Alors que le FIFIB approche, il est temps d’évoquer le dernier film de l’un de de ses invités de marque : James Gray.
Le cinéaste qui parvient à sublimer les relations amoureuses (Two Lovers (2008)) ou fraternelles (La Nuit nous appartient (2007)) s’attaque à l’espace, en filmant Brad Pitt dans son nouveau long métrage, Ad Astra.
Pour sa première incursion dans le monde de la science-fiction, Gray choisit de nous emmener dans un voyage aux limites du système solaire qui doit permettre à l’astronaute Roy McBride (Brad Pitt) de (peut-être) retrouver son père (Tommy Lee Jones), parti en mission d’exploration des années plus tôt.
Roy doit le faire pour sauver la Terre d’une menace venant probablement de la zone explorée par la mission paternelle.
Ce voyage promet énormément et on prend bien sûr notre ticket sans hésiter, d’autant plus que cela coûte beaucoup moins cher qu’un futur décollage avec SpaceX ou Blue Origin (critique non sponsorisée malheureusement !).
On est en effet impatient de découvrir le regard de Gray sur un genre totalement nouveau pour lui.
L’imagerie est très belle, l’influence de Kubrick et son 2001 est évidente mais heureusement pas omniprésente.
Il la dépasse, notamment en évoquant la colonisation de la lune dans plusieurs séquences très réussies. L’idée de la piraterie lunaire aussi est géniale mais malheureusement trop peu exploitée.
Ce dernier élément est à l’image du film qui ouvre des portes mais les referme très vite pour se concentrer sur les états d’âme quasi permanents de son personnage principal, déclamés sans cesse par le ton inutilement solennel de Brad Pitt.
Ainsi, l’introspection finit par tout envahir et l’espace n’est en définitif qu’un prétexte, un décor, un arrière-plan au conflit père-fils qui taraude Roy McBride, tout comme sa compagne (Liv Tyler) qui est plus un souvenir qu’autre chose…
Si on était mauvaise langue, on dirait que James Gray a choisi la science-fiction pour emboîter le pas de ses collègues Christopher Nolan, ou Alfonso Cuaron et suivre la mode filmique du moment…
Même sa réalisation, pourtant belle et maîtrisée, souffre d’un manque de plans véritablement marquants et la voix omniprésente de Pitt dont on a déjà parlée, empêche, en plus, le spectateur de s’approprier ce voyage stellaire comme il a pu le faire auparavant dans Gravity (2013) ou Interstellar (2014).
Dommage.
Vivement sa masterclass au FIFIB tout de même !
La note d’Etats Critiques : 5/10