9 ans après nous avoir offert le désenchanté, hallucinant et halluciné road trip Mad Max : Fury Road, le génie visionnaire australien George Miller ouvre un nouveau chapitre de sa saga désormais mythique, dans la continuité, ou plutôt dans les prémices de son ébouriffant aîné.
On y découvre en effet, les origines de l’impitoyable guerrière Furiosa, apparue pour la première fois dans Fury Road, sous les traits de la brillante Charlize Theron.
C’est l’actrice Anya Taylor-Joy (photo) qui succède à son homologue australienne et incarne une Furiosa plus jeune.
Mais avant cela, il faut saluer la performance impressionnante d’Alyla Browne qui interprète le personnage, enfant, avec une intensité et une justesse extraordinaires, en étant capable d’adapter son jeu, à l’évolution de Furiosa : d’abord brisée par les horreurs que le terrible Dementus (Chris Hemsworth) lui fait vivre, elle s’endurcit progressivement, jusqu’à devenir la combattante surdouée que l’on connaît depuis Fury Road.

Anya Taylor-Joy prend la suite et se met au diapason de ses deux consœurs précédentes : son regard hypnotique convient parfaitement à Furiosa et est sublimé par la réalisation audacieuse de Miller, qui ose, par exemple, les zooms sur les visages.
On ressent la chaleur, le sable du désert, la tension et… la violence qui peut surgir à tout instant !
George Miller traduit cette intensité, en n’hésitant pas à accélérer certaines séquences, un effet perçu comme désuet par la plupart de ses collègues mais, qui, entre ses mains, renforce la folie de ses protagonistes et de ce monde désertique qui s’effondre…
La lutte pour la survie, et surtout le pouvoir, est permanente : chaque clan convoite les ressources de l’autre, ce qui donne lieu à des explosions de violence brutales et spectaculaires, réalisées pour de vrai, sur le plateau !
On pense particulièrement à une scène d’attaque de convoi époustouflante filmée sous tous les angles, avec une grande fluidité par le Maître australien qui n’oublie pas de nous faire ressentir l’extrême vulnérabilité des combattants qui savent qu’il n’y a pas d’autre issue que la survie ou la mort…
C’est viscéral comme jamais !
Comme pour Fury Road, le fabuleux George Miller parvient à nous tenir en haleine… sans scénario ou si peu !
Mais peu importe, ce nouveau film, tout comme son prédécesseur, est une œuvre sensorielle, qui emporte tout, grâce à sa mise en scène, d’une puissance rare, qui utilise en prime, peu d’effets numériques !
Pour autant, le spectaculaire n’est pas tout !
Furiosa est, avant tout, une histoire d’hommes et de femmes brisés qui doivent faire face à un monde mourant et sec qui ne pardonne rien… malgré cela, la rage de vivre de notre grande guerrière est là, et force le respect.
Avant de retourner dans notre environnement (pour l’instant) plus clément, je vais me permettre de raboter très légèrement cette dune de louanges en pointant une première partie sur l’enfance de Furiosa, une peu trop longue et un grand méchant Dementus un peu trop excessif : Chris Hemsworth en fait des caisses !
Il singe un petit peu trop son célèbre rôle de Thor… on s’attendrait presque à ce qu’il dégaine son célèbre marteau !
Pour autant, que ce léger embourbement, ne vous décourage en rien d’aller découvrir ce grand moment de Cinéma, à des années lumières des très grosses productions insipides et sans âme proposées bien trop souvent par les grands studios maintenant…
Il est vital de soutenir de telles propositions qui respirent le Cinéma, osent le spectaculaire, sans oublier la dimension humaine du récit, que ce soit devant ou derrière la caméra !
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