Un conte réinventé ?

Treize ans après le Pacte Des Loups (2001), Christophe Gans retrouve Vincent Cassel pour nous offrir une nouvelle adaptation du conte de La Belle et la Bête. En vérité, il s’agit de la neuvième adaptation de ce récit, la plus connue étant bien sûr, le film de Jean Cocteau avec Jean Marais dans le rôle-titre (1946). Près de 70 ans après, la Bête est donc de retour…

Belle

En parlant de Bête, il semblerait que Christophe Gans ait un goût particulier pour les animaux extraordinaires. En effet dans Le Pacte Des Loups, il était déjà question de la Bête du Gévaudan…

Cette fois-ci, il s’attaque à un classique de la littérature déjà maintes fois revisité par ses prédécesseurs mais sans pour autant, et on le remercie, faire un remake du chef-d’oeuvre de 1946, évoqué plus haut.

À une époque bénie où le numérique offre des possibilités quasi infinies en matière d’effets spéciaux, il va sans dire qu’on avait hâte de voir les résultats ! Cela commence bien, les merveilles entrevues dans la bande-annonce semblent se confirmer.

Le film nous plonge dans une ambiance Premier Empire grâce à des costumes et des décors soignés. On retrouve ici la patte du réalisateur qui apporte toujours un soin particulier à l’atmosphère qu’il veut créer dans ses longs-métrages.

Mais ce début prometteur est rapidement douché par un déboulé : Audrey Lamy et Sarah Giraudeau, qui interprètent les deux sœurs de Belle (Léa Seydoux), apparaissent dans le cadre et en font des tonnes alors que leur père (André Dussollier) voit tous ses biens saisis après un naufrage. On croirait se retrouver devant un épisode de Scènes De Ménage sur M6 mais version XIXe siècle !

Ce petit détail donne le ton pour la suite… Les décors sont magnifiques certes, mais malheureusement, l’interprétation l’est beaucoup moins.
Exception faite de Vincent Cassel qui incarne une Bête à la fois dangereuse et fragile à la perfection, ses camarades de jeu ne sont pas à la hauteur. Ils donnent l’impression d’un manque de conviction flagrant, la faute peut-être aux fameux fonds verts devant lesquels ils ont dû tourner.

Léa Seydoux, actrice française promue au statut de star incontournable depuis la vie d’Adèle (2013), minaude sans jamais parvenir à nous transmettre les émotions qu’elle est censée ressentir (peur, amour…)… La palme revenant aux petits cris ridicules qu’elle pousse lorsque la Bête la surprend.

Même André Dussollier semble penser que sa coiffure et son beau costume lui suffise pour donner vie à son personnage.

L’ensemble est donc très joli mais terriblement désincarné.

Au-delà du jeu des acteurs très décevant, La Belle et la Bête se révèle être un monument… D’ennui ! La mise en place n’en finit pas de se mettre en place et même après la fameuse rencontre tant attendue, il ne se passe pas grand-chose. Belle passe son temps à explorer les environs et Christophe Gans en profite pour nous faire admirer ses décors (oui, oui c’est beau ton équipe a bien travaillé, bravo…).

Quand elle ne se balade pas, notre Léa nationale dort et découvre le passé du prince maudit dans des séquences oniriques pas vraiment emballantes voire ratées (la biche dorée est franchement moche !).

Pourtant, à l’image des petits chiens aux grands yeux, il y avait des choses intéressantes à faire. Ces derniers sont très expressifs et auraient pu être utilisé davantage pour enrichir le récit de séquences humoristiques qui brillent par leur absence dans un film censé s’adresser à un public familial.

Heureusement, l’intrigue s’agite un peu vers la fin (mais pas trop hein, on est pas des bêtes !) grâce à une scène de bataille malheureusement vite expédiée en plus de manquer d’envergure (deux géants et quelques racines en guise d’adversaires…)…

Christophe Gance échoue donc dans sa volonté de réinventer cette histoire intemporelle. Sa seule réussite est de nous donner envie de revoir la version de Cocteau et de nous faire attendre avec encore plus d’impatience, celle de Guillermo Del Toro qui mettra Emma Watson (l’éternelle Hermione dans la saga Harry Potter) en vedette.

La note d’Etats Critiques : 5/10

La Belle et la Bête.

Belle-2

Fantastique. France, Allemagne. Réal : Christophe Gans. Avec : Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussollier.

Ruiné après un naufrage, un marchand est condamné à mort par une Bête mystérieuse pour lui avoir volé une rose… Se sentant responsable, sa fille décide de prendre sa place…

SORTI DEPUIS LE 12 FEVRIER 2014

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