Mercredi 11 octobre.
Le mercredi, c’est le jour des enfants et qui dit jour des enfants dit spectacle !
Le spectacle en question est une évocation de la danse et des ballets avec le film Les Chaussons Rouges (The Red Shoes) de Micheal Powell et Emeric Pressburger.

Ce film est projeté dans une version restaurée en 2010 au CGR Le Français dans le cadre de la carte blanche offerte à Amanda Lear, invitée d’honneur du festival cette année.
Malheureusement absente, le public présent doit se contenter d’un extrait d’interview accordé à Sud-Ouest le matin même, pour connaître les raisons de son choix :
« Ce n’est pas tellement la danse classique qui m’intéresse dans Les Chaussons Rouges mais plutôt le Technicolor et ses couleurs criardes. Il y a dans ce cinéma des années 40-50, une magie qu’on n’a pas retrouvé depuis.
J’ai aussi choisi ce film parce que j’aime les comédies musicales et il y a des effets techniques extraordinaires pour l’époque, un montage inventif, des incrustations d’images… ».
Alors pour être franc, les films musicaux ne sont pas vraiment ma tasse de thé… Autant dire que je suis plus que circonspect lorsque les lumières s’éteignent… Et ma circonspection se confirme dès les premières minutes : le film met vraiment beaucoup de temps à se lancer…
On s’occupe dès lors comme on peut en admirant la photographie surannée, typique de l’époque : des éclairages très marqués pour souligner le maquillage qui stylise le visage des comédiens et comédiennes. Malgré tout, on se dit que cela va être long…
Heureusement, les choses changent quand la belle rousse Victoria Page (Moira Shearer) est choisie pour le rôle-titre du fameux ballet Les Chaussons Rouges, adapté d’un conte d’Andersen, dans lequel une danseuse danse jusqu’à la mort à cause de chaussons maudits…
Les deux réalisateurs prennent le temps de dérouler de longues séquences de danse chatoyantes (Le Technicolor évoqué par Amanda Lear), souvent en surimpression pour y ajouter une touche de fantastique, comme si la malédiction décrite dans le conte prenait corps sur scène… On est littéralement emporté !
L’acteur Anton Walbrook est incroyable en directeur de ballet tyrannique, sorte de personnification de la malédiction qui finit par contrecarrer le bonheur de la belle et talentueuse Miss Page dans la réalité…

Au delà de l’intrigue, Les Chaussons Rouges témoigne d’une époque et le cinéma n’avait pas peur d’un montage plus lent qui permettait de créer un univers, à la différence d’aujourd’hui, où l’on préfère souvent la rapidité et l’efficacité, au détriment d’une histoire et du développement des personnages qui la composent.
Rien que pour cela, merci Amanda !