[Critique] « La Dame de Fer » de Phyllida Lloyd

 LA_DAME_DE_FER

Titre original : The Iron Lady
Nationalité : Britannique
Avec Meryl Streep, Jim Broadben, Alexandra Roach
Genre : Biographie

Sortie le 15 Février 2012

L’histoire :Magaret Thatcher vit une retraite forcée depuis sa démission de sa fonction de Premier Ministre en 1990. Malade, elle est victime d’hallucination, discutant régulièrement avec son mari disparu et replongeant dans son passé…

La critique : Le genre biographique, le « biopic » comme on dit aujourd’hui, semble à la mode au cinéma ces derniers temps. En effet, après Hoover et avant Cloclo et Marylin, c’est au tour de Magaret Thatcher de passer à l’épreuve du Grand Ecran. Meryl Streep nous offre à cette occasion une performance impressionnante et habitée, saluée par la critique et récompensée à juste titre par le Golden Globe de la meilleure actrice.

Le film nous montre une femme d’origine modeste défendant bec et ongles ses convictions. Elle parvient à s’imposer dans un monde d’hommes jusqu’à atteindre la présidence du parti conservateur et in fine prendre possession du 10 Downing Street. Elle va diriger le pays d’une main de fer pendant onze ans, se montrant inflexible malgré les crises, ou les coups bas. Jim Broadbent campe un mari subtilement effacé dans la vie publique de sa femme mais très présent dans l’intimité, la soutenant à chaque instant et ce, même après sa mort par le biais d’hallucinations !

Alexandra Roach soutient bien la comparaison avec Meryl Streep, campant une Magaret jeune déjà très sûr d’elle.

Mais malgré une distribution de qualité et une actrice principale au sommet de son art, le film n’est pas vraiment à la hauteur…

La faute à une construction trop classique (flashbacks et retours au présent) déjà utilisé par Clint Eastwood dans son portrait de Hoover sorti en janvier, d’où une impression de déjà-vu assez désagréable… La réalisatrice insiste aussi beaucoup sur la maladie et la déchéance mentale de Magaret Thatcher, sans doute pour la rendre plus « sympathique » aux yeux des spectateurs.

Mais ce subterfuge lui permet surtout de passer beaucoup moins de temps à analyser les conséquences des actions entreprises par la Première femme chef de gouvernement en Europe. Les grèves et les émeutes sont ainsi évoquées très rapidement par l’utilisation furtive d’images d’époque ou encore de séquences montrant Thatcher affrontant la colère de la rue bien à l’abri dans sa voiture. Seule la guerre des Malouines bénéficie d’un traitement plus poussé, c’est trop peu pour un film aussi ambitieux. Trop d’intimité, tue l’intimité. Le spectateur n’est pas idiot et comprend vite que Monsieur Thatcher soutiendra son épouse en toute circonstance ou alors qu’elle perd la tête au fur et à mesure que sa maladie gagne du terrain… . Inutile d’insister.

En résumé un film un peu décevant qui vaut surtout le détour pour performance bluffante de Meryl Streep, plus que jamais en course pour les Oscar…

La note d’Etats Critiques : 6/10

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