« Les Fugitifs » : retour sur le tournage !

English version on Invisible Bordeaux blog available here !

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, j’aime évoquer ici les films présents et passés tournés à Bordeaux (Le Corniaud, La Reine Margot, Blondie Maxwell…), véritable ville de cinéma !

Cet été, j’ai eu envie, avec mon camarade Tim Pike, créateur de l’excellent blog Invisible Bordeaux (qui met en lumière les lieux insolites de notre belle ville dans la langue de Shakespeare), de retourner sur le tournage de la comédie culte de Francis Veber Les Fugitifs, sortie en 1986.

Ce film est le dernier volet de ce que l’on pourrait appeler la « trilogie François Perrin-Pignon » constituée de  La Chèvre (1981) , Les compères (1983) et bien sûr  Les Fugitifs (1986).

On y retrouve Gérard Depardieu et Pierre Richard qui forment à chaque fois un duo improbable et hilarant !

Dans ce troisième film, Pierre Richard incarne François Pignon, un père veuf, contraint de braquer une banque pour subvenir aux besoins de sa fille…

De son côté Gérard Depardieu, alias Jean Lucas, un braqueur redoutable, sort à peine de prison et est bien décidé à se ranger des voitures… Pas de bol pour lui, François Pignon le choisit comme otage lors de son braquage rocambolesque…

Repartons maintenant sur leurs traces en allant beaucoup plus loin que le Youtubeur Tales From the Click qui avait très rapidement évoqué le film dans une vidéo publiée en juin 2021 (j’en parle ici).

Avec mon camarade Tim, nous avons ajouté une petite touche immersive à notre périple qui laisse imaginer à quoi le film pourrait ressembler s’il avait été tourné de nos jours…

Pour ce faire, Tim a réalisé un travail visuel de premier plan !

N’hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir (puis utilisez la touche « précédente » de votre navigateur pour revenir à l’article !).

On commence avec Jean Lucas qui se fait accompagner par des policiers à la bijouterie Mornier dans la rue Sainte Catherine, car il souhaite revendre ses bijoux à sa sortie de prison.

L’établissement existe toujours et les lieux n’ont pas vraiment changé depuis la fin des années 80, hormis le fait que la rue est devenue, depuis cette époque, la plus longue rue piétonne d’Europe.

Pour l’anecdote, le comédien Philippe Lelièvre (que l’on aperçoit au volant de la voiture) se fera connaître du grand public, bien des années plus tard, en tant que professeur d’improvisation théâtrale à la Star Academy  sur TF1.

Ensuite, Jean Lucas se rend à la banque en pour ouvrir un compte et y déposer le fruit de sa vente de bijoux. Pour ce faire, il traverse la place Saint Michel bien encombrée (probablement un jour de brocante).

On devine la flèche Saint Michel à l’arrière-plan, à droite.

La banque BNT est purement fictive, on y trouve aujourd’hui un salon de thé. N’hésitez pas à vous y rendre à l’occasion pour trinquer à la santé de nos deux héros !

Mais pour l’heure, l’ouverture du compte de Jean Lucas est perturbée par le braquage pour le moins maladroit de ce pauvre François Pignon.

Cette séquence d’une grande drôlerie a vraisemblablement été tourné en studio, on le devine notamment grâce aux éclairages très marqués derrière les fenêtres.

Pendant ce temps, le deux policiers roulent sur les allées de Tourny (on aperçoit le Grand Théâtre en arrière plan sur la première image) et réalisent un demi-tour spectaculaire face à un bus pour se rendre sur les lieux de l’attaque.

Les renforts de police sont maintenant sur place ! Les négociations sont menées par le policier Duroc (Maurice Barrier) derrière son mégaphone.

Le duo parvient finalement à s’échapper de la banque mais François Pignon tire malencontreusement dans la jambe de Jean Lucas en voulant l’aider à démarrer sa voiture…

Ainsi blessé, l’ex détenu éprouve toutes les peines du monde à conduire correctement…

Leur course folle termine dans un chantier… et leur voiture se retrouve sur le toit !… Heureusement, ils parviennent à s’en extirper et Jean Lucas traîne François Pignon dans la rue Macau en quête d’un nouveau moyen de locomotion.

Trente-six ans plus tard, le chantier a laissé place à une résidence.

Quant au véhicule recherché, ce sera la belle sportive blanche qui se gare à juste devant la résidence Tivoli et qu’il décide de voler.

Mais sa blessure le fait toujours souffrir et François Pignon, le voyant tomber dans les vapes, l’emmène chez Monsieur Martin, un vétérinaire lunaire à la retraite (joué par le fabuleux Jean Carmet) qui loge dans une maison malheureusement détruite aujourd’hui…

Pendant que Jean Lucas se fait soigner tant bien que mal, Pignon part récupérer sa petite fille Jeanne (incarnée par la petite Anaïs Bret) dans son école spécialisée (l’enfant est muette depuis la mort de sa mère, trois ans auparavant…).

La police quadrille le secteur, ce qui oblige le père de famille maladroit à se garer dans la rue des Piliers de Tutelle pour se réfugier dans la Galerie Bordelaise, en particulier dans une boutique qui propose des timbres de collection à la vente, juste à côté du magasin Verdeun.

Ce dernier était véritable institution bordelaise du jouet (on voit la mention « jouets » sur la devanture verte en haut à droite sur la 3e image ci-dessous), spécialisée dans le modélisme.

Elle a malheureusement fermé ses portes en janvier 2019…

François Pignon (Pierre Richard) et sa fille (Anaïs Bret) dans la rue des Piliers de Tutelle

Une fois de retour chez le vétérinaire, François Pignon charge sa fille de veiller sur Jean Lucas, convalescent.

Pendant ce temps, Pignon part récupérer des faux papiers chez un certain Labib, un truand tenancier de bar (joué par le génial Jean Benguigui).

Malheureusement, le prix des papiers voulus est bien sûr réévalué à la hausse et le pauvre père de Jeanne se retrouve prisonnier…

Heureusement, après de multiples péripéties, Jean Lucas vient au secours de son camarade à l’aide d’une camionnette, dérobée rue des Terres de Borde.

Jean Lucas (Gérard Depardieu) et Jeanne (Anaïs Bret) rue des Terres de Borde

Tout semble enfin s’arranger jusqu’au moment où Lucas annonce qu’il doit s’en aller…

Désespérée, la petite Jeanne s’enfuit. François Pignon et son camarade truand repenti, la poursuivent, en camionnette, jusqu’à une des entrées du Jardin Public, place du Champs de Mars.

C’est dans les beaux jardins crées par Ange Jacques Gabriel en 1746 (redessinés dans le style anglais par Louis Bernard Fisher en 1858) que s’achève notre belle promenade spatio-temporelle sur le tournage de la comédie culte de Francis Veber.

Cette belle balade est d’autant plus émouvante qu’il s’agit, à ce jour, de la dernière collaboration entre Pierre Richard et Gérard Depardieu au cinéma.

Pour connaître la suite et la fin de leurs aventures, n’hésitez pas à voir ou revoir ce Grand Classique du Cinéma Français !

sources :

Image d’en-tête : Tim Pike

Fiches films

La Chèvre, allocine.fr (lien)

Les compères, allocine.fr (lien)

Article encyclopédique

Les Fugitifs (film, 1986), Encyclopédie Wikipédia (lien)

Article de presse

Xavier Dorsemaine, Bordeaux : le magasin de jouets de La Galerie bordelaise baisse le rideau, sudouest.fr, 03/01/2019 (lien)

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