[Critique] « The Dark Knight Rises » de Christopher Nolan

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Nationalité : Américaine
Avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway
Genre : Fantastique

Sortie le 25 Juillet 2012

L’histoire : Huit années se sont écoulées depuis la défaite du Joker. Batman a lui aussi disparu en endossant la responsabilité des crimes de Harvey Dent devenu Double-Face. La victoire du Bien semble acquise, Batman n’est plus requis. Bruce Wayne s’est retiré dans son domaine se morfondant après la mort de sa bien-aimée et amie d’enfance, Rachel Dawes… Pourtant, une mystérieuse cambrioleuse et surtout le terrible Bane vont bientôt le forcer à sortir de l’ombre…

La critique : Chistopher Nolan, probablement l’un des réalisateurs les plus en vogue du moment, conclut avec The Dark Night Rises sa vision sombre et intense des aventures de l’homme chauve-souris.
« L’ascension du Chevalier Noir » curieux choix de titre pour mettre un point finale à la saga. C’est en effet la fin d’une des trilogie les plus marquantes du cinéma de ces dernières années : Christopher Nolan aura réussi l’exploit de ringardiser les films précédents de Tim Burton… Et ce n’est pas rien ! Il aura également permis de redonner ses lettres de noblesse à l’un des super-héros les moins populaire de la bande dessinée américaine, la faute sans doute à son absence de supers pouvoirs mais surtout à des adaptations davantage proches de la parodie que du grand film… En témoignent les longs-métrages de Joel Shumacher (Batman forever en 1995 et Batman et Robin en 1997) avec Val Kilmer et Georges Clooney dans les rôles-titres.

Malheureusement les films de Nolan resteront aussi endeuillés par la mort d’Heath Ledger inoubliable Joker et que dire de l’horrible fusillade survenue à Aurora près de Denver aux Etats-Unis lors d’une projection en avant-première du dernier volet le 20 juillet dernier…

Mais revenons au film : Cette fois-ci, le Chevalier Noir se retrouve aux prises avec Bane (Tom Hardy), un colosse chauve muni d’un masque à gaz qui le dote d’une voix caverneuse assez effrayante. Capturé par la CIA, il parvient à s’échapper de manière spectaculaire d’un avion… En plein vol ! Le ton est donné !
De son côté, Bruce Wayne (Christian Bale) est mal en point… Il ne sort plus de chez lui depuis la mort de Rachel Dawes, la femme qu’il aime, survenue plusieurs années auparavant dans le film précédent. Son état physique s’est dégradé : le beau milliardaire excentrique et sûr de lui a laissé la place à un vieillard boiteux se déplaçant péniblement à l’aide une canne… Dès lors, on se rend compte qu’il est un homme avant d’être Batman, un homme comme les autres qui peut connaître le doute… Cette dimension de super-héros à « taille humaine » est assez inédite dans le cinéma récent, elle a été initié en 2004 par Sam Raimi dans Spiderman 2 où Peter Parker doute quant à sa véritable vocation d’homme-araignée…

Batman semble bel et bien mort : son créateur paraît bien décidé à ne plus enfiler son légendaire costume… Seule la mystérieuse Selina (Anne Hathaway) qui lui dérobe ses empreintes digitales lors d’une soirée de charité, le pousse à redescendre dans son repaire obscur depuis longtemps laissé à l’abandon. La belle jeune femme n’est autre que Catwoman. Anne Hathaway succède ainsi à Michelle Pfeiffer (Batman : le défi, 1992) ou encore à Halle Berry qui incarne l’héroïne dans le film réalisé par Pitof en 2004.
Sa prestation diffère de celles de ses collègues et c’est le vrai plus du film. On découvre une autre facette du personnage certes toujours affriolante dans sa combinaison noire mais aussi beaucoup plus ambiguë, assez insaisissable, une sorte d’Arsène Lupin version féline, bien loin de la folie douce de Michelle Pfeiffer devant les caméras de Tim Burton et de la vision sexy et… Juste sexy il faut bien le dire, de Pitof…

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Mais bien évidemment, Batman est contraint de reprendre du service surtout à cause de Bane qui ne tarde pas à terroriser Gotham depuis les bas-fonds, les tunnels souterrains de la ville. Et là, une chose frappe : la violence. La violence physique de Bane certes, qui n’hésite pas à tuer, mais surtout la violence de son discours. Il se présente en défenseur de la masse des opprimés face aux puissants financiers qui sont présentés comme des profiteurs ! The Dark Rises est sans doute en cela un film de son temps et on ne peut s’empêcher de penser à la crise économique actuelle et de faire un parallèle avec le mouvement des Indignés… La scène de l’attaque du Wall Street de Gotham presque caricaturale par ailleurs, semble confirmer cette impression…

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Seul problème : cela ne marche pas ! En effet, on ne va pas voir Batman pour assister à un journal télévisé à la sauce comics ! Un film doit s’inspirer des préoccupations de son temps mais pas au point d’être écrasé par elles ! The Dark Knight Rises échoue là où son prédécesseur avait réussi : devenir un film intemporel libéré de toute référence à l’actualité par essence ponctuelle et évanescente.

Pour autant, pas de quoi jeter ce film aux orties, on assiste à un spectacle de grande qualité et Christopher Nolan achève sa trilogie de belle manière sans pour autant atteindre les sommets de The Dark Knight : Le Chevalier Noir. Tom Hardy s’en tire très bien dans son rôle de « Méchant » tant il est difficile de passer derrière Heath Ledger…

Terminons cette critique par un petit cocorico tout de même : Marion Cotillard se révèle convaincante en femme d’affaires déterminée, bien moins lisse et ennuyeuse que dans Inception, toujours sous la houlette de Nolan.

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La note d’Etats Critiques : 7,5/10

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