« Le Grand Bleu » de Luc Besson

Troisième long-métrage du réalisateur qui lança sa carrière et fit de Jean Reno et de Jean-Marc Barr des stars internationales. Retour sur un film phénomène qui marqua la fin des années 80 et peut-être même toute une génération.

Lors de sa sortie en 1988, le film rencontra un succès public très important avec plus de 9,2 millions de spectateurs rien qu’en France ! Fort de ce triomphe, Luc Besson décida de sortir une version longue de son film enrichi de 50 minutes. C’est sur cette dernière, désormais disponible en Blu-ray, que nous allons nous arrêter.

Le réalisateur français encore débutant signe ici sa première production entièrement tournée en anglais. Pourtant, à l’origine elle devait être tournée en français et en anglais mais pour des raisons pratiques et budgétaires, ce choix fut abandonné. Cela n’empêche pas le film d’être uniquement disponible en français dans la version Blu-ray… Dommage, il est très appréciable d’avoir le choix…

Une fois cette frustration évacuée, le spectateur se retrouve plongé, au sens propre, dans l’univers impitoyable des apnéistes de compétition. On découvre la vie romancée de Jacques Mayol, jeune garçon qui grandit en Grèce dans les années 60. Il partage avec un camarade italien, Enzo Maiorca, une passion pour la plongée en apnée. Mais bientôt, l’amitié fait place à la rivalité. À la mort de son père survenue à la suite d’un accident de pêche, Jacques Mayol quitte la Grèce et les deux rivaux se perdent de vue. 25 ans plus tard, Enzo Maiorca est devenu champion du monde de plongée en apnée. Occasionnellement, il sauve des plongeurs en difficultés contre de l’argent. Mais sa seule obsession est de retrouver Jacques Mayol, le « petit français » comme il l’appelle et de se mesurer à lui en compétition…

Dès les premières minutes, on est emporté par la beauté des images et par la musique envoûtante d’Éric Serra. La longue scène d’ouverture du générique qui nous donne à voir l’enfance de Jacques Mayol est magique. Les paysages grecs sont magnifiques et la scène où le jeune garçon nourrit la murène est d’une grande poésie. Le choix aussi du noir et blanc, utilisé ici pour évoquer le passé, donne davantage d’importance à la lumière, accentuant cette dimension poétique. Par la suite, on retrouve Jacques Mayol et Enzo Maiorca adultes sous les traits de Jean-Marc Barr et Jean Reno. Leur interprétation tout en opposition est la grande force du film : on a d’un côté, un Jacques Mayol extrêmement réservé, à la timidité maladive et de l’autre un Enzo Maiorca sûr de lui, à la gouaille toute italienne ! Jean Reno est parfait dans ce rôle de latin prétentieux mais néanmoins très attachant. À l’inverse, Jean-Marc Barr distille un jeu tout en retenue, très discret voire effacé mais au lieu de le desservir, ce choix donne à son personnage une dimension énigmatique et inaccessible qui le rend lui aussi très attachant. Cette caractéristique ne laisse d’ailleurs pas insensible la belle Johanna (Rosanna Arquette)…

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Sur le plan formel, on est bluffé par les prouesses techniques que l’équipe de Luc Besson a dû employer pour réaliser les séquences sous-marines qui sont tout simplement incroyables. Sans compter que les acteurs se sont entraînés à la plongée en apnée pour réaliser eux-mêmes certaines scènes du film ! La magnifique bande originale d’Éric Serra, renforce ce sentiment d’immersion et rend les plongées encore plus intenses. Malgré une atmosphère assez lourde du fait du danger de mort qui plane sur les plongeurs pendant les compétitions, Luc Besson nous offre quelques moments de détente grâce à la dimension fantasque du personnage de Jean Reno et aussi grâce à des scènes mémorables. On pense notamment à l’apéritif dans une piscine ou encore le dialogue surréaliste dans un caisson ! Amusez-vous enfin à chercher Luc Besson qui fait une apparition rapide dans son film à la manière d’un certain Alfred Hitchcock…

Allez, assez discuté il est temps d’enfiler votre combinaison et de rejoindre la grande bleue pour plonger dans une époque où Luc Besson savait encore faire du cinéma…

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Comédie dramatique. France, États-Unis, Italie. 1988. Réal : Luc Besson. Avec : Jean-Marc Barr, Jean Reno, Rosanna Arquette. 2 h 50

sources images : toutlecine.com – cinemovies.fr – excessif.com

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