Cette semaine, un jeu vidéo culte s’invite dans les salles obscures : Warcraft. Attendez-vous à assister à l’affrontement entre les Humains et les Orcs. Sera-t-il aussi spectaculaire et intéressant qu’on l’espère ?
Pour le savoir, prenez vos manettes, tickets et lancez la partie !!
Depuis quelques années déjà, l’industrie du jeu vidéo est passée devant le cinéma en terme de chiffre d’affaires. Alors, les grands studios contrent-attaquent en récupérant les univers créés pour attirer les joueurs en salles. Du moins, c’est ce qu’on croit.
En effet, contrairement aux idées reçues, le cinéma cherche à adapter depuis longtemps les marques fortes du jeu vidéo et ce, bien avant de devenir le Poulidor des bénéfices mondiaux. Ainsi, il y a eu Street Fighter – L’ultime combat (1995) avec l’éternel Jean-Claude Van Damme, Mortal Combat (1995) avec Christophe Lambert ou plus récemment, Resident Evil (2002) et Tomb Raider – Le berceau de la vie (2003), pour ne citer que les plus marquants.
Ces films sont effectivement marquants mais pas vraiment dans le bon sens, tout simplement parce qu’ils sont ratés, disons-le !
Le fond est probablement atteint avec le premier Hitman (2007) et surtout avec Dragon Ball Evolution (2009), même si ce dernier n’entre pas stricto sensus dans cette catégorie, Dragon Ball étant un manga avant d’être un jeu vidéo.
Malgré ce lourd passif, pas de grosse inquiétude au moment de découvrir Warcraft sur grand écran. La bande-annonce avait dévoilé des séquences absolument sublimes.
La production a clairement mis les moyens sur le plan visuel. Les effets numériques ne sont jamais aussi beaux que quand on ne les voit pas. Et c’est le cas. Les différentes créatures du monde (conçues en motion capture) que l’on découvre, sont bluffantes de réalisme.
Le réalisateur Duncan Jones (fils de David Bowie, oui, oui !) lorgne clairement du côté de son aîné Peter Jackson et du Seigneur des Anneaux bien sûr. Il s’en approche. Les scènes précédant les batailles qui montrent les armées pléthoriques rassemblées, sont impressionnantes.
La mise en scène joue sur le gigantisme et Jones nous gratifie de quelques plans vertigineux, notamment pour nous permettre de pleinement appréhender l’immensité du portail qui joue un rôle prépondérant dans l’histoire.
L’histoire, justement. Elle est assez classique. Le royaume d’Azeroth est peuplé d’hommes, d’elfes et de nains qui vivent en harmonie. Tout est bouleversé quand une horde d’Orcs (des gros monstres musculeux aux dents proéminentes (photo)) débarquent grâce au fameux portail pour prendre possession de ce monde…
Comme souvent donc, l’histoire se base sur la confrontation avec cependant une différence notable : elle n’est pas manichéenne. Duncan Jones nous fait voir les points de vue et les motivations de chacun. Les Orcs ne sont pas les brutes épaisses qu’on pourrait imaginer, ils sont tiraillés et certains tentent même le dialogue avec les humains.
On apprécie vraiment ce parti pris qui rend l’intrigue intéressante à suivre.
Il fallait bien cela parce que l’on sent bien quand même (et un peu trop) qu’on est devant un film d’introduction. Les principaux personnages nous sont patiemment présentés, ce qui pose quelques problèmes de rythme par instants.
Mais le vrai problème, c’est le manque de conviction des acteurs. Ils ne sont pas aidés par des costumes, des armes et des décors réels qui ont du mal a soutenir la comparaison avec les sublimes images numériques.
En conséquence, même si Warcraft partage pour le meilleur de nombreux points communs avec Le Seigneur des Anneaux, il n’a pas le même souffle, cette dimension supérieure qui prend le spectateur aux tripes. La musique de Ramin Djawadi (pourtant compositeur de Games of Throne), utilisée à outrance, n’est pas aussi identifiable et marquante que celle d’Howard Shore.
Ainsi, malgré de beaux atouts, l’ensemble est un peu froid. Le profane risque de s’ennuyer quelque peu.
Warcraft reste cependant une belle réussite qui surpasse de loin ses prédécesseurs dans le genre. C’est la preuve éclatante que le mariage jeux vidéos et cinéma peut donner de jolis enfants.
N’oublions pas non plus qu’il faudra aussi à l’avenir juger ce film à l’aune de ses successeurs.
La note d’Etats Critiques : 7/10
Warcraft : Le commencement.
Fantastique. Etats-Unis. Réal : Duncan Jones. Avec : Travis Fimmel, Toby Kebbell, Paula Patton.
Le futur du pacifique royaume d’Azeroth est menacé par l’invasion de terribles Orcs…
Sorti depuis le 25 mai 2016.