Dans la tête d’Adèle…

Ainsi donc le voilà ! Le film que tout le monde attend est enfin accessible au commun des mortels cinq mois après son triomphe cannois. Enfin le public va pouvoir découvrir une histoire d’amour unanimement saluée et qualifiée de « magnifique » par Steven Spielberg lui-même. Tout cela est plus que prometteur mais, au-delà des polémiques que nous n’évoquerons pas ici, qu’en est-il vraiment ? Verdict.

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Dès les premières minutes, le titre du film se confirme : Adèle rate son bus, Adèle au lycée, Adèle discute avec ses camarades, Adèle dîne avec ses parents… On la suit vraiment dans son quotidien, le tout en plans serrés pour nous plonger au plus près de son intimité. Par ce procédé, Kechiche nous place au cœur des circonvolutions émotionnelles d’une jeune fille qui se construit.

C’est plutôt bien vu… Au début ! Car, quand on utilise cette seule technique à outrance trois heures durant, elle finit par sérieusement perdre de sa pertinence…

Autre problème : la non-évolution d’Adèle. On peut comprendre qu’elle soit mal dans sa peau à l’adolescence (période où tout un chacun se cherche) mais même à l’âge adulte, elle ne semble toujours pas épanouie alors même qu’elle a atteint ses objectifs professionnels et affectifs.

Son mal-être envahit tout l’écran au point d’éclipser les beaux moments et l’histoire d’amour intense que l’on pensait admirer… Pour ne rien arranger, les scènes de sexe très crues et interminables donnent à sa relation amoureuse avec Emma (interprétée par une Léa Seydoux, charismatique) une dimension froide et clinique mal venue. Au Diable, la poésie et la subtilité des sentiments ! Dommage pour un fan de Marivaux (Abdellatif Kechiche le met au centre de son film L’Esquive en 2003 et l’évoque à nouveau ici) ! Et que dire des bruitages insistants et incessants (bisous, sanglots…)…

Le summum est atteint lors de la rupture : Adèle pleure, pleure, pleure et pleure encore, à tel point qu’on demande grâce en ayant envie de hurler : « Va voir un psy par pitié ! ».

Pour couronner le tout, le réalisateur franco-tunisien inonde son œuvre de clichés, sur l’homosexualité, ou encore sur les inégalités sociales (les riches mangent des huîtres et les pauvres des pâtes…).

Au final, Kechiche rate son objectif : la belle histoire d’amour est éclipsée par les atermoiements et les souffrances sans fin de son personnage principal. On sort de là avec une impression de malaise assez désagréable.

Palme d’Or dites-vous ?! Du film le plus plombant de l’année sans doute.

La note d’Etats Critiques : 4/10

 

 

La Vie d’Adèle – Chapitre 1 et 2

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INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS AVEC AVERTISSEMENT

Comédie dramatique. France. Réal : Abdellatif Kechiche. Avec Adèle Exarchopoulos, Léa Seydoux.    

 La vie de la jeune lycéenne Adèle bascule lorsqu’elle rencontre Emma…  

 

SORTIE DEPUIS LE 09 OCTOBRE 2013

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