Avec Jacques Gamblin, Lambert Wilson, Raphaëlle Agogué
Genre : Policier, Thriller
Sortie le 7 mars 2012
L’Histoire : le cadavre d’une jeune femme est retrouvé à son appartement. Le corps est atrocement mutilé, le sang a été répandu sur les murs mais néanmoins la police ne relève aucune empreinte. À première vue, c’est le crime parfait. Le commandant Lassalle, flic déprimé et anéanti par la mort de sa femme, est chargé de l’enquête. Rapidement, d’autres meurtres tout aussi sordides surviennent et Lassalle finit par auditionner un témoin aveugle dénommé Narvik. Bientôt, malgré l’alibi solide et la cécité du témoin, l’enquêteur est convaincu que c’est lui, le meurtrier. Il s’agit maintenant de réussir à le prouver…
La critique : l’intérêt principal du film est de montrer dans un climat post « intouchables » qu’un handicapé peut aussi être un salaud, comme tout le monde ! En effet, on comprend assez vite que le dénommé Narvik est effectivement le meurtrier recherché par Lassalle. Dès lors, une intrigue digne des meilleurs épisodes de Columbo commence : le spectateur connaît le tueur, tout le jeu est de savoir comment il s’y est pris pour tuer ces différentes victimes malgré sa cécité. Un duel de poker menteur s’engage entre Lassalle et Narvik, c’est prenant !
Le duel entre Jacques Gamblin et Lambert Wilson, deux monstres sacrés du cinéma français est de haute volée. La prestation de ce dernier en militaire aveugle est juste et ne tombe jamais dans la caricature. De plus, les équipes du réalisateur Hervé Palud l’ont doté d’un maquillage impressionnant qui donne encore plus de force et de crédibilité à son personnage.
De son côté, le rare et précieux Jacques Gamblin, récemment vu dans l’excellent Le Nom Des Gens dont nous parlerons bientôt dans la vidéothèque idéale, est lui aussi parfait. Il démontre qu’il peut alterner sans souci film léger et thriller sanglant. Néanmoins, son personnage de flic au bout du rouleau est vu et revu, il pâtit sans doute de la jurisprudence Marchal qui veut qu’aujourd’hui, tout flic de cinéma digne de ce nom, se doit d’être dans un état dépressif permanent pour être crédible. Cela devient lourd. Mais ce reproche ne gache en rien la qualité de son intéprétation et est davantage imputable au scénariste Éric Besnard.
Malgré ce petit défaut, À L’Aveugle reste d’excellente facture grâce au talent du réalisateur Hervé Palud. En effet, son travail sur la lumière et sa capacité à bien filmé les nombreuses scènes de nuit qui parsèment son long-métrage, crée une atmosphère de tension et d’inquiétude que le spectateur ressent dès les premières minutes.
Les scènes nocturnes où l’on retrouve les enquêteurs perdus sous la pluie rappellent l’ambiance des grands films noirs.
Enfin, sur le plan scénaristique, le fait de connaître un rapidement l’identité du meurtrier n’est pas une tare car, outre la partie d’échecs qui s’engage entre le policier et le tueur, on s’aperçoit finalement que les choses ne sont pas aussi simples qu’elles y paraissent…
La note d’Etats Critiques : 7/10