[Spoilers] « Avatar 2 » : le « Terminator 2 » bleu !

ATTENTION ! Dans un souci d’analyse, je vais devoir révéler des éléments clés de l’intrigue, donc, n’allez pas plus loin si vous n’avez pas encore vu le film mais revenez ensuite !

Ney’tiri et Jake Sully (© Walt Disney Company)

Enfin ! 13 ans plus tard, James Cameron nous embarque à nouveau aux côtés des Nav’i et, le moins que l’on puisse dire, c’est que de l’eau a coulé sur Pandora depuis notre dernière visite : Ney’tiri (Zoe Saldana) et Jake Sully (Sam Worthington) sont devenus parents.

Ce dernier nous résume, en voix off, tout ce qui s’est passé dans l’intervalle. Par ce procédé simple, James Cameron nous permet de nous remettre tranquillement dans l’ambiance de Pandora, sans que cela ne soit trop long, ni ennuyeux.

On voit la famille Sully couler des jours paisibles et heureux après la victoire contre l’envahisseur humain… Cependant, ce dernier est bien décidé à revenir malgré la défaite…

C’est ainsi, qu’une nuit, Jake Sully et Ney’tiri aperçoivent de nouvelles étoiles et comprennent qu’il s’agit en fait, de nouveaux vaisseaux spatiaux terriens…

Dans l’un d’eux, un colonel se réveille… et pas n’importe lequel ! Quaritch est de retour d’entre les morts !… Enfin pas exactement… il s’agit en fait d’un avatar dans lequel l’armée a implanté les souvenirs du feu Colonel Quaritch…

Il retrouve quelques anciens camarades, eux aussi, « implantés »…

L’acquisition de ce nouveau corps se fait de manière violente, comme un écho plus sombre à celle de Jake Sully dans le premier volet…

Ainsi, dès le second film, James Cameron réinvente déjà son univers avec une approche originale et inattendue, sans être en contradiction avec les jalons posés auparavant (enfin presque…).

De nombreuses séquences rappellent également les précédentes œuvres du cinéaste canadien, faisant ressentir sa volonté d’inscrire pleinement Avatar 2 dans sa filmographie.

On le comprend bien car ce n’est pas une simple suite… elle est bien plus intéressante, plus complexe et bien sûr, plus impressionnante que l’original.

Les scènes sous l’eau sont justes incroyables : tout fourmille de détails, et est superbement fluide grâce à la technologie HFR (48 images/secondes), et la 3D nous donne la sensation de véritablement plonger avec les personnages (je reviens sur tous ces détails techniques ici) !

On peut admirer longuement la richesse de ce monde car James Cameron ne craint pas de prendre son temps et nous offre de longues scènes de pur émerveillement au cours desquelles, les enfants de Jake et Neyti’ri apprivoisent doucement l’élément liquide, après avoir rejoint leurs cousins du peuple de l’eau…

L’un des enfants de Sully, la jeune Kiri (Sigourney Weaver, étonnante dans le rôle d’une adolescente !) s’en sort particulièrement bien.

On la sent en totale connexion avec Eywa, la divinité de Pandora, ce qui lui confère des capacités étonnantes, ajoutez à cela le mystère de sa naissance et vous obtenez le protagoniste le plus intéressant de ce second volet !

Kiri (© Walt Disney Company)

D’une manière générale, James Cameron choisit de braquer les projecteurs sur la nouvelle génération qui se développera et grandira dans les films suivants.

Cette présence nouvelle confère un nouveau sens des responsabilités à Jake Sully qui n’est plus simplement un chef de guerre mais aussi un père qui veut protéger sa progéniture.

Il n’est plus un Marine mais en a gardé toute la rigueur militaire, ce qui occasionne des tensions avec sa famille… surtout lorsqu’il décide quitter la forêt pour les îles et fuir l’avancée des humains…

C’est particulièrement tendu avec son fils Lo’ak (Britain Dalton) qui se sent très vite seul et incompris par son sévère paternel… Au point, que le jeune Nav’i s’éloigne et sympathise avec une baleine, elle-même rejetée par son clan…

Cela donne lieu a des séquences magiques de nage en duo, avec un jeu d’échelle impressionnant qui nous laissent vraiment ressentir tout le gigantisme de l’animal face au petit Nav’i, on jurerait que Cameron a réellement filmé la bête sous l’eau !

C’est cela, la grande force du Maître canadien : nous faire éprouver des émotions réelles, à l’aide du virtuel !

Le chapitre des baleines permet de développer un nouvel aspect de la cupidité humaine sur Pandora, une substance neuronale présente dans le cerveau de ces géants des mers permettrait de rajeunir…

C’est l’unobtanium (minerai convoité les dans le premier film) du monde de l’eau : des pêcheurs humains munis de harpons ultra perfectionnés chassent sans pitié, ces magnifiques géants des océans. On a le droit à une démonstration de chasse haletante et impressionnante, c’est Moby Dick qui rencontre les technologies de pointe…

Le docteur Ian Garvin (Jermaine Clement) assiste impuissant à ces massacres de masse, il est en quelque sorte, le pendant soumis et résigné de Grace Augustine (Sigourney Weaver), la scientifique du premier film, qui avait tenu tête aux militaires et à Quaritch en particulier…

Une autre scène de chasse est incroyablement bouleversante, simplement parce que le spectateur y assiste en vue subjective et vit pleinement les souvenirs de l’ami de Lo’ak…

James Cameron dénonce, avec force, la maltraitance animale et on l’a rarement vu aussi engagé.

De même, la beauté époustouflante des paysages nous fait irrémédiablement penser à notre propre Terre, on prend davantage conscience de la nécessité de la protéger, afin d’éviter que la nature sublime que nous connaissons ne devienne définitivement virtuelle, pour de vrai, un jour ou l’autre…

Malheureusement, tout n’est pas parfait sur l’autre Planète Bleue…

J’ai, en effet, quelques réserves dans cet océan de louanges… essentiellement sur le plan scénaristique, comme pour le premier film d’ailleurs…

Ainsi, même si Avatar 2 va plus loin et qu’il est plus complexe que son aîné, il y a quelques petits bémols à signaler :

L’idée géniale de l’implantation de la mémoire de défunts comme Quaritch dans des Avatars, pose quand même problème, parce qu’elle n’est pas du tout évoquée dans le film précédent…

À cela, on peut rétorquer que la technologie a évolué depuis la première tentative d’installation humaine sur Pandora…

Sauf que… non !

Cet argumentaire ne tient pas car l’Avatar de Quaritch visionne une vidéo de son alter ego disparu qui lui explique le principe de l’implantation des souvenirs, ce qui prouve que cette technique était déjà connue à l’époque !…

On a donc un problème de cohérence

Autre souci : la survie de Quaritch « nouvelle version » laisse quelque peu craindre que les suites à venir ne soient qu’une succession d’affrontements entre lui et Jake Sully…

C’est déjà un peu le cas dans celui-là, la nouvelle Générale des humains (Edie Falco, pourtant excellente !) est un peu trop mise de côté et, avec elle, l’idée d’une colonisation humaine pour sauver l’espèce menacée par la disparition de la Terre…

Enfin, Ney’tiri, véritable héroïne du premier film est clairement reléguée au second plan ici…

Pour autant, que ces petites réserves ne vous empêchent pas d’aller voir cette merveille, véritable illustration du fait, qu’il est encore possible de faire du cinéma populaire, à gros budget, en ayant une vraie ambition artistique, sans se contenter d’une juxtaposition de scènes spectaculaires sans âme (coucou Marvel)…

Sources :

Image d’en-tête : © Walt Disney Company

Fiche film

Avatar (film, 2009), fr.wikipedia.org (lien)

Vidéo

[Critique Ciné] Avatar 2 : la voie de l’eau, youtube.com (lien)

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