« Eddie The Eagle » n’est pas « Chocolat » !

Nous sommes à un mois pile du début de l’Euro 2016. Mais l’été sera aussi marqué par les Jeux Olympiques de Rio. Depuis mercredi, on peut se mettre dans l’ambiance avec Eddie The Eagle, l’histoire incroyable d’Eddie Edwards, l’unique représentant britannique aux épreuves de sauts à ski aux Olympiades de Calgary en 1988.

Un film biographique qui a des points communs avec Chocolat. Mais pas que…

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Il y a quelques mois nous évoquions le destin du premier clown noir grâce au film de Roschdy Zem. Malheureusement, le long-métrage n’était pas à la hauteur de son beau sujet.

Depuis mercredi, ce sont les anglo-saxons qui retracent un autre destin hors du commun : celui d’Eddie Edwards, l’ homme qui voulait participer à tout prix aux Jeux Olympiques malgré son faible niveau.

Premier plan : caméra subjective immergée, on devine un bras qui tient une montre… Contrechamp sur la tête du petit Eddie qui sort de l’eau, il tentait de battre un record d’apnée.

Les choses commencent bien ! Cette première séquence laisse penser que le réalisateur Dexter Fletcher ne va pas se contenter d’un récit linéaire comme Chocolat et y apporter une vraie dimension cinématographique.

Hélas, cet espoir est vite déçu. Malgré cette belle entrée en matière, le film retombe assez vite dans un déroulé classique de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. La route est bien balisée jusqu’aux tremplins…

Le spectre de Chocolat revient nous hanter, encore un téléfilm…

Même les effets spéciaux sont au niveau de cette « dimension téléfilm » : sur les scènes de saut, le fond vert ou l’animation numérique des chutes sont bien trop visibles…

Bien que décevant dans sa forme et sa construction, le film est sauvé par ses interprètes.

En premier lieu, Taron Egerton, la révélation de Kingsman : services secrets (2015), est excellent et retranscrit à merveille, la personnalité naïve et passionnée de son personnage. Notez tout de même que Matthew Vaughn (le réalisateur de Kingsman) est ici producteur du film. Dès lors, on comprend un peu mieux le choix de l’acteur principal…

De son côté, Hugh Jackman est lui aussi parfait dans son rôle de grand sportif maudit et frustré au tempérament volcanique, capable de sortir les griffes à tout moment !…

Les deux comédiens se complètent admirablement et épaississent le récit de leur complicité. Mention spéciale également à Keith Allen, génial en éternel papa sceptique, tout le contraire de sa femme qui, elle, soutient inconditionnellement leur fils. Le contraste est vraiment amusant, à l’image de l’humour qui fonctionne lui aussi très bien.

Tant et si bien que l’on se prend au jeu ! On se laisse porter par le final, spectaculaire à souhait, grâce aux ralentis, la musique pleine d’emphase et le commentateur passionné qui nous fait vivre l’épreuve dans les conditions du direct. Ces ficelles sont connues mais ici bien utilisées.

En vérité, Eddie The Eagle réussit là ou Chocolat échoue, simplement parce que ses défauts sont compensés par ses qualités.

Malgré tout, le film concourt dans la même catégorie que son prédécesseur tricolore, à savoir, celle du bon téléfilm familial du dimanche soir. Sympathique mais pas au point de se déplacer au cinéma.

La note d’Etats Critiques : 5,5/10

Eddie The Eagle.

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Comédie dramatique. Grande-Bretagne, Etats-Unis, Allemagne. Réal : Dexter Fletcher.

Avec : Taron Egerton, Hugh Jackman, Keith Allen.

Le jeune Eddie Edwards a un rêve : participer aux Jeux Olympiques. Mais ses problèmes au genou et son manque de talent semble ruiner tout espoir. C’est sans compter sur une volonté hors du commun qui l’emmènera plus loin qu’on aurait pu l’imaginer…

Sorti depuis le 04 mai 2016.

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