La sortie d’un nouveau film Pixar en salles est toujours un événement !
Pourtant ces cinq dernières années, les productions proposées par les génies californiens de l’animation 3D manquaient singulièrement d’inspiration, la magie semblait avoir désertée les cartes graphiques et les processeurs des ordinateurs du studio…
Ainsi, on a eu droit à des histoires fades vite vues et vite oubliées (En avant (2020), Soul (2020), Luca (2021), Alerte rouge (2022) (directement sortis sur Disney+…) Elémentaire (2023)), ou encore à des films dérivés et à des suites qui n’apportaient aucune plus-value à leurs univers respectifs (Buzz l’Eclair (2022), Vice-Versa 2 (2024))…
Au regard de cet historique récent décevant, inutile de préciser qu’on n’est pas véritablement rassurés à l’extinction des lumières de la salle de cinéma…
Pour ne rien arranger, on nous sert l’histoire classique du petit orphelin (dénommé Elio) qui peine à trouver sa place…
Pour autant, ce classicisme fonctionne : il complexifie les relations du jeune héros avec sa tante et lui donne des envies d’ailleurs…
Cet ailleurs c’est l’espace !
Le film « s’élargit » pour partir de l’individu et le relier à la grande question qui taraude notre espèce depuis la nuit des temps : sommes-nous seuls dans l’univers ?
On passe de l’individuel à l’universel !
Cette nouvelle proposition de Pixar nous rappelle joyeusement qui nous appartenons tous et toutes à un grand tout qui n’est autre que l’humanité !
Nous sommes également dans un film et le grand privilège de la fiction est de pouvoir se permettre de répondre à cette fameuse grande question : sommes-nous seuls dans l’univers ?
La réponse s’avère être colorée et… inventive !
La galerie de personnages qu’on croise est bien campée, bien imaginée, bien dessinée et chatoyante !
Le trio de réalisateurs (Adrian Molina, Madeline Sharafian et Domee Shi) et son équipe se sont inspirés de véritables animaux microscopiques terrestres pour donner une touche de réalisme à toute une peuplade d’extraterrestres différents.
Cela renforce notre foi dans cet univers, notre suspension consentie de l’incrédulité, élément fondamental à la réussite d’un film qui permet au spectateur « d’oublier » qu’il regarde un récit cinématographique fictionnel.
Ajoutons que le sous-texte qui a fait la force de Pixar, tant d’années durant, est également là (besoin de reconnaissance, harcèlement…) sans être ajouté au chausse-pied au scénario (comme cela est souvent le cas dans de nombreuses productions récentes, pas spécifiques à la filiale 3D de Disney, cependant).
Ce sous-texte justifie, lui aussi, les actions d’Elio ainsi que son désir de littéralement quitter la Terre pour se trouver un foyer spatial où il se sentirait davantage à sa place…
Dès lors, le récit gagne en épaisseur, le spectateur y croit, il s’y investit !
Il s’embarque avec ce jeune garçon dans cette aventure interstellaire mouvementée.
Cerise sur le gâteau, l’émotion est également du voyage, grâce à un rapport père-fils, certes classique mais bien développé.
N’oublions pas non plus, les petites références discrètes à Contact (1997) de Robert Zemeckis et encore Alien (1979) de Ridley Scott.
Le film ose même quelques clins d’œil au cinéma d’horreur, avec finesse et ce qu’il faut d’humour pour ne pas effrayer nos chers chérubins, même si attention, le grand méchant peut se révéler être bien flippant pour les plus jeunes d’entre eux…
On peut regretter, quand même, une introduction un peu longue et répétitive avant que l’aventure ne décolle vraiment.
Quel plaisir malgré tout que constater que le Pixar qu’on aime, existe encore !
Espérons que le studio conserve cette belle trajectoire, et lance des projets encore plus réussis sur orbite, à l’avenir !
Pour aller plus loin :
Brève histoire de l’animation à la foire de Bordeaux avec Kevin Laulan !
Ma rencontre avec Philippe Le Brun, animateur chez le concurrent Dreamworks !
Pixar sur La Pellicule Bordelaise :
Ma critique de Vice-Versa
Ma critique du Monde de Dory
Ma critique d’Elémentaire
Ma critique de Vice-Versa 2
Sources :
Image d’en-tête : © 2025 Disney/Pixar. All Rights Reserved.
Fiches films :
allocine.fr et imdb.com
La Pellicule Bordelaise 
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