« E.T. l’extra-terrestre » sublimé !

Le Festival Ciné-notes se déroule ce moment à Bordeaux jusqu’au 22 mars.

Ce très bel événement chapeauté par l’Opéra National de Bordeaux met à l’honneur les musiques de films.

Cette année, la 4e édition met à l’honneur les monstres et les créatures.

C’est donc tout naturellement que ce cher E.T. est revenu sur Terre, le temps de deux ciné-concerts magiques à l’Auditorium.

Le Grand Cinéma, c’est bien sûr, de grands réalisateurs, de grandes réalisatrices, de grands acteurs, de grandes actrices… Mais aussi de grands compositeurs.

John Williams est de ceux-là.

Né en 1932, il a contribué au retour en grâce de la musique symphonique originale au cinéma, quelque peu tombée en désuétude, en raison de l’influence de cinéastes, comme Stanley Kubrick, qui préfèrent, à la fin des années 60 et au début des années 70, avoir recours aux œuvres classiques, non composées spécifiquement pour le Grand Ecran (Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss dans 2001 : l’Odyssée de l’espace (1968) par exemple).

D’autres réalisateurs choisissent des musiques du moment, tout simplement.

Mais en 1977 tout change ! Star Wars débarque dans la galaxie avec son thème inoubliable composé par John Williams !

John Williams – Topic/Youtube


Comme l’explique Valentin Simonelli, en 2017, dans son mémoire intitulé L’orchestre symphonique et la musique de film : entre déclins et renaissances  :

«  C’est un grand retour au romantisme, à la technique des leitmotivs, et à l’orchestre symphonique au grand complet ».

Il ajoute « la bande originale de Star Wars peut être considérée comme une musique intemporelle, et c’est notamment grâce à l’orchestre : aucun instrument caractéristique d’une époque musicale n’est présent et ne grave donc pas une date sur la partition, comme le font irrémédiablement les synthétiseurs, très connotés ».

De plus, la musique du film de George Lucas caractérise véritablement les personnages : « la flûte, [le] hautbois et [le] cor [mettent] en valeur (…), la vigueur, le courage et la douceur de la Princesse Leia » tandis que « la marche, à la fois militaire et funèbre, rythmée par des cuivres et la caisse claire » donne le sentiment que

« Dark Vador semble écraser tout ennemi ».

John Williams devient, pour ainsi dire, le compositeur attitré de celui qui définit même, à lui tout seul, le métier de réalisateur dans la mémoire collective, Steven Spielberg.

Il compose pour lui la musique des Dents de la mer (1975), de La liste de Schindler (1993), de Jurassic Park (1994) et bien sur d’E.T. l’extra-terrestre qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui.

Les spectateurs arrivés en avance à l’Auditorium (dont votre serviteur faisait partie) ont pu profiter des répétitions des musiciens de l’Orchestre National de Bordeaux. Les thèmes marquants du film jaillissent alors, par instants, dans une joyeuse cacophonie sonore.

Puis, le chef d’orchestre hollandais Ernst van Tiel fait son entrée.

Ernst van Tiel (novinky.cz)

Il a dirigé de nombreux orchestres prestigieux comme le London Symphonic Orchestra, le Royal Lyon ou encore l’Orquestra Simfònica de Barcelona i Nacional de Catalunya.

En 2011, il enregistre, avec l’Orchestre Philarmonique de Bruxelles, la bande originale du film The Artist de Michel Hazanavicius, composée par Ludovic Bource.

Cet hommage au cinéma muet rencontra un immense succès et remporta de nombreux prix (dont l’Oscar du Meilleur Acteur pour Jean Dujardin).

En 2016, le chef d’orchestre hollandais dirige une nouvelle interprétation de cette partition par l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, avec, en prime, la participation de Ludovic Bource lui-même, à l’occasion d’un ciné-concert.

L’année suivante, van Tiel assure l’habillage musical de Psychose (1960), le film culte d’Alfred Hitchcock, déjà à l’Auditorium, et toujours avec la formation musicale bordelaise.

Ernst van Tiel se révèle ainsi être, sans conteste, l’un des spécialistes des ciné-concerts.

Dès lors, qu’en est-il de cette projection spéciale d’E.T. l’extra-terrestre ?

Disons-le tout de suite… les frissons sont immédiats !

Les ondes sonores épousent parfaitement l’arrondie de la très belle salle de l’Auditorium, grâce à l’acoustique parfaite conçue par le spécialiste belge en la matière, Eckhard Kahle.

La musique nous enveloppe… complètement !

Les scènes cultes reviennent avec une intensité nouvelle !

L’orchestre accompagne à la perfection la maestria de la réalisation de Steven Spielberg qui ressort dans toute sa subtilité, sa profondeur (le monde filmé à hauteur d’enfant, l’absence du père, la symbiose entre Eliott et E.T. …).

Toute la drôlerie, la mélancolie et la poésie du film jaillit dans l’espace (de la salle) comme jamais, grâce au talent des musiciens de l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, avant qu’E.T., lui, ne rejoigne véritablement l’espace !

Seul petit bémol à ce moment merveilleux et hors du temps : le film était diffusé en version originale sur-titrée, ce qui a, peut-être, pu empêcher les enfants présents de s’immerger totalement dans l’histoire…

Malgré tout, ce spectacle était la meilleure façon de fêter les 40 ans d’un film culte qui n’a pas pris une ride, tout en rendant hommage à un compositeur, tout aussi légendaire !

sources :

Mémoire

Valentin Simonelli, L’orchestre symphonique et la musique de film : entre déclins et renaissances, Sciences de l’ingénieur [physics], 2017 (lien).

Sites Internet

Page consacrée à l’auditorium sur le site de l’Opéra National de Bordeaux (lien)

Ernst Van Tiel sur Wikipedia (lien)

Documentation papier

Fascicule du spectacle offert aux spectateurs.

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