Les jolies promesses d’Angelina…

Pour son troisième film en tant que réalisatrice, Angelina Jolie choisit pour cadre la Seconde Guerre Mondiale. Dans Invincible, elle raconte le destin extraordinaire de Louis Zamperini, un coureur olympique, capturé par les japonais après le crash de son avion…

La bande-annonce nous promet un récit épique et spectaculaire, voyons donc si les jolies promesses d’Angelina sont tenues…

invincible

La séquence d’ouverture nous met tout de suite dans l’ambiance : le bombardier de Zamperini s’apprête à larguer une bombe, tout en mitraillant les avions ennemis et en zigzaguant en milieu des tirs de DCA… Le sentiment d’immersion est total et laisse présager un très bon moment de cinéma.

Ce sentiment est d’autant plus renforcé grâce à des acteurs inspirés. On pense bien sûr à Jack O’Connell dans le rôle-titre mais il y aussi Domhnall Gleeson (récemment vu dans la romance mignonne Il était Temps (2013)) et plus tard Garett Hedlund. Mention spéciale également à Miyavi qui incarne brillamment le terrible Mutsushiro Watanabe.

Les deux premiers cités n’hésitent pas donner de leur personne jusqu’à apparaître très amaigris à l’écran. Impressionnant !

Malheureusement, ces débuts effectivement prometteurs ne tiennent pas sur la durée… La réalisation d’Angelina tombe bien vite dans le trop classique avec une utilisation excessive des flashbacks. Avec ce procédé, elle ne peut s’empêcher de (re)construire une fois de plus le mythe d’une réussite à l’américaine :

Louis est un enfant à problèmes… Fils d’un immigré italien, il  subit le racisme de ses camarades, boit de l’alcool en cachette avant de finalement, canaliser son trop plein d’énergie dans la course d’endurance… On se croirait dans Forrest Gump (1993) !  Il devient évidemment un grand champion qui participe aux Jeux Olympiques de 1936 à Berlin.

Même au plus fort des mauvais traitements qu’il subit au camp de prisonniers au Japon, il repense à son passé glorieux qui s’incarne dans une séquence onirique grotesque où on le voit courir au ralenti…

Ce type de scène lyrique censée donner une autre dimension au personnage ne fait que transformer son courage, pourtant admirable, en suffisance typiquement américaine… Le sommet du ridicule étant atteint lorsqu’il hurle littéralement sa colère à son bourreau en soulevant à bout de bras, sa planche de bois.

D’une manière générale, le film manque singulièrement d’ampleur. La scène des Jeux Olympiques est mal filmée et ne nous permet pas d’apprécier à sa juste valeur l’exploit de Zamperini…

C’est d’autant plus dommageable que ce passage devrait être l’un des points d’orgue du film, point d’orgue que l’on attend assez longtemps à cause d’un déroulement bien trop lent. L’attente est donc fortement déçue.

Le destin de Zamperini est sans conteste exceptionnel mais il devient ennuyeux, par le faute d’une construction bancale qui n’arrive pas à transcender son sujet, et qui se contente d’enclencher une mécanique usée, car déjà maintes fois utilisée.

En résumé, les jolies promesses sont loin d’être tenues…

Reste donc à féliciter les concepteurs de la bande-annonce qui ont réussi à rendre intéressant un film qui, au final, ne l’était pas vraiment.

La note d’Etats Critiques : 5/10

Invincible (titre original : Unbroken).

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Biopic, guerre. Etats-Unis Réal : Angelina Jolie. Avec : Jack O’Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund.

 Le destin exceptionnel du coureur olympique Louis Zamperini qui erré durant 47 jours en mer en 1942 après le crash de son bombardier avant d’être capturé par les Japonais...

Sorti depuis le 07 janvier 2015. 

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