Le Festival de Cannes a démarré mardi soir.
C’est l’événement Cinéma du moment, 500 cinéastes ne s’y sont pas trompés et ont choisi ce même jour pour publier une tribune dans Libération.
Progressivement, il ou elle n’a plus la main sur son film, il n’est plus qu’un simple exécutant des désidératas des producteurs par exemple… à l’américaine en fait !
Ils y dénoncent « certaines pratiques« qui nuisent gravement à la vision qu’ils ont de leurs films…
Plus précisément, ils expliquent que « [des] scénarios [sont] modifiés, [des] collaborateurs artistiques et castings imposés, [des] films modifiés au montage par les diffuseurs, [des] choix de musique prescrits ».
Cela entraîne « immanquablement une forme de censure qui altère tout processus de création »
Or, depuis des décennies en France, les réalisateurs sont considérés comme les véritables auteurs de leur films, il est nécessaire de leur laisser cette liberté pour leur permettre de développer leur propre singularité, loin des comédies convenues qui inondent nos salles obscures chaque semaine…
C’est l’un des rares héritages positifs de la Nouvelle Vague qu’il faut défendre !
Le cinéma est l une industrie certes, il ne faut pas le nier, mais c’est aussi un art…
Le réalisateur ou la réalisatrice sont les garants de cette dimension artistique.
Un film réussi fait corps avec la vision du réalisateur ou de sa réalisatrice.
Malheureusement, cette évidence est de de plus en plus sacrifiée sur l’autel de la rentabilité…
C’est pourquoi les 500 signataires de la tribune (Albert Dupontel, Nicole Garcia, Costa Gavras…) réclament, à juste titre, d’avoir le dernier mot sur :
– « la version finale du scénario ;
– le titre du film ;
– la version finale du montage du film ;
– ce qui inclut les génériques de début et de fin du film ».
Ils réclament également que le nom de l’auteur apparaisse :
– au générique du film ;
– sur tout support promotionnel physique ou numérique ;
– sur tout canal de diffusion et support d’exploitation, sur la page de présentation du film le cas échéant (chaînes télévisées, plateformes en ligne de vidéo à la demande à l’acte ou par abonnement…).

On ne peut que soutenir les cinéastes dans leur volonté de défendre leur liberté créatrice, essentielle pour permettre au cinéma de rester vivace, merveilleux et innovant.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’un film est une œuvre collective, qui ne se résume pas à son réalisateur ou sa réalisatrice.
En effet, sans l’équipe technique (opérateurs caméra, directeur de la photographie, monteur, chef électricien, machinistes, maquilleurs, maquilleuses…), un long métrage ne peut exister !
Il est donc primordial que chaque maillon de la chaîne de production soit reconnu et rémunéré à sa juste valeur !
Vive Cannes, vive le Cinéma !
Pour aller plus loin
La tribune sur le site de Libération.
Source :
Image d’en-tête : sudouest.fr
Article
Jade Peychieras, Festival de Cannes : 500 cinéastes dénoncent les ingérences dans leurs créations « au nom de la rentabilité », francebleu.fr, 16/05/2023 (lien)