(Spoilers) Un final cousu de fil blanc…

Nous y voilà enfin… La nouvelle trilogie lancée par Disney qui a déchaîné les passions s’achève.

J.J. Abrams revient aux manettes avec la lourde tâche de gérer les audaces pour le moins maladroites de Rian Johnson dans l’épisode précédent (même si le film restait agréable techniquement), mais surtout de conclure l’arc Skywalker qui s’étale sur plus de 40 ans !

Attention ! Dans un souci d’analyse, on dévoile des éléments de l’intrigue donc revenez plus tard si vous n’avez pas encore vu le film !

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J. J. Abrams recolle les morceaux laissés par Rian Johnson… (© The Walt Disney Company France).

Dès le texte d’introduction, on rit jaune : « Les morts parlent ! »  nous dit-on.

Comprendre : « L’Empereur Palpatine est de retour ! »

On nous explique que Kylo Ren (Adam Driver) et Rey (Daisy Riley) sont en vadrouille, chacun de leur côté, pour remplir leurs objectifs.

Ah oui ? Donc la situation désespérée de la fin du 8 ? Ben on est passés à autre chose en fait…

Cela ressemble fort à un reniement… qui se confirme !

Le film n’aura en effet de cesse de s’excuser pendant 2 h 20 du bazar laissé par son prédécesseur : Qui était Snoke ? La création de Palpatine !  Les parents de Rey n’étaient « personne » ? Par choix pour la protéger ! Ok…

Même le fantôme du Luke admet avoir fait une erreur !… Difficile de faire plus explicite ! Les Derniers Jedi (2017) était trop lent ? Pas de panique, on va passer la seconde en terme d’action !

On est en apnée tout du long et pas dans le bon sens du terme : l’intrigue se la joue en vitesse lumière !

On n’a pas le temps d’en profiter… Les relations entre les personnages ne sont toujours pas approfondies, à peine esquissées, voire carrément inappropriées (le baiser Kylo Ren / Rey est ridicule !).

Kylo Ren d’ailleurs, parlons-en…

Son manque de charisme (merci Adam Driver…) pesait déjà beaucoup sur le personnage, dans les premiers films, mais son retournement de veste final utra prévisible achève d’enterrer le méchant le plus nul de l’Histoire de la galaxie…

Malheureusement, il n’y a pas que Kylo Ren qui est prévisible, tout le film l’est !

On devine tout à 98 %… Abrams prend le contre-pied total de Rian Johnson (qui prenait déjà le contre-pied d’Abrams dans Les Derniers Jedi, vous suivez ?) en nous servant le film que les fans veulent voir sans aucun prise de risque.

Cette conclusion a beau s’agiter dans tous les sens, elle ne suscite rien d’autre que des rires gênés, de l’agacement avant que l’ennui et le désintérêt total ne finissent pas l’emporter…

On ne s’offusque même plus des facilités scénaristiques, du récit téléguidé façon jeu vidéo (une dague trouvée par hasard permet aux héros d’avancer… Sérieusement ?! Autant jouer à Zelda !), de la non justification du retour providentiel (pour le scénario) de Palpatine… Bon sang mais comment a-t-il survécu à sa chute dans l’Etoile Noire et à la destruction de celle-ci ?! Ta gueule, c’est la Force !

La Force à d’ailleurs bon dos pour excuser le manque d’inspiration des scénaristes…

Ils ne sont pas non plus inspirés par les dialogues : durant les rares moments de répit,  nos trois héros (Rey, Poe et Finn) se prennent le chou pour des broutilles, alors que la galaxie est menacée, on nous sort un épisode de Friends (1994 – 2004)…

On ne peut même pas se satisfaire du « spectacle » proposé sur le plan purement technique : En dépit de quelques plans iconiques bien réussis, l’image est très souvent floue (le point est raté sur de nombreux plans, un comble pour une production de cette envergure !) et les scènes d’action sont extrêmement découpées, les rendant totalement illisibles…

 À la sortie du 7, beaucoup lui reprochaient d’être un miroir du 4.

Eh bien, on peut que L’Ascension de Skywalker n’est qu’un miroir du 7 dans sa volonté de caresser les fans de la saga dans le sens du poil (de Chewbacca)… C’est aussi le miroir du 6, évidemment…

Cet ultime épisode nous inspire enfin le sentiment qu’il est temps de laisser dormir les Jedi et autres Sith pour de bon mais cela évidemment, c’est impossible…

Au moins nous reste-t-il les beaux yeux et le mystère de Keri Russell (vue dans l’excellente série The Americans (2013-2018)) qui incarne un des rares personnages qu’on a envie de connaître davantage.

La note d’Etats Critiques : 3/10

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