La jolie technique des Wachowski.

C’est un des événements de ce début d’année, Andy et Lana Wachowski sont de retour avec Jupiter : le destin de l’Univers, nouveau projet qui s’annonce encore une fois grandiose, un voyage spatial sûrement inoubliable… 

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Rares sont les cinéastes capables de réinventer la mise en scène, la construction cinématographique. Les Wachowski sont de ceux-là. On ne présente plus Matrix (1999), chef d’oeuvre de la science-fiction qui a constitué à lui seul une véritable révolution visuelle, largement imité depuis mais jamais égalé.

Les deux suites qui ont suivi Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, sorties à quelques mois d’intervalles en 2003 et, réalisées à la va-vite,  ne sont pas à la hauteur du film d’origine et présentent peu d’intérêt…

En 2012, le duo se rappelle à notre bon souvenir en adaptant magnifiquement le roman Cloud Atlas de David Mitchell qui devient devant leurs caméras, une fresque ambitieuse où les destins s’entremêlent et s’échelonnent sur cinq siècles.

Bonne nouvelle ! On retrouve dans Jupiter : le destin de l’Univers cette même ambition visuelle : le film est aussi beau que Cloud Atlas.

Qui plus est, les Wachowski ne renient pas non plus les séquences audacieuses qui ont fait leur gloire par le passé. On pense notamment à une scène de course poursuite aérienne dans laquelle Channing Tatum (photo) tente d’échapper à ses poursuivants en surfant dans les airs grâce à une technologie contenue… Dans ses baskets !

Nul doute que nombre d’enfants vont rêver d’avoir les mêmes, comme notre génération a pu rêver d’avoir le skateboard volant de Marty McFly dans Retour vers le futur 2 (1989).

L’esprit Matrix n’est pas mort et l’on se réjouit de voir que la fratrie cultive toujours son sens de l’image, reléguant Michael Bay au rang de petit garçon jouant avec ses robots en plastique dans le bac à sable !

Malheureusement, si l’emballage est absolument sublime, le contenu l’est beaucoup moins…

Pour commencer, la 3D n’apporte aucune plus-value mais après-tout, on commence à s’y habituer…

Le vrai problème vient du  récit qui met du temps, beaucoup trop de temps à démarrer. On joue la carte de la (fausse) complexité pour simplement nous expliquer que les humains ont une origine extra-terrestre et que la Terre appartient à une dynastie du cosmos menée par une Reine dont Jupiter (Mila Kunis) est la réincarnation. Manque de bol :  Balem, le fils de la Reine, veut éliminer Jupiter pour garder ses prérogatives sur la Terre…

 Et bien sûr, on nous refait encore une fois le coup de l’héroïne qui s’ignore… Jupiter est une femme modeste, voire très modeste, puisqu’elle en est réduite à nettoyer des toilettes lors de séquences bien caricaturales, au cas où on aurait vraiment pas compris qu’elle se situe au plus bas de l’échelle sociale…

Toujours dans le registre des poncifs, nous avons aussi au menu : l’histoire d’amour impossible. La belle Jupiter est sauvée in extremis par le beau et ténébreux Caine, un soldat lycantien (un homme génétiquement modifié au comportement proche du Loup) dont elle tombe  bien évidemment amoureuse…

Tout compte fait, on exagère peut-être un peu, c’est quand même une (petite) surprise : en effet, comment diable peut-elle craquer pour un être aussi inexpressif ? La magie du cinéma sans doute…

Car, il faut bien le dire, Mila Kunis n’est pas aidée par la palette de jeu très limitée de son camarade Channing Tatum, plus à l’aise dans les scènes spectaculaires que dans les moments intimistes. Heureusement pour lui, ces derniers sont moins nombreux…

Le reste de la distribution s’en sort avec les honneurs, sans pour autant nous enthousiasmer. On retrouve avec plaisir feu Ned Stark de la série Game of Thrones (Sean Bean), aussi connu des cinéphiles pour son rôle de Boromir dans Le Seigneur des Anneaux (2001). Le jeune Eddye Redmayne, découvert dans la mini-série Les Pilliers de la Terre (2010), incarne un méchant de bonne facture.

Finalement, si Jupiter : le destin de l’Univers répond présent sur la forme (on admire la jolie technique des réalisateurs), il ne répond pas sur le fond qui est bien trop attendu et ne parvient pas à transcender son sujet, à la différence d’un Matrix ou d’un Cloud Atlas. Sans être catastrophique, le voyage est bien loin d’être inoubliable. Dommage.

La note d’Etats Critique : 6/10

Jupiter : le destin de l’Univers  (titre original : Jupiter Ascending).

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Science-fiction. Etats-Unis. Réal : Lana et Andy Wachowski. Avec Mila Kunis, Channing Tatum, Sean Bean. 

 Orpheline de père, la belle Jupiter enchaîne les galères et les petits boulots avec sa mère. Pourtant, elle ne le sait pas encore mais son destin pourrait changer la face de l’Univers…  

Sorti depuis le 04 février 2015. 

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