« L’Astronaute » : une pépite qui rêve d’orbite !

Pour son quatrième film en tant que réalisateur, Nicolas Giraud (photo) choisit une thématique rarement abordée dans le cinéma français : l’espace.

Rien que pour cela, ce film suscite énormément de curiosité, renforcée par une bande annonce bien construite qui ménage le suspense, comme il faut (voir plus bas).

On y suit Jim Desforges (Nicolas Giraud), un ingénieur travaillant au sein du groupe Ariane. Depuis toujours, il rêve d’aller dans l’espace mais il échoue malheureusement au concours d’entrée de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) en 2009…

Pour autant, il ne peut se résoudre à renoncer au grand projet de sa vie et entreprend de construire sa propre fusée dans une grange, avec l’espoir fou de réussir le premier vol spatial habité amateur de l’Histoire !…

Cet objectif insensé paraît pourtant bien avancé quand le film commence, l’ingénieur est sur le coup depuis 8 ans déjà, soutenu par sa grand mère Odette (incarnée par la merveilleuse Hélène Vincent, très touchante) et par le très gouailleur André (Bruno Lochet, excellent), chimiste à ses heures perdues…

Malgré tout, Jim est conscient d’être dans l’illégalité, de prendre énormément de risques, sans compter que le groupe Ariane, son employeur, commence à se douter de quelque chose…

Cela crée un bon suspense

Jim Desforges sait aussi qu’il ne peut pas espérer toucher les étoiles sans l’aide de spécialistes… cela tombe bien, sa chère grand-mère lui parle très opportunément d’Alexandre Ribbot (Mathieu Kassovitz), un célèbre astronaute français retraité et solitaire.

Ni une, ni deux, notre brave Jim le contacte ! C’est tout de même un peu rapide... à l’image du premier tiers du film, qui manque d’une vraie séquence introductive pour prendre le temps de connaitre un peu plus le contexte qui entoure les personnages…

Heureusement, lorsque le film se lance vraiment avec l’entrée en scène de Mathieu Kassovitz, on oublie ce petit écueil.

Déjà, parce qu’il est impressionnant de justesse (comme d’habitude). C’est un des rares comédiens actuels, capable de tout jouer, d’être crédible dans tous ses rôles !

Son personnage est séduit et happé par le projet de Jim et par ce petit groupes de passionnés, persuadés qu’ils peuvent réaliser cet exploit du premier vol spatial amateur.

Tout comme l’astronaute Ribbot, le spectateur est embarqué dans cette folle aventure et s’attache à ce quatuor, bientôt rejoint par une jeune mathématicienne brillante au caractère bien trempé (Ayumi Roux, très juste) qui tempère l’enthousiasme en rappelant les risques encourus, pourcentage à l’appui…

On est avec eux, au plus près d’eux grâce à la réalisation judicieuse de Nicolas Giraud, basée essentiellement sur les plans serrés, ce qui renforce l’attachement du spectateur à leur égard.

La photographie et l’image développent une ambiance poétique vraiment intéressante grâce à l’utilisation d’une « série d’objectifs sphériques qui permettent d’obtenir des effets de flare [aberration optique qui crée des halos lumineux dans un plan, ndlr] quand une lumière les traverse. Sans cesse, nous cherchions la profondeur de champ, la perspective… » détaille ainsi le cinéaste.

La musique planante composée spécialement par l’artiste Gabriel Legeleux alias Superpoze appuie magnifiquement cette dimension (particulièrement à la fin !…).

Ces moments de poésie délicieux ne délaissent pas, pour autant, le réalisme.

C’est l’autre grande qualité du film : la volonté d’être le plus crédible possible en dépit de l’immense difficulté de l’entreprise que le héros cherche à accomplir…

« Mon souhait a toujours été de faire un film réaliste. Confirme Nicolas Giraud. Et lorsque le travail d’écriture a été bien avancé, j’ai eu la chance que ArianeGroup m’ouvre ses portes. À partir de là, tout est devenu possible, parce que d’un seul coup, tout allait devenir crédible, plausible ».

L’astronaute Jean-François Clervoy a également apporté son concours en tant que conseiller technique sur le long métrage.

Jean-François Clervoy (ladepeche.fr)

Grâce à cela, on y croit encore plus !

Le film dégage une énergie, une passion, une foi, une envie de réussir, un côté « après tout, pourquoi pas ? » absolument réjouissants !

Cela fait un bien fou dans un monde où la sinistrose semble gagner un peu plus de terrain chaque jour…

L’Astronaute nous rappelle avec force qu’il est encore possible de rêver en 2023 et que l’on ne doit pas oublier une chose essentielle : l’humanité aime et doit continuer à se dépasser, avec l’aide du progrès technique qui n’est pas toujours négatif, cela aussi on l’oublie…

Ne ratez donc pas ce décollage absolument salutaire !

Source : Diaphana Distribution/YouTube

sources :

Image d’en-tête : © 2021 Nord-Ouest Films – Orange studio – Artémis Productions – Frères Zak

Interview Nicolas Giraud

Secrets de tournage, allocine.fr (lien)

Article encyclopédique

Facteur de flare, fr.wikipedia.org (lien)

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