[Critique] « Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne » de Steven Spielberg

tintin

VERSION 3D
Titre original : The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn
Nationalité : américaine, néo-zélandaise
Avec Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig
Genre : Animation, Aventure

Sortie le 26 octobre 2011

L’histoire : Tintin, un jeune reporter fait l’acquisition d’une magnifique maquette d’un navire de la flotte de Louis XIV : la Licorne. Il s’aperçoit vite, de part les convoitises qu’elle suscite, que la maquette est liée à une énigme vieille de plusieurs siècles qui va l’amener à parcourir le monde sur la piste du trésor de Rackham le Rouge…. Mais il n’est pas le seul sur le coup. Le terrible Ivan Ivanovitch Sakharine est lui aussi sur la piste du trésor et est prêt à tout pour l’obtenir… Heureusement Tintin peut compter sur le soutien de son fidèle Milou mais aussi du capitaine Haddock, sans oublier les innénarables Dupont et Dupond pour déjouer les plans de ses ennemis.

La critique : Enfin ! Après 30 ans d’attente Steven Spielberg livre sa vision de l’univers d’Hergé. Ayant acquis les droits d’adaptations en 1984, il avait finalement jeté l’éponge après avoir demandé plusieurs scripts sans parvenir à un projet satisfaisant. Force est de reconnaître que le style d’Hergé est difficilement adaptable au cinéma : difficile en effet de montrer les gamelles des Dupond et Dupont pendant une heure et demi par exemple… En témoigne, les deux longs-métrages réalisés dans les années soixante qui sont loin d’être restés dans les mémoires…

Près d’un demi siècle plus tard les choses ont bien changé… James Cameron et Avatar sont passés par là. Pour ce film le réalisateur de Titanic utilise et popularise la technique de la « performance capture ». Ce mode de réalisation permet de capter les mouvements et les expressions des acteurs avant qu’ils ne soient réutilisés pour donner vie aux personnages virtuels du film. L’animation gagne ainsi en fluidité et réalisme.

Spielberg choisit de mettre en œuvre cette technique pour réaliser son adaptation. Avec succès. Il parvient en effet à garder un « esprit B.D. » tout en apportant du dynamisme et en évitant les lourdeurs qu’auraient engendré les prises de vues réelles. On sent qu’il s’amuse comme un petit fou. Pour preuve, la longue séquence de toute beauté ou la caméra suit Milou qui poursuit les ravisseurs de Tintin. Notons aussi une scène époustouflante de « dominos humains » dans le bateau. De quoi s’agit-il ? Vous comprendrez en voyant le film. Mention spéciale aussi aux acteurs qui font preuve de conviction alors qu’il n’est sans doute pas facile de jouer sans costume ni décor. Mais qu’en est-il du film ? Qu’en est-il de notre cher Tintin vu par les Américains ?

Tout d’abord, contrairement aux titre, le long-métrage ne traite pas que du Secret de la Licorne mais aussi du Trésor de Rackam Le Rouge et, de manière plus surprenante, du Crabe aux Pinces d’Or. Ce choix s’explique par la volonté de Spielberg de montrer la rencontre entre Tintin et le Capitaine Haddock. On note également de nombreuses différences avec les intrigues des albums : plus de Frères Loiseau, ils cèdent leurs places de « méchants » à Sakharine qui prend ainsi du galon par rapport à l ‘histoire originelle… Bizarre mais compréhensible d’un point de vue cinématographique : il est vrai que les frères Loiseau manquent un peu de charisme pour le grand écran.

Autre différence : la filiation de Sakharine avec Rackam le Rouge qui rajoute une dimension dramatique dans son duel face au Capitaine Haddock. Mais il y a aussi des différences plus regrettables : l’absence de Tournesol qui supprime de facto l’expédition et l’exploration de l’épave dans l’emblématique sous-marin en forme requin, qu’on aurait tant aimé voir. Dommage. La construction du film laisse aussi un peu à désirer dans le sens où, par moments, on est plus proche d’Indiana Jones que de Tintin.

En effet, Spielberg ponctue son oeuvre de nombreuses scènes d’actions qui ne sont pas sans rappeler les aventures de l’archéologue au chapeau avec des batailles sur un bateau sous la pluie et même une course-poursuite avec sidecar comme dans… Indiana Jones et la Dernière Croisade !

La musique de John Williams contribue à renforcer cette impression de déjà-vu en se parodiant un peu elle-même… A tel point que l’on se demande pourquoi Harrison Ford n’a pas été choisi pour le rôle…!!! Enfin, la 3D n’apporte rien de plus qu’une jolie paire de lunettes à votre collection personnelle !

En résumé, Spielberg nous livre un bon film d’action et d’aventure comme il sait bien le faire et qui reste à voir même si les puristes risquent d’être un peu déçus…

La note d’Etats Critiques : 6/10

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