Fraîchement auréolé à la dernière cérémonie des César pour sa très belle interprétation d’Yves Saint-Laurent dans le film de Jalil Lespert, Pierre Niney est de retour depuis un peu plus d’une semaine devant la caméra de Yann Gozlan pour Un homme idéal.
Alors, un choix idéal pour poursuivre une carrière prometteuse ?
Mathieu Vasseur rêve de devenir écrivain. Mais pour le moment, il travaille comme déménageur dans la société dirigée par son oncle. Il tente désespérément de faire publier son manuscrit, allant même jusqu’à appeler une maison d’édition pour connaître les raisons de leur refus… Peine perdue.
Tout change lorsqu’il découvre le journal d’un ancien soldat français de la guerre d’Algérie qu’il décide de s’approprier et de publier en son nom. Le succès est immédiat. Il devient une star du jour au lendemain et parvient à séduire la belle Alice Fursac (Ana Girardot), inaccessible pour lui avant cela…
Yvan Gozlan met en scène une déclinaison intéressante du désir de célébrité à tout prix, caractéristique majeure de notre société ultra connectée actuelle… Pierre Niney livre une prestation exceptionnelle dans la lignée de son film précédent. Il est vraiment fait pour ce type de rôle, à fleur de peau.
Il traduit magnifiquement la tension et l’angoisse qui envahit le jeune Mathieu Vasseur au fil des événements. Cependant, malgré ce rôle sur mesure, le film n’est pas à la hauteur…
On tombe assez vite dans l’engrenage classique du mensonge. Rien de nouveau sous le soleil… Mathieu Vasseur mène la grande vie, au bras d’une jolie jeune femme issue d’une famille aisée… Bien évidemment, une connaissance du véritable auteur finit par se manifester et le faire chanter… Il débarque un beau jour à une séance de dédicace, comme un cheveu sur la soupe. On ne sait pas trop d’où il sort, mais en tout cas, il connait l’existence du manuscrit original.
Yann Gozlan choisit de garder le mystère, sans doute pour le rendre plus menaçant… En réalité, on a plutôt l’impression qu’il choisit cette option afin que la ficelle ne soit trop grosse… Inutile de dire, le coup de l’héritier qui se réveille un beau matin et demande des comptes, on connait !
Malgré ce petit truchement scénaristique, le sentiment de déjà-vu se confirme. Le mensonge qui nous dépasse et finit par nous entraîner dans l’illégalité… Même la construction en flash-back est déjà vue. Tant et si bien que tout cela n’est plus vraiment intéressant, le dénouement nous importe peu finalement, on préfère admirer un très bon acteur à l’oeuvre.
Le reste de la distribution est plutôt au diapason, en particulier Marc Barbé qui joue Vincent, le fameux et mystérieux maître chanteur. C’est un peu moins vrai pour Thibault Vinçon qui campe un rival amoureux de bonne famille, un peu caricatural.
On remerciera surtout Yann Gozlan pour la publicité faussement dissimulée d’un célèbre logiciel de traitement de texte.
Mais le sponsoring non avoué n’est pas le plus ennuyeux… En effet, on sort de la projection avec le sentiment que la très belle performance de Niney n’est pas vraiment mise en valeur… La faute à un dénouement bâclé et assez improbable… Il faut relire son script avant de tourner !
En résumé, un excellent acteur ne suffit pas à sauver un ensemble trop classique et tiré par les cheveux…
Loin d’être idéal, le choix de Pierre Niney est néanmoins effectivement plein de promesses pour sa carrière…
La note d’Etats Critiques : 5/10
Un homme idéal.
Thriller. France. Réal : Yann Gozlan. Avec Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon.
La vie de Mathieu Vasseur est bouleversée lorsqu’il publie le manuscrit d’un autre…
Sorti depuis le 18 mars 2015.