Avec Roschdy Zem, Sara Forestier, Samuel Le Bihan
Genre : Policier
Sortie le 4 janvier 2012
L’histoire : Simon Weiss, comandant à la Brigade de la Mondaine effectue comme chaque soir sa tournée des bars et boîtes de nuit parisiennes. Il côtoie des prostituées, des travestis mais aussi des malfrats en tout genre, flirtant avec l’illégalité… Il sent d’ailleurs que l’IGS le surveille…
La critique : Roschdy Zem incarne un personnage de policier que le grand public n’a pas l’habitude de côtoyer à l’écran : Simon Weiss de la Brigade Mondaine que l’on connaît aujourd’hui davantage sous la dénomination de Brigade de Répression du Proxénétisme (BRP), autrement dit la brigade des mœurs.
Le réalisateur Philippe Lefebvre nous plonge une nuit durant dans le quotidien du commandant qui effectue sa tournée habituelle des bars et des boîtes de nuit de la capitale. On découvre alors avec une curiosité quelque peu voyeuriste il faut bien l’avouer, l’univers ô combien fantasmé des nuits parisiennes. Ce sentiment de découverte est d’autant fort que le spectateur s’identifie très vite au personnage incarné par la belle Sara Forestier, une jeune stagiare qui accompagne Weiss ce soir-là…
Les prises de vues en haute définition qui permettent de faire ressortir les couleurs même en basse lumière rendent ce voyage initiatique assez excitant et captivant… Du moins au début. La suite est moins réjouissante car le film se résume très vite en une succession de visites d’établissements plus au moins chauds ou l’on croise des personnages plus ou moins nets. Le plaisir de la découverte ne dure malheureusement qu’un temps et l’intrigue ne tarde pas à sombrer dans une monotonie profonde que les beaux efforts de Rosdy Zem ne parviendront pas à égayer.
De même, l’identification au personnage de Forestier ne dure pas non plus, ce dernier étant trop effacé tout au long du film, son sursaut final ne suffisant pas à rattraper une heure et demi d’absence. Samuel Le Bihan n’est juste tout simplement pas crédible en tenancier de boîte de nuit trouble et lui-même semble en avoir conscience tant son jeu est dépourvu de conviction. Tout ces ingrédients font que l’on décroche très vite. Le spectateur devient extérieur et totalement indifférent au destin de Weiss malgré l’étau qui se resserre autour de lui à mesure que la nuit avance…
Dommage car, comme nous l’avons vu, le long-métrage de Philippe Lefebvre n’est pas dépouvu de qualités auxquelles nous pouvons ajouter l’unité de temps, de lieu et d’action, trop rare dans le cinéma. Cela permet de conférer plus de réalisme au déroulement de l’action mais aussi au spectateur de prendre son temps… Trop, peut-être.
La note d’Etats Critiques : 5,5/10