliables avec ses compagnons animaux.
Pour se faire, il s’associe avec Hans, le blaireau, pour pirater le train et en prendre le contrôle… mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et le casse du siècle se transforme bien vite en mission survie !
Falcon n’est pas seul dans cette galère ferroviaire, d’autres passagers l’accompagnent : Rex le chien, la chatte tigrée Maguy, les oiseaux Croquette et Coco, Victor, un autre chien très raffiné ou encore les cochons d’inde « peace and love » Randy et Jimi.
Autrement dit, on croise une galerie de personnages hauts en couleurs qui permettent de s’amuser sur les dialogues : ils sont diablement bien écrits, truffés d’humour et percutants !
Néanmoins, les meilleurs dialogues du monde ne sont rien, sans d’excellents interprètes pour leur donner vie.
Ils sont bien là !
Les cinéphiles (que vous êtes sûrement !) reconnaîtront, sans peine, quelques voix françaises régulières des grands acteurs américains que l’on aime :
Hervé Jolly (Clint Eastwood), Damien Ferrette (Leonard DiCaprio, en alternance avec Damien Witecka), Thierry Desroses (Samuel L. Jackson) ou encore Emmanuel Garijo (Chris Pine, Hayden Christenssen et même… Stitch !).
N’oublions pas Kaycie Chase (également chanteuse) qui commence à se faire connaître !
Ce casting vocal 5 étoiles est magistralement dirigé par la brillante Barbara Tissier (voix française de Cameron Diaz).
Cette performance collective de choix est d’autant plus notable quand on sait que les voix originales d’un film d’animation sont enregistrées bien en amont de la création du film !
Par conséquent, les comédiens et comédiennes doivent donc faire preuve d’une grande imagination pour interpréter les scènes animées par la suite.
C’est un peu comme participer à une grande fiction radio ou à un podcast géant. Pas forcément facile… mais pour Falcon Express pas de stress ! Le talent est présent dans chaque séquence et nous régalent les oreilles à tous instants !
La régalade ne s’arrête pas là puisque le scénario est aussi bien mené que les dialogues ! Par exemple, les humains sont subtilement évacués de l’équation pour que les animaux soient contraints de s’en sortir par eux-mêmes.
Les péripéties s’enchaînent sans dérailler vers la surenchère ou le n’importe quoi, comme cela arrive trop souvent dans nombre de films d’animation, tant les studios ont parfois peur que les enfants s’ennuient…
L’action, ici, est trépidante et nous offre des scènes palpitantes qui restent « crédibles » dans l’univers du film : on tremble avec Falcon lorsqu’il est obligé de prendre tous les risques pour tenter d’arrêter le train fou.
L’hommage humoristique aux performances d’un Tom Cruise « période Mission Impossible » ou encore à des films comme Unstoppable (2010) du regretté Tony Scott, ravit totalement les spectateurs et spectatrices plus âgés.
Ils apprécieront aussi les petits tacles infligés aux réseaux sociaux et aux médias trop en quête de sensationnalisme, certes déjà un peu classiques, mais quand même jouissifs !
Le rythme global du récit ne déraille pas non plus et se permet même quelques petites respirations, en dépit de la situation d’urgence à laquelle les personnages sont confrontés.
Ces petites pauses bienvenues approfondissent les protagonistes et renforcent l’attachement que l’on éprouve pour eux.
Comme quoi, il est encore possible de raconter de bonnes histoires aux enfants, sans leur imposer une cadence épileptique, comme le font trop de dessins animés aujourd’hui…
Ce bel enchaînement se conclut par une scène finale, savamment annoncée par petites touches, tout au long du long-métrage, ce qui rend son arrivée particulièrement excitante et nous gratifie d’un très bon point d’orgue, comme tout bon film d’action qui se respecte, finalement !
Pour toutes ces raisons, n’hésitez pas à vous embarquer pour ce voyage en train mouvementé et follement amusant !
C’est d’autant plus important que le temps presse (et pas seulement à cause de la vitesse du train !)…
En effet, le faible nombres d’entrées enregistrées depuis la sortie du film (164 631 seulement en deux semaines), risque de le propulser hors des salles, d’ici mercredi…
C’est totalement immérité pour un projet d’une telle qualité, superbe illustration du talent des réalisateurs Benoit Daffis et Jean-Christian Tassy qui, accompagnés de leurs équipes de TAT, sont capables d’enchanter aussi bien, la télévision, les plateformes que le Cinéma !
Pour aller plus loin
Conférence Histoire de l’animation à la foire de Bordeaux, en juin dernier, avec l’évocation d’une mini exposition consacrée à TAT, à redécouvrir ici !
Sources :
Image d’en-tête : © TAT productions, Apollo Films Distribution, France 3 Cinéma, Kinologics _ 2025
Site spécialisé :
Chiffres box office Falcon Express, allocine.fr (lien)
La Pellicule Bordelaise 