Aujourd’hui, un billet d’humeur un peu différent, sous la forme d’un poème en soutien aux salles.
Il s’inspire de la chanson Dis quand reviendras-tu ? de la grande Barbara :
Voilà combien de journées
voilà combien de soirées
que je n’ai profité de
ton obscurité
Tu m’as dit :
t’inquiètes pas
on va fermer, on va fermer
pour mieux
se retrouver
mais les mois passent
et rien ne se passe
et d’attendre moi
je me lasse
tellement impatient de voir
« mourir peut attendre »
dans tes fauteuils
je veux m’étendre
pas simplement pour grignoter
des choses sucrées ou salées
je veux aussi m’évader
devant tes belles images animées
dis, quand réouvriras-tu ?
dis, personne n’en parle plus
les restaurants et terrasses
sont des valeurs sûres
mais ne doivent pas faire oublier
le plaisir pur
des salles obscures
Espérons maintenant
que le gouvernement
pourra se décider
à te relancer, te relancer
maintenant et
pas dans un an
pour enfin répondre à la question
qui hante depuis trop longtemps
les cinéphiles en manque
impatients de regarder
les talents du monde entier
prendre leurs quartiers
et ne plus quitter,
ne plus quitter
ta merveilleuse obscurité
dis, quand réouvriras-tu ?
dis, personne n’en parle plus
les restaurants et terrasses
sont des valeurs sûres
mais ne doivent pas faire oublier
le plaisir pur
des salles obscures
C’est pourquoi maintenant
il faut que tu rouvres
pour que je puisse exprimer
à nouveau
mon amour,
mon amour pour le cinéma
avant que ce dernier
ne soit avalé
par les séries télés…
Je crains que tu ne disparaisses
que les cinéphiles soient en détresse
et ils devront alors se soumettre
aux règles des plateformes
devenues maîtresses…
dis, quand réouvriras-tu ?
dis, personne n’en parle plus
les restaurants et terrasses
sont des valeurs sûres
mais ne doivent pas faire oublier
le plaisir pur
des salles obscures