Lundi 15 octobre – 20 h 30.
Ça y est, dernier jour d’une riche et intense semaine au pays du cinéma indépendant. Au début du festival, j’avais fait ma petite sélection de films mais aucun (à part Rojo) n’a eu de prix, évidemment… Les paris ne sont pas mon fort, visiblement ! Voilà pourquoi, je ne m’étends pas plus que cela sur les films gagnants dans mon article précédent.
Heureusement, comme la vie est bien faite, l’Utopia a eu la bonne idée de compenser mon manque de flair en organisant ce soir même une reprise, autrement dit, une nouvelle projection des deux principaux films lauréats Côté Cœur et Game Girl.
Commençons donc le court-métrage d’Héloïse Pelloquet et voyons si (comme en matière d’humour), les plus courtes sont les meilleures… Eh bien, non. Coté Cœur raconte les tribulations de Marilyn, une jeune adolescente employée dans un port et surtout amoureuse d’Aymeric, jeune pêcheur travaillant lui-même dans ce port. Manque de chance pour elle, Aymeric n’est pas intéressé. Finalement, le beau Ludovic tombe à l’eau, Marilyn lui vient en aide, avant de le retrouver le soir même dans une soirée…
La jeune cinéaste met en place une sorte de « jeu de l’amour et du hasard » assez prévisible et pas franchement intéressant, il faut bien le dire… Ce qui permet à Côté Cœur d’emporter la mise, ce n’ est donc pas son scénario mais ce sont ses comédiens, la principale en particulier.
En effet, la jeune Imane Laurence nous fait ressentir parfaitement le bouillonnement de l’adolescence et les sentiments contradictoires que l’on peut ressentir à cet âge. Elle oscille brillamment entre la timidité, l’impulsivité, la culot, voire l’opportunisme. Nul doute que ce jeune talent est appelé à faire de belles choses chez les Grands aux pays des longs-métrages.

Bon, en dépit de cela, je crains que l’on reste dans la même veine avec le long-métrage vainqueur qui prend immédiatement la suite : Game Girls d’ Alina Skrzeszewska.
Quartier de Skid Row, Los Angeles. De nuit. Une jeune femme marche seule au milieu de la rue, elle parle aussi toute seule… On sent toute la souffrance qu’elle ressent à vivre dans ce quartier pauvre.
Heureusement, quelques heures plus tard, elle retrouve la femme qu’elle aime à sa sortie de prison et elles vont pouvoir affronter ensemble les difficultés qui les attendent.
On les suit dans leur quotidien difficile, on admire leur volonté de s’en sortir malgré le peu ou l’absence de protection sociale dans la première puissance du monde et les troubles mentaux dont souffre l’une d’elle.
La misère profonde qui frappe ce quartier nous arrive en pleine figure mais la cinéaste filme avec beaucoup de tendresse et d’humanité ce couple qui n’abdique pas dans l’adversité.
Les séances de groupes de paroles cadrées en gros plans nous permettent de connaître le ressenti des participantes comme si on était un ou une amie. Alina Skrzeszewska a réussi a se faire oublier et à instaurer une confiance qui nous permet de vivre des tranches de vies véritables, loin des plateaux de cinéma ou de séries télé. Une très belle surprise, d’autant plus belle que ce n’est pas un film mais un documentaire.

Bravo au FIFIB d’avoir mis à l’honneur un si beau projet, visible en salles dès le 21 novembre à l’Utopia notamment.
Au final, cette semaine de festival m’aura permis de découvrir des choses différentes certes mais surtout qu’il y a du bon et du moins bon dans le cinéma d’auteur, tout comme dans le cinéma plus grand public et « commercial »! L’un n’est pas supérieur à l’autre !
Merci au FIFIB, au CGR Le Français et à l’Utopia pour leur accueil et à l’année prochaine pour de nouvelles découvertes !