Cinq ans après Inglorious Basterds, Brad Pitt est à nouveau plongé en pleine Seconde Guerre Mondiale mais cette fois, dans un contexte beaucoup plus réaliste. Il incarne le sergent Don Collier alias « Wardaddy » qui commande un équipage de quatre hommes à bord d’un tank Sherman qui progresse à l’intérieur même de l’Allemagne nazie…
Les films de guerre ont souvent deux écueils : un scénario binaire (gentils contre méchants) et une certaine glorification de la violence et des combats.
Heureusement, Spielberg est passé par là et nous a montré le vrai visage de la guerre avec son soldat Ryan qui souffrait quand même de défauts majeurs une fois le Débarquement achevé, défauts auxquels on pouvait ajouter la musique un peu trop grandiose du fidèle John Williams. Depuis aussi, le jeu vidéo est monté en puissance. Il faut du spectaculaire, du « panpan, badaboum » pour attirer toujours une jeunesse avide de sensations fortes dans les salles de cinéma.
Fort de ces éléments, le risque est élevé d’assister à un déluge de violence avec beaucoup d’hémoglobine, de bidoche et surtout de testostérone parce que bon, hein, faut montrer qui sont les vrais mecs face à ces connards de Nazis ! Brad Pitt va leur botter le cul dans la lignée de Stallone, la cinquantaine triomphante en plus…
Bref, les inquiétudes sont grandes alors que surgit face à nous hors de la brume un mystérieux cavalier… Il s’avance lentement avant de bifurquer sur le champ de bataille jonché de corps et carcasses calcinées. Soudain, un homme lui saute dessus, le désarçonne et le poignarde rageusement… On découvre un Brad Pitt animal, bien loin du fantasque Aldo Raine crée par Tarantino.
Il regagne son tank et l’on fait connaissance avec son équipage, des frères d’armes solides et déterminés. Chaque personnage a son caractère propre, on reprend les classiques du genre (le chicanos, le chrétien, le bad guy et le bleu) sans pour autant tomber dans la caricature.
Cependant, ici, pas de gentils, que des méchants. Les Américains dévorés par la haine affrontent des Allemands qui se battent avec l’énergie de désespoir allant même jusqu’à bombarder leur propres villes face à l’avancée inexorable des troupes de l’Oncle Sam (on est en avril 1945)… Le réalisateur David Ayer balaie toute dimension romantique : la guerre est à l’image du Tank Sherman qui donne son nom au film, une chose sale, crade, dégueulasse…
L’humanité attendra la fin des hostilités. L’innocence de la jeunesse détruite dans la séquence, terrible, où le petit Norman Ellison (libéré pour un temps de son rôle de Percy Jackson) est placé devant un cas de conscience terrifiant.
Même la scène du repas chez l’habitante, moment d’acalmie salutaire est bientôt gâchée par la vulgarité du reste de la troupe… Seul compte la vengeance face à la puissance de feu redoutable d’un ennemi devenant lui aussi de plus en plus vulnérable et n’hésitant pas à envoyer au front des soldats de plus en plus jeunes…
Le char, n’est bientôt plus le refuge, le cocon de métal censé assurer la survie de ses occupants. Ils savent bien que malgré toute leur bonne volonté et leur efficacité, il serait difficile d’atteindre le ligne d’arrivée entiers.
Mais, ils sont prêts à tout pour venger leur camarades et protéger l’avancée des Alliés, dans un final aux accents héroïques qui font malheureusement tomber le film dans un des écueils qu’il avait soigneusement pris le soin d’éviter, jusque là.
La note d’Etats Critiques : 7/10.
Fury.
Guerre. Etats-Unis. Réal : David Ayer. Avec : Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman.
En Avril 1945, le sergent Don Collier et ses hommes participent à l’ultime offensive alliée en Allemagne à bord de leur char baptisé « Fury…
Sorti depuis le 22 octobre 2014.
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Cher rédacteur en chef,
Sauf votre respect, je mettrais « seul » au féminin à « Seul compte la vengeance face à la puissance de feu redoutable » (paragraphe 9).
Qu’en pensez-vous ?
Mr L
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