Après le succès phénoménal et mérité de Top Gun: Maverick (2022), Tom Cruise, le sauveur d’Hollywood et du cinéma en salles (dixit Maître Spielberg lui-même !), est de retour depuis une semaine dans nos salles avec son autre bébé : Mission Impossible.
En un peu moins de trente ans et sept films à ce jour, l’acteur et producteur a transformé la célèbre série télé des années 60, pour en faire l’une des sagas les plus intéressantes et innovantes de cinéma d’action, tout en construisant sa légende autour de son attirance pour les cascades, au point d’en faire un marqueur de la franchise et ce, dès le premier film en 1996, réalisé par le génial Brian De Palma (rappelez-vous la scène finale sur le TGV !).
Cette séquence fut une véritable révélation pour l’acteur qui demanda à la tourner plusieurs fois pour en profiter encore et encore !
C’est à partir de là que sa passion pour les acrobaties devant la caméra est née, à l’image du géant et regretté Belmondo qui se découvrit ce même goût du risque sur le tournage de L’Homme de Rio de Philippe de Broca, 32 ans plus tôt.
Dès lors, l’acteur-producteur-cascadeur américain s’attache à exécuter, lui-même, au moins une scène spectaculaire, dans chaque nouveau volet.
Cette année, on a le droit à un saut en moto depuis le haut d’une montagne…
Cette scène est effectivement complètement folle et impressionnante !
Dommage qu’on n’ait pas le plaisir de la découverte, cet incroyable moment du film, ayant été le pivot de toute la campagne promotionnelle de la nouvelle mission de l’agent Ethan Hunt…
Un jour ou l’autre, il faudra revoir le marketing des films et arrêter de tout dévoiler dans les bandes annonces…
Mais revenons à notre mission, elle est vraiment haletante et nous prend aux tripes dans la séquence d’ouverture qui s’avère être un très bon cocktail de tension, de suspense et d’angoisse, avec un soupçon de mystère, au doux parfum James Bondien…
Cette intensité ne nous lâche plus jusqu’à la fin, face à une menace aussi puissante qu’insaisissable, bien en adéquation avec une grande inquiétude actuelle…
Cette inquiétude prend corps dans une scène excitante à l’aéroport où le danger semble venir de tous les côtés, poussant la lutte à se jouer à plusieurs niveaux. On est en apnée tout du long !
C’est aussi le moment où Hayley Atwell fait une apparition et illumine le film de sa classe et de son charisme, étant capable de faire passer beaucoup d’émotions en peu de mots, rien qu’avec son regard…
C’est la belle surprise de cette nouvelle aventure dans l’univers impitoyable de l’espionnage, avec sa comparse de Marvel, Pom Klementieff, la star française montante, elle aussi, impressionnante en tueuse redoutable.
Est-ce à dire que les anciens et anciennes de Marvel incarneront les nouveaux visages des blockbusters à venir ? L’avenir le dira…
Pourtant, malgré les bons comédiens et comédiennes, l’action avec un grand A, le rythme haletant… cette nouvelle mission n’atteint pas vraiment son objectif… parce que le scénario se résume à la poursuite d’un MacGuffin…
Pour rappel, le MacGuffin est, tel que l’a défini le Maître Hitchcock en 1939, c’est « l’élément moteur qui apparaît dans n’importe quel scénario« , généralement un objet mystérieux…
il s’agit ici en l’occurrence, d’une clé, plus précisément, de deux morceaux, qui, une fois assemblés, forment une clé…
Ethan Hunt a bien sûr pour objectif de la récupérer mais bien évidemment il n’est pas le seul sur le coup…
Personne ne sait ce qu’elle ouvre… enfin… les spectateurs ont quand même une piste au début du film…
Toujours est-il que ce petit objet devient la clé de l’avenir du monde… rien que cela… On est dans Fort Boyard puissance 1 000 000 !
Les scènes d’action et les bagarres réglées au cordeau s’enchaînent avec ce fameux mot clé prononcé encore et encore… au détriment du reste, le développement des personnages en particulier.
On en arrive à créer un passif entre Hunt et le grand méchant, sauf que cet historique n’a jamais été évoqué auparavant ! Il arrive donc un peu comme un cheveu sur la soupe…
Tout cela manque furieusement de finesse et de subtilité dans le déroulé…
Les relations entre Ethan Hunt et son équipe sont réduites à leur substantifique moelle façon « je vous aime tous et toutes »… Tant et si bien que quand un événement clé survient (j’arrête !), on n’est pas aussi émus qu’on devrait…
D’ailleurs, la réalisation manque aussi parfois de subtilité, avec des plans qui s’attardent longuement sur certains personnages quand le danger est évoqué…
Enfin, la grande menace, même si elle est bien trouvée et bien dans l’air du temps, est surtout le symptôme de la difficulté de la saga à se réinventer et à vouloir absolument surpasser ses prédécesseurs, le tout dans un monde où la technologie semble chaque jour repousser un peu plus les limites du possible…
Ainsi, depuis quelques temps déjà, votre humble serviteur peut se faire aider par l’intelligence artificielle pour rédiger ses petits articles… pratique sans doute mais surtout inquiétant pour l’avenir des métiers exigeant du rédactionnel, le journalisme en particulier…
L’essoufflement est là et on s’ennuie ! Un comble pour un film d’espionnage aussi spectaculaire !
Espérons que la deuxième partie de cette nouvelle aventure (prévue pour juin 2024, sous réserve de reports futurs, suite à la grève légitime des scénaristes aux Etats-Unis) parvienne à nous surprendre, et pas seulement visuellement…
Sources :
Image d’en-tête : © Paramount Pictures
Article encyclopédique
MacGuffin, fr.wikipedia.org (lien)





salut Jérôme Chaleur ou fraîcheur … rien ne nous fait déserter les salles obscures… pour aller voir nuit d’enfer à Casablanca ou » les meutes » de Kamal Lazraq. A ne surtout pas rater
que ce soit le monde interlope de la misère (qui n’est pas sans rappeler le background de Omar la fraise ) le duo misérable père / fils, le destin qui s’acharne, la religion qui s’accommode de la criminalité, le tout filmé magistralement façon néo réalisme. on ne sort pas indemnes de la virée avec ces deux pauvres pieds-nicklés qui vont de galère en galère mais on en sort heureux de voir encore de si bons réalisateurs. salut Jérôme et a se revoir prochainement
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