Samedi 13 octobre 2018 – 11 h 30.
Séance de la mi-journée. Je me faufile à ma place dans la salle 4 quatre de l’Utopia pour une séance de rattrapage d’Obey, premier long-métrage du réalisateur britannique Jamie Jones, plus familier du documentaire.
Pour sa première aventure cinématographique, il nous propose de suivre Leon, un jeune adulte de 19 ans issu des quartiers pauvres de Londres, qui tente de s’en sortir, malgré la pauvreté et la violence quotidienne sous-jacente dans laquelle il vit.
Jones traduit avec maîtrise la montée de la tension qui aboutira aux émeutes de Londres de 2011. Les personnages sont accompagnés par les journaux télévisés en toile de fond qui témoignent des rapports compliqués (c’est un euphémisme !) entre jeunes et forces de l’ordre.
Leon tente d’échapper à la facilité de la délinquance en dépit d’une mère alcoolique et d’un beau père pour le moins agressif. Heureusement, il y a la boxe et surtout la belle Twiggy (Sophie Kennedy Clark), véritable rayon de soleil pour lui…
L’interprétation du jeune Marcus Rutherford (Leon) tout en frustration et en rage est parfaite et contribue au crescendo du film qui nous happe progressivement. Les autres comédiens (T’Nia Miller, Sam Gittins, Paul Atwell…) sont tout aussi excellents avec la partition que le réalisateur leur donne à jouer (cela change de Jessica Forever !).
Jamie Jones n’hésite pas non plus à montrer le drame de la violence domestique mais pêche un peu dans la reconstitution des émeutes (elles manquent d’ampleur) et cède à la facilité avec un final un peu trop prévisible.
Mais rien que pour l’ambiance et le talent de ses interprètes, Obey est une réussite qui fait du bien après deux grosses déceptions… Nul doute que Marcus Rutherford a un bel avenir devant lui.

Ce film est accessible ici sur la plateforme e-cinema.com depuis le 12 octobre.