« The Fabelmans » : quand Spielberg sublime les siens !

Steven Spielberg est de retour depuis cette semaine dans les salles avec un film fortement autobiographique et nous invite à remonter le temps avec lui.

Pourtant, juste avant de partir en voyage temporel en sa compagnie, difficile de se départir d’un certain scepticisme

En effet, dans The Fabelmans, le plus grand réalisateur du monde, éprouve l’envie de se raconter au travers du prisme de cette famille, véritable miroir de la sienne mais quel intérêt ? Parce qu’il le fait déjà très bien dans la plupart de ses films…

On craint donc une forme de « redite », certes sûrement bien exécutée, mais pas véritablement intéressante…

Les lumières s’éteignent, on découvre une file d’attente sur le trottoir… Le petit Fabelman (donc le très jeune Spielberg), accompagné de ses parents, va assister à sa première séance de cinéma… comme toute première fois, c’est un peu effrayant… mais son père le rassure en lui expliquant le principe technique des images en mouvement et de la persistance rétinienne…

Mine de rien, ces quelques lignes de dialogue dressent le portrait d’un père attentionné et brillant, aux connaissances techniques poussées.

La séance qui suit est bien sûr, une révélation pour son fils, véritablement hypnotisé par les séquences qu’il découvre… en particulier par celle d’un déraillement de train, très impressionnante pour l’époque.

L’enfant est tellement marqué par cette scène, qu’il se fait offrir un train électrique pour la rejouer chez lui !

À cet instant, le Maître Spielberg ne se contente pas de simplement de filmer un enfant qui s’amuse et parvient à donner à ces moments de jeux pourtant tout simples de prime abord, un souffle épique étonnant !

Notre scepticisme initial disparaît !

On pressent que le jeune Sam Fabelman développe progressivement un sens visuel inné. Il pense « en images » avant tout.

Plus âgé, il trouve des subterfuges à la fois simples et géniaux pour rendre les films tournés avec ses sœurs ou ses amis scouts, plus crédibles et plus impactants.

C’est un film aussi qui nous parle aussi de l’influence et du pouvoir des images, la longue séquence du bal de promo est très révélatrice en ce sens : Sam Fabelman y présente le « film de sa promo » dans lequel il parvient à mettre en valeur le « mauvais garçon » de son lycée, pourtant détestable à son égard…

Mais Spielberg sublime surtout sa famille en particulier sa mère, magnifiquement interprétée par Michelle Williams. On découvre une femme très sensible, voire à fleur de peau, qui rêvait de devenir une grande concertiste.

Michelle Williams ( © Storyteller Distribution Co., LLC. All Rights Reserved).

Malheureusement, ce rêve ne verra jamais le jour et elle va alors soutenir à fond les désirs de cinéma de son fils.

C’est elle, qui lui offre sa première caméra (qui est en fait celle que le père de Sam n’utilise pas) et elle s’enthousiasme à chaque nouvelle création de son enfant.

Leur complicité est palpable et merveilleuse à voir et rend encore plus intenses les moments de tensions qui surgissent entre eux, après une découverte de Sam…

Cette découverte, très douloureuse pour le jeune homme, est amenée, une fois encore par les images, celles d’un film de vacances, qu’il a réalisé pour sa famille, à la demande de son père…

Le jeune Fabelman est d’ailleurs moins complice avec lui qu’avec sa mère, mais ils sont quand même très proches et se comprennent plutôt bien.

Certes, Fabelman Senior aimerait que son cher enfant pense à faire autre chose, à côté de sa passion pour le septième art, mais il lui offre aussi une table de montage.

On n’est pas dans le conflit vu et revu du père qui rejette les aspirations de sa progéniture et tant mieux !

Tout comme sa camarade de jeu Michelle Williams, Paul Dano est parfait !

Et que dire bien sûr de l’essentiel, le jeune Gabriel LaBelle qui relève brillamment le défi impossible d’incarner l’ersatz de Spielberg !

Gabriel Labelle (© Storyteller Distribution Co., LLC. All Rights Reserved)

D’une manière générale, les comédiens sont vraiment très bons. Leur jeu est infiniment juste et subtil, à l’image du film !

La famille Fabelman existe ! On y croit du début à la fin ! On est touchés par les joies et les peines que ses membres traversent, accompagnés par les notes délicates de John Williams au piano et qui trouveront un écho dans la filmographie du Maître plus tard…

On s’attache tellement à eux qu’on est presque déçus quand le générique de fin arrive… on a encore envie de les accompagner un moment !

C’est la marque des grands films !

Pour autant, ce n’est pas totalement un chef d’œuvre, la faute aux quelques petites longueurs qui gâchent un peu cette fable familiale, pourtant incroyablement bien menée et maîtrisée.

Que ce microscopique bémol ne vous empêche pas d’aller voir cette grande réussite (justement récompensée aux derniers Golden Globes) qui vous fera ressentir toute la puissance du cinéma et la beauté de l’amour familial !

C’est d’autant plus important d’aller le voir que ce grand film très personnel d’un grand réalisateur n’a pas fonctionné dans son pays d’origine et ils faut encourager les grands artistes à continuer !

Universal Pictures France/YouTube

Source :

Image d’en-tête : © Storyteller Distribution Co., LLC. All Rights Reserved

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