Avant de partir pour la planète rouge en compagnie de Matt Damon, découvrons un métier lunaire et solaire assez extraordinaire grâce au film d’animation Mune Le gardien de la lune…
Nous avons déjà eu l’occasion de mettre en lumière dans ces lignes l’animation à la française, capable du meilleur avec Minuscule ou du pire avec 108 rois-démons…
La question est de savoir à quelle catégorie Mune appartient-il ?
La première chose qui frappe à la vision du film c’est sa très bonne facture ! Sans atteindre la perfection presque énervante d’un géant tel que Pixar, l’animation en 3D est fluide, les textures et les couleurs très agréables à regarder, là où les 108 rois-démons piquaient les yeux dès l’extinction des lumières…
Dès lors, on suit les aventures de l’infortuné Mune (promu gardien de la lune à son corps défendant) avec beaucoup de plaisir. Ses grands yeux lui confèrent une grande expressivité qui nous fait ressentir ses émotions.
Mais on est surtout emporté par le propos du film qui développe une grande poésie tout au long du récit.
L’idée qu’il faille deux gardiens (un pour la lune, l’autre pour le soleil) pour bien gérer le cycle du jour et de la nuit est très originale et magnifiquement mis en image.
Mune et Sohone évoluent chacun sur deux géants étranges reliés à l’astre de feu ou nocturne. Ils font évoluer la lune et le soleil pour maintenir l’harmonie sur Terre.
Bien évidemment cette harmonie est chamboulée par un élément perturbateur (Mune) qui ne maîtrise pas vraiment l’art de sa nouvelle vocation, au point de mettre en péril la marche du monde…
Les deux réalisateurs Benoit Philippon et Alexandre Heboyan déclinent ici la figure classique du héros « raté », mal aimé (il est rejeté par les siens) avant de finalement se révéler dans l’adversité. Le contraste de départ est d’autant plus fort que son alter ego du soleil (Sohone) est son opposé en tout point : populaire, grand, fort et sûr de lui.
C’est Omar Sy qui lui prête sa voix, on sent qu’il y prend beaucoup de plaisir et ça marche !
Son personnage délicieusement prétentieux apporte une touche de fun et d’humour très sympathique. Dommage que ses expressions faciales ne soient pas aussi élaborées que celles de Mune…
Les personnages secondaires Mox et Spleen rappellent ceux de Disney à la grande époque qui savait les rendre aussi amusants et intéressants que les héros.
Côté voix, on apprécie de retrouver le timbre inimitable de Féodor Atkine (Leeyoon, le rival de Mune) mais aussi Patrick Préjean (l’éternel Grosminet !) ou même Patrick Poivey (Monsieur Bruce Willis en France !).
Tout ce beau monde joue excellemment bien sa partition pour donner vie au merveilleux univers du film, à l’exception notable d’Izia Higelin qui n’apparaît pas des plus à l’aise dans l’exercice mais au moins nous épargne-t-elle ses hurlements du fait qu’elle ne chante pas !
Mune, Le gardien de la lune se révèle être une nouvelle réussite de l’animation française qui se rapproche peu à peu des maîtres américains du genre, il y a encore du chemin certes, mais le résultat n’est pas mal du tout.
De quoi enchanter petits et grands !
Parents, ce film est chaudement recommandé !
La note d’Etats Critiques : 8/10
Mune Le gardien de la lune.
Animation. France. Réal : Benoit Philippon et Alexandre Heboyan. Avec les voix de : Michael Gregorio, Omar Sy, Izia Higelin.
Mune, un petit être bleu facétieux est nommé gardien de la Lune à la surprise générale ! Son inexpérience dans ce domaine ne tarde pas à engendrer des catastrophes, il devra se battre pour réparer ses erreurs et rétablir l’équilibre du monde…
Sortie depuis le 14 octobre 2015.