Après nous avoir absolument enchanté, coup sur coup, avec Au revoir Là-haut (2017) et Adieu Les Cons (2020), Albert Dupontel revient dans les salles et c’est désormais un événement !
Quel plaisir de se plonger à chaque nouveau film dans son univers si particulier qui mêle si adroitement l’humour, la poésie et l’émotion !
Cette année, il a décidé de mettre son talent à profit pour faire son miel du monde politique. Autant dire qu’on est impatients de voir le résultat !
Cerise sur la gâteau, il retrouve son compère de quarante ans, Nicolas Marié, déjà brillant dans Adieu Les Cons en aveugle déjanté (rôle qui lui a valu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2021 ! Ô combien mérité !).
La grande Cécile de France complète le casting, et va former un merveilleux duo avec lui pour suivre Pierre-Henri Mercier (Albert Dupontel), un riche héritier, novice en politique, dans la dernière ligne droite de sa course à l’Elysée…
Un programme alléchant mais, comme souvent, une fois l’euphorie de la campagne passée, les idéaux s’envolent…
C’est un peu ce qui se passe avec ce Second tour, on déchante rapidement…
Cela commence avec une explosion en pleine rue qui retourne la voiture du candidat… cette séquence en rappelle furieusement une autre, dans Adieu les Cons celle-là, qui met également en scène un véhicule qui se retourne…
On a alors une désagréable impression de déjà vu, qui ne s’arrange pas avec les flashbacks en accélérés, rafraîchissants dans le film précédent, mais qui apparaissent juste « réchauffés » dans ce Second tour…
Le scénario n’arrive pas, non plus, à faire oublier ces premières mauvaises impressions… la faute à un déroulé prévisible, convenu et disons-le, affreusement caricatural :
parce que, nous faire le coup du candidat prisonnier du pouvoir économique, prêt à tout pour garder ses prérogatives et continuer à faire du profit, coûte que coûte, franchement… quelle originalité !…
Même la réalisation manque d’idées… habituellement, Dupontel crée des mouvements de caméra sublimes qui embellissent les histoires qu’il filme mais, cette fois, peu ou pas de plan étonnant, comme si Albert Dupontel se sentait moins impliqué dans ce nouveau projet, qu’il lui parlait moins…
Le tonalité de l’ensemble s’en ressent également…
L’ambiance est éminemment, et inhabituellement, sérieuse pour un film qui se veut être une satire politique… tant et si bien que les moments supposés comiques (on en aperçoit certains dans la bande-annonce) tombent à plat…
Néanmoins, les interprétations de Cécile de France, de Nicolas Marié et d’Albert Dupontel sont excellentes, malgré le peu d’éléments palpitants qu’ils ont à défendre…
Pour autant, pas certain que ce Second tour fasse un plébiscite…
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Image d’en-tête : © Jérôme Prébois
La Pellicule Bordelaise 