Titre original : In Time
Nationalité : Américaine
Avec Justin Timberlake, Amanda Seyfried, Cillian Murphy
Genre : Science-Fiction
Sorti le 23 novembre 2011
L’Histoire : Imaginez un monde ou les hommes génétiquement modifiés ne vieillissent plus à partir de 25 ans… Cette jeunesse éternelle à un prix : chaque individu doit gagner réellement du temps en travaillant pour alimenter un compteur situé sur l’avant-bras, sous peine de mort instantanée si par malheur, ce compteur tombe à zéro, faute de crédit suffisant. Le compteur sert également de moyen de paiement pour tous les frais de la vie quotidienne, le Temps est devenu la seule devise en circulation… Les riches peuvent donc vivre éternellement, tandis que les pauvres doivent lutter chaque jour pour échapper à la mort…
Will Salas, jeune homme de 28 ans habite avec sa mère le ghetto de Dayton. Un soir, il porte secours à Henry Hamilton qui allait devoir affronter les Minute Men, sorte de mercenaires du Temps qui convoitaient son crédit. En effet, Hamilton a devant lui un siècle de vie. En remerciement, il « donne » son temps à Will Salas, avant de mettre fin à ses jours. Fort de ce cadeau inespéré, Will projette d’en faire profiter sa mère. Malheureusement, elle ne peut prendre le bus pour le rejoindre faute de crédit et son compteur tombe à zéro au moment même ou elle rejoint son fils…
Après sa mort, Will part pour New Greenwitch, zone qui regroupe les riches qui jouissent d’une réserve de plusieurs centaines d’années au compteur… Il y fait la connaissance de Philippe Weis, homme d’affaires milliardaire qui l’invite à une réception chez lui. Mais bientôt, Les Gardiens du Temps, sorte de Police du Système arrêtent le jeune Salas car ils le soupçonnent d’avoir tué Hamilton pour lui « voler » son Temps. Acculé, le jeune homme prend en otage la fille de Philippe Weis et parvient à s’échapper…
La critique : Après le magnifique Bienvenue à Gattaca et le très réussi Lord of War, Andrew Niccol, cinéaste talentueux malheureusement un peu ignoré, revient avec un nouveau thriller de science-fiction : Time out.
On y retrouve Justin Timberlake qui fait preuve films après films d’un réel talent pour le jeu d’acteur et la belle Amanda Seyfried, récemment vu dans le très décevant drame Chloé.
Pour ce nouveau long-métrage, Andrew Niccol à eu une idée géniale : envisager le temps comme une monnaie à part entière en ayant en plus, le pouvoir de vie et de mort sur les individus. Les pauvres n’en n’ont jamais assez et les riches en ont à ne plus savoir qu’en faire… Face à cette situation injuste Will Salas se transforme vite en « Robin des Bois du Temps » volant celui des riches pour le donner aux pauvres… Réinterprétation originale et ultramoderne du célèbre mythe né dans la Forêt de Sherwood, sans oublier l’idée qu’une minorité concentre la majorité des richesses. Ainsi, on peut voir le film comme une Allégorie de notre monde… Bientôt, l’otage de Will, Sylvia Weis, prend faits et causes pour son combat, ce qui donne une dimension « Bonnie and Clyde des pauvres » au duo et c’est plutôt bien trouvé. La situation des différents personnages et l’inégalité qu’ils ont face à la mort amène le spectateur à réfléchir sur l’existence. Que faire de notre temps ? Que ferions si nous pouvions vivre éternellement ? L’éternité est-elle vraiment souhaitable ?
L’unité de lieu contribue rajouter une dimension humaine au film puisque l’action se déroule uniquement entre Dayton et New Greenwitch. Cela accentue aussi le contraste entre les deux mondes : les pauvres ne peuvent pas bouger alors que les riches ne veulent pas bouger.
Malheureusement malgré toutes ces qualités et un scénario bien pensé, on n’adhère pas totalement à l’intrigue : la faute à une mise en scène un peu maladroite : la séquence de la mort de la mère de Will, un peu trop rapide donne l’impression d’être bâclée, méprisant ainsi la notion même du Temps, pourtant clé de voûte du film. Dans le même ordre d’idée, Sylvia Weiss, se laisse gagner un peu vite par le « Syndrome de Stockholm » propre aux personnes kidnappées.
D’une manière générale, les personnages sont complexes mais cette complexité les rend un peu froids, insaisissables, on peine à s’identifier.
De même, sans dévoiler la fin, Andrew Niccol ne va pas jusqu’au de la logique de son univers, le spectateur en ressort un peu frustré.
Sans atteindre les sommets de Bienvenue à Gattaca, ni égaler l’enthousiasmant Lord of War,
Time out reste néanmoins un bon film qui vaut la peine d’être vu.
La note d’Etats Critiques : 6,5/10