Pixar, le studio d’animation désormais mythique, revient ce mercredi dans les salles !
Mine de rien, c’est un petit événement : en effet, les deux dernières productions des petits génies d’Emeryville en Californie (Soul (2020) et Alerte Rouge (2022)) étaient sortis directement sur la plateforme Disney+…
Un tel retour sur Grand Ecran méritait donc bien un article plus développé que, mes désormais plus habituelles, mini critiques, publiées presque quotidiennement sur mes comptes Instagram, Facebook ou encore LinkedIn (abonnez-vous si ce n’est pas déjà fait !).
Un film dans le film
Trois ans après l’inattendu mais réussi Toy Story 4, le studio californien a décidé de prolonger l’univers qu’on aime tant en nous relatant l’histoire du « véritable » Buzz l’éclair !
Mais qu’est-ce que cela signifie précisément ?
Pour nous tous en effet, Buzz l’Eclair est avant tout un jouet génial, pas un astronaute évoluant dans un futur à la technologie très avancée…
En vérité, l’astuce est simple pour intégrer ce nouveau projet au sein de l’univers de nos jouets préférés : le vrai Buzz l’Eclair est un héros de Cinéma ! Et pas n’importe lequel, le héros préféré d’Andy, l’heureux propriétaire de Woody et Buzz, les protagonistes principaux de la saga.
Maintenant qu’en est-il précisément du film en lui-même ?
Des personnages attachants…
On commence par prendre une claque visuelle ! Les textures sont incroyables, les combinaisons, les armures et les décors sont presque palpables.
L’animation (comme d’habitude) est magnifiquement fluide, en particulier les séquences à bord du vaisseau spatial de Buzz, qui se révèlent très immersives.
Les personnages gravitants autour de Buzz sont attachants : on devine la complicité entre lui, et sa meilleure amie, Alisha Hawthorne. Le chat robotique apporte aussi beaucoup de drôlerie avec ses remarques pertinentes, balancées sur ce ton génialement monocorde.
…éclipsés par Buzz !
Malheureusement, ce bel ensemble commence à tousser avec l’apparition du fameux « humour Marvel » qui consiste à désamorcer les scènes sérieuses ou dramatiques…
Cela ne présage généralement rien de bon dans les productions Disney récentes, à cause de l’influence galopante du studio spécialisé dans les films de supers héros…
En effet, nos craintes se confirment : le scénario est bien vite obsédé par l’obsession de Buzz…
L’intrigue se recentre bien trop sur notre héros, en oubliant de développer la mythologie autour de lui : on aimerait en savoir plus sur sa meilleure amie et les autres personnages, on aimerait qu’ils vivent des aventures spatiales excitantes, tous ensemble, à la façon d’un space opera bien connu…
Au lieu de cela, on nous sert une mission qui va très très vite et nous ennuie à vitesse lumière !
Tout devient répétitif, et surtout, aussi vide que l’espace lui-même… Disons-le franchement : la scène d’ouverture de Toy Story 2 (1999) a plus fait pour donner corps au monde de Buzz l’Eclair, que ce nouveau film d’1 h 49 !
Dernier bémol, très francophone celui-là : la version française. Elle apparaît moins soignée que d’habitude. Il semble, qu’il y ait eu un petit flottement dans sa mise en place au fil des mois…
En effet, dans les premières bandes annonces, la voix de Buzz était assurée par l’excellent Adrien Antoine (la voix habituelle de Chris Hemsworth alias Thor), avant que l’on nous annonce la présence d’Alexandre Gillet (la voix de Frodon dans le Seigneur des Anneaux) au micro, qui est finalement remplacé par l’excellent François Civil et la toute aussi excellente Lyna Khoudri.
Cependant, ce doublage, façon « chaises musicales » n’a pas laissé le temps aux acteurs et aux actrices de faire corps vocalement avec leurs personnages respectifs…
Cela perturbe vraiment le ressenti global du spectateur pour peu qu’il ait découvert (comme votre serviteur) les premières images françaises, au préalable.
Il va s’en dire que l’on regrette aussi beaucoup l’absence de Richard Darbois, voix française historique de Buzz l’Eclair.
Au final, le film préféré d’Andy souffre vraiment de son scénario fade qui n’est pas aussi fluide que son animation… Une mission terriblement frustrante !
En définitive, Pixar semble avoir perdu beaucoup de son inspiration…
Pas certain que ce film fasse le Buzz !
La note : 5/10
Image d’en-tête : imdb
La Pellicule Bordelaise 