[Critique] « Le Hobbit : Un Voyage Inattendu » de Peter Jackson

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Titre original : The Hobbit : An Unexpected Journey
Nationalités : Néo-Zélandaise, Américaine
Avec Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage
Genre : Fantastique

Sortie le 12 décembre 2012

L’histoire : Les aventures de jeunesse de Bilbo aux côtés des nains d’Erebor, soixante ans avant la Quête de Frodon…

La critique : C’est l’événement de cette fin d’année ! Peter Jackson est de retour en Terre du Milieu, près de dix ans après le dernier volet du Seigneur des Anneaux. Il met en scène à cette occasion le conte Bilbo le Hobbit, œuvre qui précède la trilogie de l’Anneau.

On retrouve donc avec bonheur la Comté et plus généralement les paysages somptueux de la Nouvelle-Zélande… Mais sans Frodon cette fois (même si Elijah Wood fait une petite apparition clin d’oeil). On suit son oncle dans ses aventures trépidantes, 60 ans plus tôt. Enfin, trépidantes… Pas vraiment. Les débuts sont longs, très longs… Trop longs ! Bilbo se complaît dans la tranquillité que dire ! La monotonie de son quotidien. Il profite de chaque instant et Peter Jackson prend son temps pour nous laisser admirer les décors de la maison du Hobbit. C’est joli, très joli même, il faut le reconnaître mais plus très intéressant au bout d’un moment. L’intermède qui pose les jalons de la Quête future face au Dragon Smog n’est pas suffisante pour dynamiser l’ensemble.

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Viennent les palabres interminables entre Gandalf et le propriétaire des lieux : le magicien tente de convaincre son ami de quitter son petit nid douillet et de partir à l’aventure pour découvrir le monde.

Bien évidemment, il refuse, trop effrayé à l’idée de quitter son univers bien balisé et sécurisé. Gandalf abandonne alors la partie, non sans avoir laissé une mystérieuse marque sur la porte…

Ce repère déclenche l’arrivée nocturne d’une troupe inombrable de nains qui envahit sans ménagement la demeure de Bilbo, profitant allègrement des réserves alimentaires. Le banquet qui s’ensuit est interminable et les scènes censées être cocasses (un Bilbo dépassé par les évènements ou encore les nains rotant joyeusement) sont vite redondantes et exaspérantes. Ajoutez à cela, le refus têtu du jeune Bilbo de se joindre à la Quête des nains, refus qui instaure un vrai faux suspense absolument horripilant puisqu’on sait très bien qu’il va finir par céder ! Terminons ce beau tableau en évoquant les scènes où les nains chantent joyeusement ou plus gravement, sans que cela apporte quoi que ce soit de décisif à l’intrigue…

Enfin, c’est le grand départ ! Enfin, les choses sérieuses vont commencer ! Les péripéties arrivent avec quelques scènes spectaculaires (le repaire des trolls est plutôt réussi) mais on n’arrive pas à se départir d’une impression de mollesse générale désagréable… En vérité, la lenteur de la première demi-heure ne s’évanouit jamais vraiment… Et du coup, l’ennui du spectateur ne s’évanouit jamais vraiment non plus !

Les malheurs de nos nouveaux compagnons nous laissent froids. La question n’est pas de savoir s’il vont réussir mais au contraire, de savoir quand notre calvaire va se finir…

Sur un plan plus formel, la nouvelle 3D révolutionnaire à 48 images par secondes, n’est pas aussi révolutionnaire que cela, elle apporte sans doute un peu plus de fluidité et de pronfondeur mais ce n’est pas flagrant. Par contre, Gollum est toujours aussi expressif et vivant qu’avant. Les décors réels et naturels sont magnifiques et donnent réalité à la Terre de Milieu, rêvée par des millions de lecteurs.

On est plus réservés en revanche, sur l’utilisation de la technique du fond vert, bien trop visible sur nombre de plans et par conséquent, on est plus proche par moments du format « téléfilm » que du grand film d’aventures d’envergure que le spectateur est en droit d’attendre !
Une impression de « déjà-vu » revient aussi beaucoup trop souvent à l’esprit durant la projection : Peter Jackson utilise les mêmes plans en panoramique horizontale que dans le Seigneur des Anneaux pour nous montrer les protagonistes crapahuter sur la montagne…

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Cela traduit, au mieux, un manque d’inspiration, au pire, un manque total d’enthousiasme et d’envie pour le projet… Malheureusement, cette deuxième hypothèse semble la plus plausible quant on sait que le cinéaste devait, à l’origine, juste endosser la casquette de producteur sur ce film mais il a finalement dû se résoudre à le réaliser sous peine de le voir capoter.
Enfin, son choix de lancer une nouvelle trilogie à partir d’un seul livre est plus que discutable… Elle l’oblige à faire « durer le plaisir » pour ne pas tout dévoiler de suite, d’où les longueurs affolantes évoquées plus tôt…

On ne peut que déplorer cette adaptation frustrante d’une des œuvres les plus réussies de Tolkien. Espérons que Peter Jackson corrige le tir dans les prochains volets, sinon on a pas fini de s’ennuyer en Terre du Milieu…

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La note d’Etats Critiques : 4/10

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