Une fois n’est pas coutume, pas de mini critique aujourd’hui sur notre page Facebook car le projet qui nous intéresse mérite une analyse un peu plus longue qu’à l’accoutumée…
Il s’agit de La Flor du cinéaste argentin Mariano Llinás, projet fleuve et fou de rassembler six histoires différentes (les six branches de La Fleur du titre…) dans un même ensemble, divisé en quatre parties avec le même quatuor d’actrices pour une durée totale de… 13 h 34 !

Llinás aime d’ailleurs la longueur puisque ses Histoires extraordinaires (2008) duraient déjà plus de quatre heures ! Pour autant, la quantité fait-elle la qualité ?
Le titre de l’article vous donne déjà une idée de la réponse…
Pourtant, en s’installant dans la salle, on se dit que cette approche du cinéma, plus pensé comme un exercice de style au service, ici d’un groupe d’actrices, pour leur permettre de développer toute une gamme de jeux différents, en ayant le privilège du temps, peut être véritablement passionnant ! Le réalisateur l’explique d’ailleurs très bien :
« Comme je voulais montrer la palette des talents de ces quatre comédiennes, on allait inventer six histoires ».
Malheureusement, comme souvent, ce qui est beau sur le papier, l’est beaucoup moins une fois concrétisé à l’écran…
On commence avec la séquence la plus fade du l’histoire du cinéma : le plan large d’un homme qui marche dans un parc, avant de s’asseoir à une table de pique-nique et de nous expliquer le concept du film en voix-off à l’aide d’un petit carnet…
Tandis que Télérama est déjà en extase grâce à cette même « voix off entêtante et poétique qui fait résonner la plus belle langue du monde (après l’italien) »( sic), ben nous on reste prudents et la suite nous donne raison, désolé Monsieur Aurélien Ferenczi…
Pourquoi ? Parce que ce film est vide, bon sang ! Trois heures trente de gros plans, de champs-contrechamps moches sans aucune variation !
On nous dit que c’est pour explorer la palette des talents des actrices mais quelle palette ?!
Elle font la même chose pendant 3 heures même en changeant de rôle, arrêtez de nous prendre pour des jambons !
La seule intention du film, c’est de nous vendre un rapport homme-femme compliqué voire conflictuel… C’est tout !
Après vous pouvez rajouter une momie maudite et une chanson guimauve sur l’amour toxique dans les deux premiers épisodes, qui composent cette partie 1, cela ne change rien !
En vérité, on a l’impression de visionner un projet d’étudiant en cinéma répondant parfaitement à la thématique : « plus c’est long, plus c’est bon »…
Et si encore il n’y avait que la longueur… mais toutes les deux minutes, une musique (ultra saturée) souligne, non ! SURLIGNE les scènes sans justification aucune…
En fait, si ! Il y en a une, d’explication : c’est pour brouiller, les codes, les pistes… mais bien sûr !
Pas du tout pour traduire un mépris vis à vis du spectateur hermétique au vrai cinéma, hein !
Faut-il rappeler que le cinéma est à l’origine une attraction de fête foraine ?
Donc, le « vrai cinéma », chers amis de Télérama et autres Inrocks, est un divertissement avant tout. Pas le plaisir égoïste d’un cinéaste qui brasse de l’air pour filmer des actrices juste parce qu’il les apprécie !!!
Plus généralement, ce film pose un problème préjudiciable pour le cinéma d’auteur : sa difficulté d’accès (même pour un blogueur passionné) fait qu’il ne fera pas beaucoup d’entrées et cela n’encouragera pas UGC ainsi les autres distributeurs et exploitants à diffuser des films d’auteur qui mériteraient pourtant une vraie visibilité…
Rien que pour cela : ¡No gracias Señor Llinás!
La note d’Etats Critiques : 3/10
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